L’évènement n’est pas exceptionnel pour qu’on y revienne, mais le fait que certains individus se permettent des aises avec une question aussi cruciale que le football, enjeu au cœur des nations, nous impose un comeback en termes d’analyse. Le samedi 8 septembre dernier, les Etalons du Burkina Faso, l’équipe nationale de football a perdu son match aller à Bangui face à la Centrafrique. Dans notre précédente édition, nous titrions simplement " une prestation pitoyable des Etalons ". Le mot utilisé n’est pas exagéré. Que chacun comprenne : ce n’est pas la défaite qui déçoit les uns et les autres ; c’est la façon de la concéder. Il n’a pas été agréable pour nous, pour les supporters de ce pays de façon générale, de suivre le match à la télévision nationale.
On ne peut pas comprendre que des professionnels, des joueurs qui constituent en principe les meilleurs des fils de ce pays, s’autorisent de tels déchets techniques ou un degré d’engagement aussi lamentable. Nous comprenons pourquoi certains ont zappé le match ce jour là pour attendre l’opposition Côte-Ivoire-Sénégal qui, il faut le dire, n’est pas à comparer avec la prestation des Etalons. Pour la prestation proprement dite, on peut être indulgent avec les joueurs et leurs encadreurs étant donné qu’en matière de football, il y a de ces rendements horribles mais quand cela devient une habitude, on est tenté d’être moins tendre. Aux Etalons de revoir leur copie pour le match retour en octobre à Ouagadougou.
En attendant de voir dans quelle salade ou dans quelle lune l’équipe nationale nous mènera tous, il est important d’attirer l’attention sur l’environnement de cette équipe. Il s’agit précisément de trafics qui se font ou qui se feraient. Selon les informations qui nous parviennent et que nous tentons d’élucider, certains joueurs paient pour leur sélection en équipe nationale, sur la proposition de certaines personnes d’influence autour du onze national. Des acteurs du football se permettent donc de placer qui ils veulent, dans la place réservée aux meilleurs joueurs de notre nation, en contrepartie de sommes sonnantes et trébuchantes. Certains dont nous tairons les noms s’arrogent le pouvoir de définir le sort de joueurs au sein de l’équipe. D’aucuns osent affirmer sans honte que c’est " à leur tour de manger ".
C’est dire qu’il y a une bande organisée qui a presque pris en otage l’avenir de l’équipe nationale. Les membres de cette bande se retrouvent dans plusieurs milieux, des milieux dont nous préférons également taire les noms, pour l’instant évidemment. Nous oserons aussi dire que, certains journalistes font partie de ce groupuscule qui s’agite autour des Etalons dont les résultats lui incombe peu ; l’essentiel c’est de profiter au maximum des retombées économiques.
Depuis un certain nombre d’années, il est question d’assainir ce milieu de football et du sport en général, pour permettre un meilleur travail, et donc un meilleur rendement de nos athlètes et joueurs, les sportifs étant l’une des meilleures catégories des ambassadeurs de nos pays. Tout le monde dénonce ; tout le monde parle ; les responsables prennent des engagements mais le mal demeure. Une situation qui illustre que le désordre arrange bien de monde ; tant pis pour le reste : ces supporters accros qui se déchirent la gorge en chantant, ou qui passent de sales moments parce que leur équipe nationale a été défaite ; ces contribuables qui attendent des résultats,…Le football n’est pas qu’un jeu !!!
Nos mots sont peut-être durs et notre discours discourtois, mais il faut qu’on apprenne dans ce pays à cesser un certain nombre de pratiques sordides en particulier dans le milieu du football. Il faudrait arrêter de jouer avec " les gens " : leur émotion, leur argent, leur temps, leur rêve et leur espoir. Les affairistes doivent prendre leurs distances avec notre équipe nationale à tous. Ceux qui veulent faire des affaires peuvent aller à Dubai et ramener des articles à vendre aux citoyens que nous sommes.
Etant donné que nos plumes n’ont pas les capacités de changer certaines choses pour des raisons bien précises, nous supplions les responsables d’écouter au moins notre prière. Car tant que les dealers règneront, le sport en général et le football en particulier n’apporteront aucun fruit. Ils serviront à construire des villas, à distribuer des perdiems, à faire du tourisme,…
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