La Communauté africaine de la pratique de gestion axée sur les résultats de développement (AFCOP), appuyée par la Banque africaine de développement (BAD) et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) organise, du 23 au 26 avril 2013 à Ouagadougou, un atelier de réflexion axé sur l’intégration économique régionale.
Malgré les efforts consentis par les gouvernants africains pour promouvoir l’intégration régionale, force est de reconnaître que cette ambition peine à voir le jour. Selon la représentante-résidente de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina Faso, Ginette Muteta Mzau, cet état des faits a de multiples causes. Elle cite, entre autres, le manque de volonté politique de transférer véritablement certains domaines de souveraineté au niveau des institutions régionale, l’insuffisance des capacités nationales et régionales, le manque de convergence des politiques socio-économiques et la faible participation citoyenne au processus d’intégration régionale. A cela, Mme Ginette ajoute le manque d’articulation entre les politiques nationales et les programmes régionaux et le faible suivi de la mise en œuvre des décisions au niveau régional. Ces difficultés freinent l’essor économique du continent. Pour y remédier, la Communauté africaine de la pratique de gestion axée sur les résultats de développement (AFCOP) soutenue par la BAD et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) organise des journées de réflexion sur la question, du 23 au 26 avril 2013 à Ouagadougou. La rencontre porte sur le thème : «Pour une communauté régionale des pratiques, des résultats pour l’intégration régionale : l’affaire de tous». La vision de la BAD, à en croire sa responsable résidente "au pays des Hommes intègres», c’est de voir l’Afrique devenir stable, intégrée et prospère avec des économies compétitives, diversifiées et durables. «L’intégration régionale a toujours été au cœur du mandat de notre institution qui s’est donné comme objectif d’aider à libérer l’immense potentiel de l’Afrique en intégrant ses économies et en reliant mieux ses populations. Ces cinq dernières années, la banque a investi environ 11 milliards de dollars dans la construction d’infrastructures nécessaires à l’Afrique pour stimuler son commerce et sa croissance économique», a-t-elle indiqué. C’est ainsi que la banque a financé la réalisation des ponts, des postes frontaliers, des fibres optiques, des pôles énergétiques, des chemins de fer, des aéroports et des ports. En outre, elle a appuyé des programmes régionaux dans le domaine de l’éducation à travers des centres d’excellence et des réseaux de recherche. Pour elle, ces œuvres ont permis d’unir les populations africaines et de relier leurs marchés au reste du monde. Ce séminaire est perçu par les responsables de l’Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA), comme une aubaine pour dresser les attentes des populations de l’espace. De l’avis de son commissaire au département du marché régional, du commerce, de la concurrence et de la coopération, Christophe Dabiré, les populations des pays deviennent de plus en plus exigeantes dans la mise en œuvre des politiques de développement économique. «Elles exigent que les gouvernants leur présentent des résultats. Lorsque vous développer des politiques au niveau des pays ou sous-régional, les gens vous demandent des comptes. Ce qui exige que nous puissions réunir nos experts et leur parler de la gestion axée sur les résultats», a précisé le commissaire Dabiré. Compte tenu de la raréfaction des ressources, il est convaincu que le développement des pays africains ne pourra se faire que par une gestion optimale des richesses. Au terme des quatre jours de travaux, les initiateurs de l’atelier souhaitent trouver des solutions aux problèmes économiques que rencontre la sous-région afin d’impacter positivement les conditions de vie des populations. L’AFCOP est une coalition de plus de 2500 leaders composés de fonctionnaires, de parlementaires, de la société civile, du secteur privé, des milieux universitaires, des médias et de partenaires au développement. Elle a été créée en 2007. Les participants à la réunion de Ouagadougou sont venus des pays membres de l’UEMOA et de la Mauritanie.