Le conseil de gestion de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) a organisé une tournée dans les zones cotonnières de la Comoé et du Tuy, les 5 et 6 octobre 2015. L’objectif était de toucher du doigt, les réalités de la saison agricole et les difficultés vécues par les cotonculteurs.
Le conseil de gestion de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) présidé par Karim Traoré, veut toucher du doigt les réalités de la campagne cotonnière 2015-2016. Il a organisé à cet effet, une visite de champs dans les provinces du Tuy et de la Comoé les 5 et 6 octobre 2015. Karim Traoré et ses collaborateurs, ont pu toucher du doigt les difficultés de la saison agricole et encourager les producteurs pour leur engagement, afin que le Burkina Faso soit cité parmi les grands pays producteurs de l’« or blanc ». Sur le premier site de la visite dans le village de Dankari, c’est le producteur Kakou Tuan qui a retenu l’attention des hôtes d’une matinée. Ce producteur exploite avec sa famille, 43 hectares de coton génétiquement modifié et 16 hectares de maïs. Le propriétaire de ce champ de coton étendu à perte de vue, se dit heureux de l’intérêt de l’instance nationale des cotonculteurs pour les acteurs de premier plan. « Avant de parler des difficultés, permettez-moi de faire remarquer que cette visite des champs est déjà une bonne chose. Cela encourage les producteurs et exhorte à mieux produire », a ajouté M. Kakou. Au cours de la deuxième étape à Kièré, un autre village de la commune de Houndé, le producteur Gilbert Bambio a forcé l’admiration des hommes de médias et des membres du conseil de gestion de l’UNPC-B. Producteur modèle qu’il est, M. Bambio est entré de plain-pied dans la mécanisation agricole. En effet, des dizaines d’hectares qu’il exploite, tout est fait à la machine.
L’installation tardive de la saison inquiète
La tournée a aussi permis à la délégation de toucher du doigt les difficultés des producteurs des communes de Niangoloko dans la Comoé et de Soubakagniédougou. A toutes les étapes, les échanges ont permis aux parties de poser leurs difficultés et de faire connaitre leurs doléances. « Nous sommes désormais convaincus que la culture du coton nourrit son homme. Mieux, elle procure des ressources financières importantes aux producteurs si les difficultés sont bien prises en compte », a souligné le producteur Koutièbou Hema. Avec les producteurs, le président de l‘UNPC-B a tenu à encourager les acteurs et indiquer les motifs de cette sortie du conseil de gestion. Pour Karim Traoré, ce périple va permettre de recueillir les difficultés des producteurs afin de discuter avec les partenaires traditionnels de l’UNPC-B que sont les sociétés cotonnières. « Déjà, vous faites un bon travail et c’est le lieu pour le conseil de gestion de vous encourager pour les efforts et les sacrifices consentis pour produire en quantité et en qualité le coton. Sur la question du coton génétiquement modifié, nous allons ralentir nos pas, car c’est un coton qui ne s’achète pas trop sur le marché international», a insisté Karim Traoré. Les difficultés soulevées par les différents producteurs se résument à l’installation tardive de la saison hivernale et l’épineuse question des re-semis. « La saison s’est installée tardivement avec des poches de sécheresse par endroit. Cela nous a fait faire des re-semis à plusieurs reprises. C’est une quantité importante d’intrants qui a été utilisée dont le surcoût pèse sur les producteurs. Il faut trouver un moyen d’alléger ce fardeau pour soulager les producteurs », a expliqué un producteur. L’étape de la province du Kénédougou a été reportée à une date ultérieure pour des raisons liées à l’attaque de la gendarmerie de Samorogouan, le 9 octobre dernier.
Moussa CONGO