Après plusieurs semaines de tergiversation, le gouvernement de Transition et les signataires de la Charte sont finalement parvenus à un accord, à l’issue de la rencontre tenue hier mardi 13 octobre 2015, à Kosyam. C’est la date du 29 novembre 2015 qui a été retenue pour la tenue des élections couplées, législatives et présidentielle.
La rencontre du mardi 13 octobre 2015, entre le président Michel Kafando et les signataires de la charte de la transition, a mis fin à la guerre des dates engagée depuis quelques semaines autour de la probable date des élections présidentielle et législatives. En effet, les différentes parties se sont accordées sur la date du 29 novembre prochain pour convoquer les Burkinabè aux urnes.
« Nous nous sommes retrouvés ici et nous nous sommes accordés pour le prochain chronogramme. Je ne peux pas vous dire la date parce que demain le Conseil des ministres se réunira. Mais, je peux vous dire que ce sera vers la fin du mois de novembre », affirmait, un brin mystérieux, le président de la Transition, Michel Kafando, à l’issue de la rencontre. Un voile que les responsables de partis politiques, notamment Ablassé Ouédraogo (Le Faso Autrement), se chargeront de lever. Pour ce dernier, l’entretien avec le président du Faso et l’exposé du chef d’état-major général des armées, le général Pingrenoma Zagré, leur aura donné l’occasion de se rendre compte des difficultés sur les questions de sécurité. « Une élection n’a de sens que si elle peut se dérouler dans la paix, la sérénité et la tranquillité. C’est pour cela que la date du 29 novembre a été retenue par l’ensemble des acteurs politiques du Burkina », a-t-il dévoilé.
Quant au candidat Roch Marc Christian Kaboré, il a évoqué les raisons qui l’ont amené à abandonner sa préférence du 15 novembre pour épouser celle proposée par Michel Kafando. » Il semble que ce sont les mêmes personnes qui vont s’occuper des ratissages au niveau des frontières qui doivent replier au niveau de leur base pour sécuriser les élections. Ce faisant, il est évident que ça pose un problème. Nous ne pouvons que prendre acte de ces dispositions », a indiqué le président du MPP. En effet, à en croire Arouna Kaboré, porte-parole des OSC signataires de la charte, ils auraient reçu l’assurance du chef d’état-major général des armées qui affirmait que le territoire national sera « suffisamment sécurisé » à partir de la mi-novembre pour aller aux élections. « Suite à cela, le président a soumis à l’approbation des signataires de la Charte la proposition de la date du 29 novembre. Nous avons vu tour à tour les différents acteurs prendre la parole pour indiquer qu’ils s’inscrivaient dans cette logique. » Si la date des élections ne semble plus poser de problèmes, les OSC ont, quant à elles, fait un certain nombre de propositions. Il s’agit de l’adoption de certain nombre de textes de loi proposées par la Commission de la réconciliation nationale et des réformes, notamment l’adoption d’une loi modificative de la Constitution qui verrouillerait définitivement l’article 37 et qui supprimerait le sénat. Arouna Kaboré a également émis le souhait qu’une unité spéciale composée de gendarmes et de policiers soit formée pour s’occuper « de nos institutions, notamment la sécurité présidentielle ».
Pour rappel, les couches socio-politico-religieuses signataires de la charte de la Transition étaient présentes à cette rencontre au sommet avec le président Michel Kafando1