Ultime étape d’un périple de 72 heures, le ministre en charge de l’agriculture, François Lompo, a visité le mercredi 7 octobre 2015 dans la région des Hauts-Bassins, deux exploitations agricoles familiales.
Accompagné du ministre en charge de l’environnement, Sadou Maïga et celui des Ressources animales, Jean-Paul Roamba, le ministre en charge de l’agriculture, François Lompo, dans le cadre du suivi de la campagne agro-sylvo-pastorale 2015-2016, a effectué une tournée du 5 au 7 octobre 2015 dans quatre régions du Burkina Faso (Nord, Centre-ouest, Boucle du Mouhoun, Hauts-Bassins). A l’issue de cette expédition, M. Lompo a confié que les inquiétudes relatives à la fin de la campagne agricole 2015-2016 sont levées. «Malgré quelques zones déficitaires, les résultats de la campagne agricole de la saison humide seront à la hauteur des attentes des Burkinabè», a-t-il prédit le mercredi 7 octobre dernier à Toussiana (province du Houet). Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre Lompo a visité des réalisations à la station de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) de Farakoba (Bobo-Dioulasso). Il s’agit des tests d’évaluation de nouvelles formules d’engrais minéraux sur le coton conventionnel (FK 37) et le compostage en tas. Selon le chercheur et chef de programme coton à l’INERA, Bazoumana Coulibaly, le compostage en andain (en tas) est obtenu à partir des tiges de cotonniers. La matière organique joue un rôle dans le maintien et l’amélioration de la productivité de manière générale. De plus, a-t-il souligné, le compostage vise surtout à valoriser les résidus de récolte. Aussi, l’exploitation abusive desdits résidus affecte dangereusement la survie des sols. La délégation gouvernementale a, quelques mètres plus loin, observé un arrêt dans un champ expérimental de coton enrichi avec différentes variétés d’engrais. «C’est une étude menée sur de nouvelles formules d’intrants. Leur particularité est qu’ils renferment des éléments minéraux tels le calcium, le magnésium, etc.», a expliqué M. Coulibaly à l’assistance attentive. A l’en croire, si les tests sont concluants, cela constituera une avancée notable dans le domaine de la productivité agricole. «Il y a plus d’un demi-siècle, de nombreux pays étaient au stade actuel du Burkina Faso. Aujourd’hui, ils ont effectué un bond qualitatif et compte parmi les grandes puissances de ce monde. Cette performance est due en grande partie à leur recherche et à leur innovation technologique», a expliqué le ministre Lompo, répondant à une question sur l’utilité des recherches à l’INERA. La diversification de la production, l’utilisation de la fumure organique et des semences de variétés améliorées sont l’une des recommandations des experts agricoles. A Toussiana, situé à 55 km de Bobo-Dioulasso, le producteur Pon Seydou Barro se présente comme le «bon élève» des techniciens d’agriculture. A la tête d’une exploitation agricole familiale (de 34 membres) de 10,5 ha, M. Barro y cultive du riz, fonio, coton, sésame, de l’igname et du maïs «Komsaya».
L’exemple du couple Barro
Le Directeur régional de recherches environnementales agricoles (DRREA) de l’Ouest, Jacob Sanou a révélé que cette variété hybride de maïs a un fort potentiel de rendement et contient des vitamines à profusion, utiles pour l’homme et les animaux. Le virus de l’entrepreneuriat agricole et avicole se transmet de mari à femme dans la famille Barro! Massiata Barro est, en effet, propriétaire d’un poulailler d’un effectif de 108 têtes. Le MARHASA et sa délégation ont été émerveillés face aux efforts consentis par des personnes du 3e âge. Mme Barro a confié qu’elle produirait et vendrait près de 300 poulets d’ici le début de l’année prochaine. Pour sa part, Seydou Pon Barro entend tirer de ses ventes un bénéfice net de plus de 4 millions 900 mille F CFA d’ici la fin de la campagne agricole 2015-2016. Le premier responsable en charge de l’agriculture a, quant à lui, estimé que chaque Burkinabè devrait se comporter comme le couple Barro. En attendant, «l’Etat fera, dans la limite de ses moyens, tout le nécessaire pour vous accompagner», a promis M. Lompo. L’épilogue de la visite de l’exploitation des Barro a été marqué par une remise de dons (charrettes, charrues et une dizaine de sacs d’aliments de volailles) au duo gagnant de producteurs. Arpentant les sentiers sinueux des exploitations agricoles de Toussiana, l’impressionnant cortège de véhicules 4 X 4 s’est ébranlé en direction de la Ferme avicole Mahamoudou Samoura (FAMS). Situé au secteur n°15 de Bobo-Dioulasso, la FAMS s’étend sur une superficie d’environ 8 ha. Il comprend 6 poulaillers, 5 magasins, 2 forages et 3 puits. Les espèces élevées sont le Tilapia et le poisson-chat (silure). Principales activités de l’établissement, l’aviculture et la pisciculture, aux dires du promoteur de la ferme, occupent 45 personnes et génèrent par ricochet près de 350 emplois indirects.
Aux trois ministres du développement rural, Mahamoudou Samoura a expliqué les avantages liés à l’intégration aviculture-pisciculture-maraîcherculture. «Cette association d’activités nous a permis d’améliorer le microclimat par la présence de l’eau des étangs. Nous ne jetons pas les poulets morts. Ils sont bouillis et servent à l’alimentation de nos poissons. La fiente des poules est également utilisée
pour la fertilisation de l’alimentation», a affirmé
M. Samoura.
Pointant du doigt la faiblesse de l’appui étatique au secteur avicole et piscicole, il a souhaité cependant vouloir atteindre un taux de ponte compris entre 75 et 90 % et commercialiser par an 3 millions 300 mille œufs.
Aubin W. NANA