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Campagne agricole 2015-2016 : « Nos inquiétudes sont à présent levées », ministre François Lompo
Publié le vendredi 9 octobre 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Lancement de la campagne agricole 2013-2014 : 5,5 tonnes de productions céréalières attendues




Pour la seconde phase du suivi de la campagne agricole, une délégation gouvernementale composée des ministres de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité alimentaire, François Lompo, du ministre en charge des Ressources animales, Jean Paul Rouamba et de celui de l’Environnement et des Ressources halieutiques, Saïdou Maiga a parcouru les régions du Nord, du Centre-ouest, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts -Bassins du 5 au 7 octobre dernier en vue de toucher du doigt la physionomie de la campagne agricole qui tire vers sa fin.

Initialement prévu le 17 septembre 2015 c’est finalement le 7 octobre 2015, que le train du suivi de la campagne agricole 2015-2016 a sifflé. Un périple qui a eu lieu alors que la rareté des pluies annonce la clôture de la campagne agricole. En l’absence du Premier ministre qui devrait prendre part à la tournée de suivi c’est une délégation gouvernementale de trois ministres qui ont conduit l’opération de suivi. La première escale du long cortège a été au bord des champs de Adama Zida, producteur à Badgo, commune de Yako, dans la province du Passoré. C’est la même exploitation qui a abrité la cérémonie de lancement de la campagne agricole. Sur une superficie de 13 hectares, Adama Zida y a consacré trois types de spéculations à savoir du sorgho sariasso pour 6 ha, du sorgho local, 4h et d’arachide 3 ha. Toutes les spéculations donnent à admirer l’aspect enluminant de la maturation. Pour Adama Zida et sa famille, la moisson sera bonne et les greniers pourraient ne pas suffire à contenir les récoltes. Aucun miracle cependant pour expliquer le bon rendement. Le secret réside dans le travail, selon Adama Zida. A l’en croire, dès la première pluie, il est entré dans les champs et n’y est plus ressorti. « Le travail, le travail » a-t-il laissé entendre quand il a été invité à expliquer les techniques qui ont contribué au rendement agricole obtenu. Pour Adama Zida, l’installation tardive des pluies ne saurait être une justification de la paresse de certains producteurs. « Dès la première pluie, on ne doit pas s’assoir, croiser les bras pour se plaindre du retard des pluies. Je n’ai jamais pensé que les pluies se sont installées en retard. Dès le mois de juillet les gens se plaignaient du retard des pluies. Dès le mois d’avril, qu’il pleuve ou pas je commence les travaux. Personne ne peut prédire un retard. Seul Dieu sait comment évoluera la saison », a-t-il déclaré. Sur le plan des techniques culturales, Adama Zida a opté d’entourer toutes ses productions de cordons pierreux pour retenir les eaux de pluies dans les champs. Autour de ses exploitations c’est une muraille de pierres qui y est dressée fruit d’une dure labeur de sa famille de 19 membres dont 13 actifs . « Ce n’est pas un véhicule qui a ramassé ses pierres mais des mains d’hommes. Il aurait fallu des centaines de voyages de véhicules pour atteindre ce niveau », a-t-il témoigné. En plus des cordons pierreux, pour retenir l’eau, le producteur modèle de Badgo Au fil des saisons, les rendements ne font qu’augmenter chez Adama Zida.

La solution de vos crises ont leurs réponses ici, dans les champs !

La mission gouvernementale qui s’est émerveillée de la production de Adama Zida, l’a encouragé et appelé à accroitre davantage sa production et à aller vers l’entrepreneuriat agricole. D’une manière générale dans la région du Nord, les pluies ont finalement été régulières et la moisson s’annonce bonne, selon le président régional de la Chambre d’agriculture. La délégation gouvernementale dans son adresse aux producteurs de la région a dit être porteuse d’un message du grand absent, le Premier ministre. Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité alimentaire, François Lompo, a tradui la gratitude du gouvernement à l’endroit des populations de la région dont la mobilisation a contribué à obtenir la libération des membres du gouvernement alors séquestrés par l’ex RSP et la restauration du pouvoir de la Transition. « Sans vous, nous ne serions pas devant vous ici », a laissé entendre le ministre François Lompo dans un ton empreint d’humour. Le producteur Adama Zida qui utilise un bœuf de trait et une charrue a appelé les autres producteurs à s’investir davantage dans le travail et à ne pas se laisser corrompre par des propos du genre : « Tu travailles beaucoup. Penses-tu autant nourrir tout le pays ? ». Pour lui, la solution des crises se trouve dans le travail de la terre. « si 90 familles sur 100 peuvent avoir à manger, il n’y aura plus de crises. Ils faut donc s’investir dans l’agriculture ».

A Zoula, Seydou Bazémo fait la différence

La culture du maïs n’est pas de rite à Zoula, département de Réo dans le Sanguié. Dans cette localité située à 108 kilomètres du chef- lieu de la région du Centre-ouest, Koudougou pourtant , Seydou Bazémo lui, a jeté son dévolu sur la culture de maïs et l’élevage. Il est présenté comme l’un des plus grands agro-pasteurs du Sanguié. Pour la présente campagne, ce sont des spéculations tels du maïs Bondofa, du maïs Komsaya ( ndlr : la faim est terminée), du Niébé et des arachides qu’il a développées dans son exploitation. Dans ces exploitations, tous les plants sont au stade de la maturation. Pour réussir sa saison, il a utilisé de la fumure organique et minérale et profité des conseils des agents techniques. Dans le but d’optimiser l’utilisation de l’eau de pluie, il a entrepris la construction d’un bassin de collecte d’eau de ruissèlement d’une capacité de 208 mètres cubes pour l’irrigation de complément. L’exploitation est aménagée de telle sorte à réserver une zone de pâturage de 0,5 hectare pour le petit cheptel et les animaux de trait gardés à proximité des champs. Avec ses 84 têtes de bovins, 15 ovins, 15 caprins et ses 60 volailles, Seydou Bazémo s’offre du coup de la matière organique nécessaire. A la fin de la saison, le producteur modèle s’attend à obtenir un rendement de 5000 kilogrammes à l’hectare pour le maïs, 1500 kilogrammes à l’hectare pour les arachides et 1000 kilogrammes à l’hectare pour le niébé. Le ministre François Lompo et son collègue des Ressources animales, Jean Paul Rouamba se sont félicités de l’esprit d’initiative de Seydou Bazémo et ont invité les autres producteurs à le prendre pour modèle et à s’abreuver aux eaux de ses expériences. Pour résorber les difficultés auxquelles, ce producteur est confronté, le gouvernement a mis à sa disposition des charrettes, des brouettes, des charrues et d’autres matériels agricoles.

Les Hauts-Bassins détrôneront-ils la Boucle du Mouhoun ?

C’est dans les Hauts-Bassins que le périple de la délégation gouvernementale a pris fin. Dans cette région, la délégation gouvernementale s’est rendue dans l’exploitation familiale de Pon Barro à Nianaba à Toussiana. Au-delà du bon rendement qu’annonce l’état de ses plants en maturation, c’est plutôt pour la diversification de sa production, l’utilisation de la fumure organique, l’utilisation de semences de variétés améliorées et d’outils de vulgarisation que le choix du producteur modèle s’est porté sur lui. En termes de diversification de la production, Pon Barro se distingue par ses exploitations de maïs de variété Komsaya, de fonio, de sésame, d’igname. Aussi, dispose-t-il d’une parcelle de démonstration de fumure organique dans une rizière, une parcelle dite vitrine et une unité pour l’aviculture traditionnelle améliorée. Pour le directeur régional de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité alimentaire des Hauts -Bassins, les pluies se sont installées peu ou prou en retard mais sont devenues plus régulières plus tard. Concernant la physionomie de la campagne, il a laissé entendre que la moisson s’annonce bonne. Selon certains techniciens, les Hauts Bassins pourraient ravir la vedette à la région de la Boucle du Mouhoun présentée comme le « grenier du Burkina ». le ministre François Lompo a rendu hommage à tous les producteurs qui, en dépit de l’insuffisance des moyens , se font fort d’atteindre l’auto suffisance alimentaire. « C’est vous, les vrais soldats », leur a lancé, le ministre François Lompo. Pour un bilan global de la campagne agricole à ce stade, le ministre François Lompo a déclaré qu’après tout ce qu’il avait constaté, il n’ y avait plus de raison de s’inquiéter. « Au départ, avec l’installation tardive des pluies, nous nous sommes inquiétés. Mais nos inquiétudes sont à présent levées » a-t-il rassuré. Cependant, pas question de baisser la garde. Le ministre François a expliqué qu’à l’issue de la tournée un bilan définitif de la situation sera dressé. Toute chose qui permettra de préparer un plan de riposte incluant l’amélioration de l’appui à la production de contre saison et l’appel aux partenaires techniques et financiers pour une aide aux populations vulnérables, en cas de grand déficit. « Mais on en est pas là », a-t-il conclu.

Par S.R.P
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