Le mardi 13 octobre 2015, le professeur Balibié Serge Auguste Bayala, directeur général du Centre national des œuvres universitaires (Cenou) donnait une conférence de presse pour faire l’état de la situation qui prévaut à la cité universitaire de Kossodo. Ce mercredi, les étudiants en ont fait de même pour donner leur version des faits.
Les étudiants de la cité universitaire de Kossodo exigent toujours le départ sans condition du DG/Cenou. « Faut-il sombrer dans l’inaction et le silence quand nos droits les plus élémentaires sont remis en cause ? », s’interroge Justin Zida, coordonnateur des délégués des cités universitaires de Ouagadougou. Ses camarades et lui estiment que « de coutume, au lieu d’apporter des solutions concrètes aux difficultés, les autorités burkinabè usent du dilatoire, du mépris, du cynisme, de l’insouciance et de la répression pour les traiter ».
Les étudiants de la cité de Kossodo ne comprennent pas que le Cenou leur demande de retourner à leurs lieux de provenance en attendant la réouverture des cités. « Certains étudiants reviennent de pays voisins, d’autres des provinces du Burkina Faso. Pourquoi leur demander de repartir alors que la réouverture est prévue dans une semaine ? », se demande Justin Zida. Une situation qui aurait conduit les étudiants en assemblée générale avant le sit-in du 2 octobre 2015.
A la suite du sit-in, promesse leur aurait été faite par le directeur régional de trouver une solution. C’est avec surprise, disent-ils, qu’ils ont constaté que la solution apportée était que « les étudiants continuent de dormir à la belle étoile jusqu’à la date du 5 octobre pour une probable réouverture ». C’est ainsi que les étudiants, « par mesure de sécurité et de prudence », ont décidé d’occuper les chambres en cité universitaire en défonçant les portes.
Pas de preuve de plainte
Face à cette situation, la coordination exige la démission sans délai et sans condition du DG/Cenou. Elle met en garde qui de droit sur une éventuelle arrestation d’un quelconque étudiant relatif à la plainte déposée par M. Bayala et tient pour responsable les autorités pour toute éventuelle dégradation du climat social dans les cités universitaires.
A propos d’ailleurs d’une éventuelle plainte du directeur général du Cenou, Arsène Konditandé, délégué de la cité universitaire de Kossodo, affirme qu’ « il n’y a pas de plainte formellement reçue jusqu’à ce jour». Tout en se disant ouverts au dialogue, ils promettent de durcir leur mouvement si l’un d’eux était arrêté.
Parce que pour eux, « il est plus illégal de laisser les étudiants à la belle étoile que de faire déverrouiller les portes ». Arsène Konditandé, dit ne pas comprendre pourquoi le Pr Bayala refuse de rencontrer les délégués pour un éventuel dialogue tout en allant se faire entendre par voix de presse. Il martèle d’ailleurs que « la direction du Cenou ne sera rouverte que s’il y a changement de DG ».
Abel Azonhandé