«Mais diantre, pourquoi veut-il rencontrer le général Gilbert DIENDERE», m'avait interpellé un ami à propos du mouvement d'humeur de l'adjudant BADO, ce garde de sécurité pénitentiaire. Rappelons que l'ami en question a cette particularité d'écouter les informations d'une demi-oreille distraite et lit les journaux en diagonale. "Le chef de l'Etat-major particulier de la Présidence du Faso a été le parrain de leur promotion", lui ai-je répondu. "Il a la chance celui-là" a-t-il conclu la discussion, l'âme en peine. Conséquence, depuis plus d’une semaine, moi aussi suis à la recherche d’un parrain. Pas un parrain lambda qui ne peut régler mon problème, mais un vrai. A l’image du général Gilbert DIENDERE, chef d’Etat-major particulier de la Présidence du Faso.
L’on se rappelle l’émotion soulevée par l’adjudant BADO, ce garde de sécurité pénitentiaire assis à même le sol à l'entrée de la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou, un sachet contenant de l’essence à côté, le briquet en main et menaçant de s’immoler si rien n’était fait pour améliorer sa condition et celle de ses collègues. Pour l’atteinte de son objectif, il réclamait l’intervention de celui qui a été le parrain de leur promotion, Gilbert DIENDERE. Divine surprise ! Le sauveur est arrivé nuitamment, a tapoté amicalement sur l’épaule de son filleul et l’a amené dans des cieux plus cléments pour étudier ses doléances. Depuis lors, il y a un déficit en bons tuteurs dans la ville de Ougadougou mais une recrudescence des menaces de s’immoler. Tel un feu dans la savane. Le 13 avril dernier dans la matinée, un contractuel de la SOFITEX, Abdoulaye BANAZARO, a tenté de s’immoler sur une balle de coton.
Il me faut à tout prix un parrain. Pas ce mec qui tient l’enfant lors de son baptême ni ce patron de la mafia. Mais un vrai qui vous sort de l’ornière lorsqu’il vous manque quelque chose. Alors, comme il faut un grand prétexte pour obtenir un de vrai, j’ai décidé de m’inscrire dans un centre de formation. Cet institut a beau délivrer une attestation de fin de cycle que je ne me découragerai guère. Je poursuivrai un cursus de deux années, rien que pour trouver l’oiseau rare. Dans Cendrillon, un conte populaire connu de l'Occident à travers les versions fixées par Charles PERRAULT, l'héroïne déclamait: Mais vous aurez beau les avoir, Pour votre avancement ce seront choses vaines, Si vous n'avez pour les faire valoir, Ou des parrains ou des marraines.❏