Les Etalons ont été malmenés (4-1) par une séduisante équipe des Aigles du Mali, le vendredi 9 octobre 2015 au stade de l’Aube de Troyes en match amical international.
«Il faut que nous nous disions la vérité ». C’est en ces termes en langue mooré que Jonathan Pitroipa a laissé éclater sa colère après la rencontre. « Ce qu’on demande aux joueurs, c’est de jouer sur le terrain. Lorsque des joueurs gaspillent leurs énergies à s’occuper de ce qui ne les regardent pas, l’on ne peut pas s’attendre à autre chose » a déclaré le président de la Fédération burkinabè de football, Sita Sangaré. Ces propos en disent long sur la défaite des Etalons face aux Aigles du Mali, le vendredi 9 octobre dernier. Et dire que la rencontre a failli ne pas avoir lieu. Il est 14h 30 (12h 30 TU) lorsque les joueurs Etalons sont sortis de leur chambre pour rejoindre le bus qui doit les amener à Troyes. Sur- le champ, la nouvelle tombe. Les Aigles ne sont pas prêts pour le match. Ils sont en conciliabule pour exiger la satisfaction de leur plate-forme revendicative, notamment le paiement de leurs arriérés (primes). Les joueurs-Etalons rejoignent leur chambre. Pendant ce temps, les tractations commencent entre les deux parties (Burkina Faso et Mali). Le président Sita Sangaré multiplie les appels. Il aura gain de cause. Autour de 16h, son homologue président de la fédération malienne lui confirme que le match aura finalement lieu. La première manche de la rencontre jouée dans les coulisses vient d’être gagnée par le Burkina Faso. Mais sur l’aire de jeu, les choses vont tourner autrement pour le « pays des Hommes intègres » et ses Etalons. Gernot Rohr opte pour un 4-4-2 en losange. Un dispositif inhabituel avec des médians comme Djakaridja Koné, Charles Kaboré et Adama Guira. Dans l’axe, Mohamed Koffi est positionné dans ce bastion pour la première avec les Etalons. Ziem Somda, lui, peut se vanter d’être le seul joueur local à débuter le match. Mais pour le coach Rohr, mal lui en prit d’avoir mis en pratique ce nouveau schémas tactique face à un adversaire technique et physiquement au point comme les Aigles du Mali. Littéralement dominés sur tous les plans, les Etalons ont encaissé 4 buts (Bakary Sako 7e et 18e mn, Modibo Maïga 51e mn, Ousmane Coulibaly 67e mn) et marqué un but pour l’honneur par Aristide Bancé (21e mn). Le score aurait pu être plus lourd si le portier Abdoulaye Soulama n’avait pas fait étalage de son talent pour sauver les meubles. Une lourde défaite qui interpelle car depuis le 5 septembre 2009 face aux Eléphants de la Côte d’Ivoire (5-0), les Etalons n’ont plus été battus par plus de 2 buts d’écart. Aussi, les Etalons ont enchaîné deux défaites, après celui contre le Botswana. Ce qui est inquiétant. En réalité, beaucoup de joueurs sont en perte de vitesse et il faut y remédier. Aussi, le climat au sein du groupe Etalons n’est pas saint.
Que dire de l’entraîneur qui est contesté par certains cadres. En tous les cas, le président de la FBF a prévenu : « les uns et les autres doivent se ressaisir sinon nous prendrons des décisions ». Ce qui est sûr, les Etalons n’ont pas donné une bonne image du football burkinabè aux mille cinq cent quatorze spectateurs qui ont fait le déplacement du stade de l’Aube de Troyes pour suivre la rencontre.
Yves OUEDRAOGO