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Cité universitaire de Kossodo: le bras-de-fer entre étudiants et CENOU se durcit
Publié le mercredi 14 octobre 2015  |  FasoZine
Jeux
© aOuaga.com par A.O
Jeux universitaires du Burkina : la 4e édition se déroule du 14 au 19 mai
Jeudi 14 mai 2015. Ouagadougou. Le coup d`envoi de la 4e édition des Jeux universitaires du Burkina Faso (JUBF) a été donné pour 6 jours sous le thème "Sport et culture, facteurs de paix sur nos campus". Photo : Serge Bayala, directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU)




Les étudiants de la cité universitaire de Kossodo à Ouagadougou ont exigé ce 13 octobre 2015 le départ du directeur général du Centre national des œuvres universitaires (Cenou) et le retrait d’une plainte qui aurait été déposée contre eux pour des actes de vandalisme. Pr Balibié Serge Auguste Bayala, celui-là même dont ils réclament la tête, a rencontré dans l’après-midi un groupe d’organes de presse pour donner sa lecture de la situation.

Dans la salle de réunion de la présidence de l’Université Ouaga II où il reçoit les journalistes, Pr Balibié Serge Auguste Bayala ironise : « en d’autres circonstances j’aurais dû vous recevoir dans mon bureau au Cenou. Mais j’en ai été chassé. Je n’ai même pas un bidon d’eau à vous offrir ».

A l’entendre, le mouvement de ce mardi est l’épilogue d’une série qui a débuté il y a quelques jours. Il explique qu’à cause de la situation sociopolitique engendrée par la tentative de putsch, le Cenou a pris du retard dans les changements à opérer pour accueillir les étudiants. Il comptait donc selon son directeur, sur le report de la rentrée scolaire décrété par le gouvernement pour se préparer, « en ramenant les formalités administratives d’entrée en cité à partir du 5 octobre pour une rentrée effective à partir du 6 octobre ».

274 portes défoncées
Mais le 2 octobre dernier assure le directeur du centre, un groupe d’étudiants avec à leur tête certains délégués de cités « ont pris en otage le secrétaire général du Cenou et deux secrétaires au motif qu’il était temps d’ouvrir les cités universitaires de la ville de Ouagadougou », pour protester contre le report de la date d’admission en cité.

Ces étudiants auraient sommé l’administration d’ouvrir les cités le même jour avant 17h30. « Il est évident qu’en tant qu’administration, nous ne pouvons pas répondre à des somations venant d’individus, quels qu’en soient les motifs. Nous leur avons demandé de se référer à la direction régionale de Ouaga. Le prétexte de dire qu’il y a des gens qui sont arrivés de l’extérieur ou des provinces et qui n’ont pas de toit ne peut être un arguent pertinent dans la mesure où, cas au cas par cas, ces gens pouvaient être logés à la cité universitaire de Kossodo », explique le directeur du Cenou.

Et dans la nuit du vendredi dernier, des étudiants s’en sont pris à l’ensemble des locaux de la cité, accuse M. Bayala. « Ils ont défoncé 274 portes et se sont installés dans les cités », dénonce le professeur. « A partir du moment où la rentrée est reportée, nous sommes toujours dans les vacances. Tout acte d’infraction constaté doit être traité comme tel. Nous avons saisi les autorités compétentes afin que les constations d’usages soient effectués.» Une plainte a donc été déposée.

Plateforme revendicative
« Ce matin nous avons été surpris de constater que ce même groupe d’étudiants a encerclé la direction générale, a chassé le personnel, retiré les clés du bâtiment et fermé les portes avec, naturellement des menaces », ajoute le directeur du Cenou. Séance tenante les manifestants auraient rédigé une plate-forme revendicative dans laquelle ils demandent le départ du directeur du Cenou et le retrait de la plainte déposée par les responsables du centre contre eux.

Le directeur du Cenou dont le départ est réclamé par ces étudiants ne semble pas être impressionné outre mesure. « C’est le gouvernement qui doit décider si, oui ou non, je suis à la hauteur des responsabilités qui m’ont été confiées ». Et bien que les étudiants nient avoir vandalisé les bâtiments, il ne semble pas non plus envisager le retrait de la plainte. «Si vraiment ils n’ont rien à se reprocher, qu’ils laissent la plainte courir et le juge décider », conseille t-il.

Dans leur plateforme, les étudiants réclament également la possibilité de « payement des loyers en fonction de la capacité de chaque étudiant ». Ce qui surprend le Pr Bayala : « 1 500 FCFA de loyer mensuel et 100 F le plat au restaurant universitaire, c’est peut-être beaucoup. Mais si on compare à ce que doivent débourser la majorité des Burkinabè pour se loger et se nourrir, on voit que des efforts sont faits pour les étudiants ».

Pendant ce temps à Bobo…
Pendant les échanges avec les médias, Balibié Serge Auguste Bayala a dit qu’une autre situation similaire se produit également à Bobo Dioulasso. Des étudiants de cette ville refuseraient de rejoindre la nouvelle cité -la cité de Belle Ville- dont la construction a couté plus de six milliards de FCFA à l’Etat et la capacité de 1008 lits permet d’alléger leur problème d’hébergement. Ils exigeraient de rester dans les bâtiments loués en ville par l’Etat, alors que, à en croire le responsable du Cenou, ils étaient informés de ce déménagement depuis l’année dernière.

Ce sont des situations, estime t-il, qui nécessitent que les autorités prennent des mesures fortes. « Nous avons saisi les plus hautes autorités afin que cette question sécuritaire au niveau des universités soit résolue. Nous venons tous de sortir d’un traumatisme national du fait du comportement d’un groupuscule et si l’on y prend garde, nous risquons de tomber sur d’autres groupuscules qui prendront en otage la République », prévient-il.

DTS
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