Les martyrs d’octobre 2014, ceux plus récents de septembre 2015, Norbert Zongo, Dabo Boukary, Thomas Sankara, Flavien Nébié, Salifou Nébié, Oumarou Clément Ouédraogo…, ce sont autant de crimes impunis dont la Coalition contre la vie chère (CCVC) exige le jugement. En outre, elle réclame des sanctions contre leurs commanditaires, pour lesquels elle requiert la peine «d’indignité politique et électorale». Pour faire entendre sa voix, elle a animé une conférence de presse le mardi 13 octobre 2015 à l’Education ouvrière.
Ce n’est pas courant, mais la conférence de presse a débuté par la condamnation «vigoureuse» par le 1er vice-président de la Coalition contre la vie chère (CCVC), Chrysogone Zougmoré, des violences commises contre les médias et les journalistes par les putschistes lors des récents événements au Burkina. D’ailleurs, les échanges qui ont suivi sa déclaration liminaire, laquelle a porté sur des rappels, des condamnations et des revendications, ont essentiellement porté sur la situation nationale. Revenant sur le putsch du 17 septembre, le principal orateur du jour a indiqué qu’il n’était autre que «le prolongement de celui déjà opéré par le RSP le 1er novembre 2014» et suite auquel sa Coalition avait su prescrire le remède.
En effet, a-t-il expliqué, «déjà le 2 novembre 2014, la CCVC tirait la sonnette d’alarme en réitérant l’impérieuse exigence de la dissolution du RSP, conformément à la revendication portée par notre peuple depuis mai 1999, notamment lorsque la Commission d’enquête indépendante avait mis en lumière le rôle macabre de cette unité de triste renom dans l’assassinat de Norbert Zongo».
Hélas, a poursuivi Chrysogone, cet avertissement n’a pas reçu d’écho favorable des autorités de la Transition. C’est pourquoi ce qui devait arriver est finalement arrivé mais a vite été circonscrit grâce à la mobilisation et à la détermination du peuple burkinabè. Toutefois, la CCVC invite les uns et les autres à ne pas baisser les bras. Pour sa part, elle se dit déterminée à poursuivre la lutte contre «la restauration de l’ancien régime et tous les fauteurs de guerre civile réactionnaire et contre l’impunité».
Profitant du vent de démocratie qui souffle actuellement sur le pays, elle a indiqué qu’elle n’accepterait pas «qu’au détour d’enquêtes ou d’investigations bâclées des tortionnaires et commanditaires de crimes passent entre les mailles du filet de la justice et en viennent à narguer le peuple en osant prétendre à des postes à la faveur des prochaines élections ».
D’où cette plateforme actualisée portant sur : vérité et justice pour les martyrs d’octobre 2014 et de septembre 2015 ; l’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo et de ses compagnons ; vérité et justice pour Dabo Boukari, disparu dans les locaux de l’ex-RSP, alors sis au Conseil de l’entente ; vérité et justice pour Thomas Sankara, Flavien Nébié, Salifou Nébié, Oumarou Clément Ouédraogo, Blaise Sidiani et Emile Zigani et toute autre victime de crime de sang impuni ; l’identification et la saisie des biens et fonds détournés par les dignitaires du régime de Blaise Compaoré et la prise sans délai des mesures nécessaires au rapatriement de l’ensemble des fonds expatriés ; le jugement de tous les commanditaires et auteurs de crimes, qui devraient être frappés d’indignité politique et électorale. Ses différentes revendications, la CCVC en exige un examen sérieux par la Transition dont la préoccupation devrait être, à ses dires, plus l’amélioration des conditions de vie des populations que l’organisation d’élections dans un climat d’insécurité.
Alima Séogo/Koanda