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Rebranding Africa Forum 2015: relever les défis de la compétitivité et des investissements en Afrique
Publié le vendredi 16 octobre 2015  |  FasoZine
L’UEMOA
© Autre presse par DR
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Après une première édition réussie qui a posé les bases, en octobre 2014, d’une réelle émergence de l’Afrique, la deuxième édition du Rebranding Africa Forum se tiendra du 16 au 18 octobre prochain à Bruxelles. Placée sous le thème «Investir en Afrique, entreprendre pour l’Afrique», cette deuxième édition ambitionne de baliser le terrain pour une nouvelle approche susceptible d’assurer une adéquation entre les investissements et l’entreprenariat en Afrique.




C’est à dessein que le groupe de presse Samori Media Connection, qui édite le magazine panafricain Notre Afrik, a choisi d’inviter à une réflexion commune sur les investissements en Afrique. Après avoir proclamé, lors de la première édition du Rebranding Africa Forum (RAF), que « l’émergence ne se décrète pas », experts, consultants, décideurs politiques et économiques, personnalités de haut vol invités à ce rendez-vous du donner et de recevoir sur la croissance et le développement de l’Afrique passeront au scanner les effets induits des investissements sur le continent noir.

Tous les spécialistes l’attestent, depuis les années 2000, l’Afrique attire de plus en plus d’investissements étrangers, notamment des pays émergents. En 2011, le trio de tête était composé de la Malaisie (14 milliards d’euros), de l’Inde (11,9 milliards d’euros) et de la Chine (10,4 milliards d’euros). Plus globalement, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) annonçait, dans son rapport 2014 sur les perspectives économiques en Afrique, que les investissements directs étrangers (IDE) sur ce continent pourraient atteindre le montant record de 80 milliards de dollars (58,4 milliards d’euros), et connaître une croissance moyenne de 4,8% en 2014 et 5,7% en 2015. La Cnuced invitait justement, en 2014, à… « catalyser l’investissement pour une croissance transformatrice en Afrique ».

Dégageant des pistes et évoquant les moyens à mettre en œuvre pour « stimuler l’investissement » et « le mettre au service de la transformation économique et d’une croissance soutenue en Afrique ».

Il s’agira donc pour le Rebranding Africa Forum, en prenant appui sur les réelles intentions d’investissement en faveur du continent, de dégager des pistes pertinentes pour tirer davantage profit du formidable potentiel économique de l’Afrique, considérée désormais comme la nouvelle frontière. « Nous sommes fiers d’appartenir à un continent qui est considéré comme la nouvelle frontière. Oui, nous sommes fiers de ces taux de croissance à deux chiffres, mais nous ne cesserons de prêcher pour que cette croissance soit plus inclusive », avait du reste martelé Thierry Hot, CEO de Samori Media Connection, en octobre 2014.

Si les six panels programmés lors du lancement de cette plateforme, véritable rendez-vous du renouveau du continent, ont décortiqué la thématique de « L’émergence de l’Afrique, à quel prix ? », l’édition de cette année ambitionne de mettre en symbiose les nombreux désirs d’investissements en Afrique avec le formidable besoin d’entreprendre pour le continent. Le président du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), Alexandre Vilgrain, n’a-t-il pas reconnu dans La Lettre du Cian de mars-avril 2015, que « l’Afrique a en elle toutes les ressources pour passer du stade du développement à celui de l’émergence » ? Même si, tempère-t-il, « cette riche Afrique est morcelée ».

ATTRACTIVITE – Les échanges entre personnalités et experts venus des quatre coins du monde — chefs d’entreprises, décideurs économiques et politiques, investisseurs nationaux et internationaux, responsables d’institutions financières… — devraient donc permettre, au sortir de ce forum, d’« identifier les défis susceptibles de rendre les économies africaines davantage attractives pour les investisseurs et entrepreneurs internationaux ». Mais également en mettant en lumière « les secteurs prioritaires vers lesquels doivent impérativement être orientés les investissements en Afrique, et selon quelles modalités ».

Ce faisant, le Rebranding Africa Forum dégagera des pistes crédibles et pertinentes, ainsi que des stratégies utiles pour relever ces défis. Affichant et renforçant ainsi tout à la fois sa vocation d’être durablement « le cadre où se pensent les transformations en profondeur dont l’Afrique a besoin aujourd’hui pour faire peau neuve et réaliser progressivement ses aspirations ».

Car — faut-il le rappeler ? —, le continent africain dispose d’importantes ressources et surfe, depuis un bon moment, sur les vagues d’une croissance économique appréciable. « Le continent a de quoi s’assurer une croissance soutenue et à long terme », affirme avec conviction le Béninois Abdoulaye Bio Tchané, président du cabinet conseil Alindaou Consulting International. Il y a donc besoin, en surfant sur la vague d’opportunités qui la porte, de repenser les stratégies et de discipliner les priorités pour inscrire définitivement l’Afrique sur les chemins d’un développement soutenu et durable.

En nous reposant ces questions lancées en 2014 par Daniel Evina Abe’e, ambassadeur du Cameroun en Belgique : « Nous-mêmes Africains, avons-nous pris conscience de cet attrait soudain ? Et surtout, sommes-nous préparés ? » Et en gardant à l’esprit, avec le diplomate camerounais, que « l’Afrique, qui fut mal partie, apparaît comme le continent qui a le plus d’atouts ».

Un continent qui dispose de pas mal d’atouts certes, mais qui doit encore composer avec les cercles vertueux de la compétitivité pour mieux doper les perspectives d’investissements tous azimuts. Pour cela, il faudra prendre au mot Donald Kaberuka, président sortant de la Banque africaine de développement, invité d’honneur du RAF’2014 : « Lutter contre les inégalités, se battre pour une meilleure inclusion, gérer avec intelligence les différents défis et contradictions relevés dans le développement socio-économique du continent… »

Pour Donald Kaberuka en effet, lauréat, en 2014, du Development champion award du Rebranding Africa Forum pour son leadership en faveur du continent africain, « la croissance n’est qu’un moyen et une condition, mais elle n’est pas suffisante. Elle doit conduire à la transformation économique qui elle-même mènera à l’émergence ».

COMPETITIVITE – En travaillant avec efficacité sur tous ces leviers, l’Afrique réussira à combler, ou tout au moins à réduire, le gap entre compétitivité et investissements en vue de donner toutes ses chances à un entreprenariat encore plus offensif à travers des partenariats « gagnant-gagnant » davantage prometteurs. En effet, la vitalité des investissements en Afrique reste quelque peu plombée par le défi de la compétitivité. Ainsi — et c’est la Cnuced qui le note dans son rapport 2014 sur le développement économique en Afrique —, selon l’Africa Competitiveness Report 2013, « on recense 14 pays africains aux 20 derniers rangs de l’indice mondial de compétitivité » !

En cause, entre autres, « le manque d’infrastructures, des coûts de transaction élevés liés à la création et à l’exploitation d’une entreprise, et les carences du système judiciaire en matière de règlement des litiges commerciaux ». On estime ainsi que « la productivité des entreprises est réduite de 40% et la croissance du revenu par habitant de 2%, du fait du manque d’infrastructures », note encore le rapport de la Cnuced.

La deuxième édition du Rebranding Africa Forum devrait donc prendre en compte toutes ces réalités et servir de levier dynamique pour transcender les obstacles à l’investissement existant dans certains pays, tout en exploitant au mieux les facteurs clés susceptibles de doper l’offre entrepreneuriale pour et avec l’Afrique.

Par Serge Mathias Tomondji
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