Du fait de la clémence de son climat, la région des Cascades est réputée pour ses énormes potentialités agricoles. L’essentiel de l’activité économique repose sur un secteur primaire encore tâtonnant qui aurait pu, pourtant, porter le décollage économique de la région.
Située à l’extrême Ouest du pays, la région des Cascades est l’un des bastions agricoles du Burkina. Elle est limitée au Nord par la région des Hauts-Bassins, au Sud par la République de Côte d’Ivoire, à l’Est par la région du Sud-Ouest et à l’Ouest par la République du Mali. La région couvre une superficie de 18 917 km2, soit 6,7 % du territoire national. Son chef-lieu, Banfora, est situé à 450 km de Ouagadougou et demeure le chef-lieu le plus éloigné de la capitale. Son climat, de type sud-soudanien, favorise d’importantes végétations qui se matérialisent par la présence de 14 forêts classées estimées à 284 250 ha, soit 15,80% de la superficie régionale. D’une manière générale, la saison pluvieuse est caractérisée par une installation difficile des pluies, des poches de sécheresse et une fin brutale. Les pluies sont souvent violentes et accompagnées de vents dévastateurs. Cette interprétation climatique montre, qu’en dépit d’un volume pluviométrique important (jusqu’à souvent 1300mm), la nature sporadique et l’intensité des précipitations rendent difficile la mise en place des cultures, augmentent les risques de faibles rendements et provoquent l’érosion des sols. Qu’à cela ne tienne, la région des Cascades garde bien, avec celle de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins, son rang de grenier du Burkina. D’ailleurs, l’activité économique de la région ne repose essentiellement sur le secteur primaire (l’agriculture et l’élevage) qui occupe 91,7% (QUIBB 2005) de la population active et contribue à plus de 48% à la création des richesses locales, c'est-à-dire le Produit local brut (PLB), soit environ 26 milliards de F CFA en 2003 (ECOLOC/Banfora, 2003).
Toute chose encore insuffisant pour impulser un développement durable à la région. Pour ce qui est du coton, cette gamme d’exploitation occupe la part la plus importante des surfaces emblavées de cultures pluviales, soit 63 327ha sur 124 109 ha (51%), selon des chiffres récents. Le coton à lui seul occupe environ 76% de la surface des cultures de rente et 39% de l’ensemble des cultures pluviales. La Comoé occupe 64% de l’exploitation régionale contre 36% pour la Léraba. La répartition de la production, si l’on se réfère aux cultures pluviales dans les Cascades, place la production céréalière en tête avec 242 439 tonnes, et la production de rente en deuxième position avec 94 331 tonnes. Parlant des taux de couverture par province au cours des cinq dernières années, la Comoé a enregistré des taux de couverture de ses besoins céréaliers variant entre 82% en 2010 à 122% en 2012, ce qui la classe parmi les provinces déficitaires ou en équilibre. Quant à la province de la Léraba dont les taux varient entre 199% en 2008 et 280% en 2009, elle s’est toujours classée parmi les provinces excédentaires. D’une façon générale, les Cascades enregistrent des excédents céréaliers. La situation alimentaire est satisfaisante sur l’ensemble de la région. Les excédents sont écoulés vers l’intérieur du pays ou dans les pays voisins (Mali, Côte d’Ivoire, Ghana, Niger). Pour ce qui est de la production céréalière, elle occupe généralement la première place dans l’ensemble de la production, toutes spéculations confondues. Le maïs occupe la première position dans la production céréalière de la région avec 176 017 tonnes, suivi du riz avec 28 927 tonnes. Cette tendance est maintenue au niveau provincial en ce qui concerne la Comoé. Les principales zones de production du maïs sont : la zone de Kankalaba regroupant les départements de Ouéleni et Kankalaba, la zone de Niankorodougou regroupant les départements de Dakoro et Niankorodougou, la zone de Tiéfora, celle de Sidéradougou, celle de Loumana et celle de Niangologo regroupant les départements de Soubakaniédougou et de Niangologo. La présence de nombreux bas-fonds fait de la région, une référence nationale en matière de production de riz pluvial. La production des cultures de rente a évolué en dents de scie au cours des cinq dernières campagnes. Cette configuration est maintenue au niveau provincial. La région pèse dans la production de culture de rente nationale à hauteur de 7% et la Comoé 58% de la production régionale. La place du coton est très importante dans ce groupe de spéculations. La production du coton représente 82% de la production de culture de rente. Les Cascades sont considérées comme la troisième région cotonnière après les Hauts- Bassins et la Boucle du Mouhoun.