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Dr Emile Paré du COCI-STRO : « Après 12 mois, je ne reconnais plus un président de Transition»
Publié le mardi 13 octobre 2015  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Dr Pargui Emile Paré




Le Conseil citoyen pour le suivi de la Transition et de la Révolution d’octobre (COCI-STRO) dont Dr Emile Pargui Paré est le Secrétaire chargé des questions politiques, a animé une conférence de presse le 12 octobre 2015 à Ouagadougou. Une première après le putsch avorté du 16 septembre au cours de laquelle les membres de cette organisation dite de la société civile ont fait une analyse de la situation nationale.

Faut-il oui ou non prolonger le mandat de la Transition ? Cette question, bien des personnes se la posent et les commentaires vont bon train. Pour le Conseil citoyen pour le suivi de la Transition et de la Révolution d’octobre (COCI-STRO), rien ne pourrait justifier la prolongation du mandat de la Transition. Car les prolongations, pour reprendre les mots du Secrétaire chargé des questions politiques de cette OSC, créent toujours des problèmes. « Après 12 mois, je ne reconnais plus un président de la Transition. Car l’article 20 de la Charte de la Transition dit que la Transition ne saurait excéder 12 mois ( …). A partir du 22 novembre, le mandat de Michel Kafando est périmé », a soutenu Dr Emile Pargui Paré. Pour lui, toute prolongation de la Transition est une demi-victoire pour les putschistes, et même l’insécurité qui menace actuellement le pays ne saurait en être un motif. « Il n’y a pas de lien entre l’insécurité dont Michel Kafando parle et la tenue des élections. Bien au contraire, la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a résolu une plus grande partie de l’insécurité. C’est un gouvernement légitime, légal, populaire que le peuple va choisir qui va permettre d’assurer la meilleure sécurité. Car la sécurité est une question permanente. Au Nigeria, malgré la menace de Boko Haram, les élections y ont eu lieu. Il en a été de même au Mali avec la menace des djihadistes. Chez nous, quelques coups de feu, et on dit qu’il y a insécurité », a fulminé Dr Paré. Par conséquent, cette OSC qui dit soutenir la Transition jusqu’à la fin de son mandat, invite tous les membres du gouvernement et les partis politiques au respect strict de l’esprit et du contenu de la Charte de la Transition, et à la tenue des élections avant le 22 novembre prochain.

Le COCI-STRO contre la candidature des partis politiques présumés impliqués dans le putsch

Pour les membres de COCI-STRO, si le peuple burkinabè a encore payé un lourd tribut dans le putsch avorté du 16 septembre dernier, c’est parce que la Transition a une fois encore failli. « Les autorités de la Transition n’ont pas tenu compte de certaines de nos propositions », a soutenu Dr Paré, après avoir cité certaines propositions qui se résument, entre autres, à mettre aux arrêts et juger certains leaders politiques pour appel à la violence, pour velléité de modification de l’article 37 de la Constitution. Une autre question et pas des moindres qui a été abordée à cette conférence de presse a été le sort des partis politiques présumés impliqués dans le putsch avorté du 16 septembre dernier. Il s’agit principalement, pour les membres du COCI-STRO, du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN), de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), de l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT), de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) et de l’Autre Burkina/PSR. Sur cette question, le COCI-STRO souhaite que le Conseil constitutionnel en tire « les conséquences de droit ». « Il faut que tous les partis politiques qui ont soutenu le putsch tirent les conséquences politiques et les conséquences de droit de leurs actes. Ils ne peuvent plus se présenter à des élections. On doit les déposséder de leurs droits politiques. Car les textes de la CEDEAO stipulent que toute personne qui soutient un changement anti-constitutionnel est exclue des élections », a précisé Dr Emile Paré. De ce fait, il a estimé que le Conseil constitutionnel peut toujours délibérer et cataloguer tous les candidats – qui ont soutenu le putsch – de ces partis retenus pour les élections législatives dans le lot des inéligibles.

Mamouda TANKOANO
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