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Le Pays N° 5344 du 24/4/2013

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MNLA – MIA : Un rapprochement pour mieux préparer la guerre ?
Publié le mercredi 24 avril 2013   |  Le Pays


Crise
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Crise Malienne :le Médiateur de la CEDEAO SEM Blaise COMPAORE, a reçu le MNLA , le Groupe ANSAR EDDINE, et une délégation officielle du gouvernement malien.
Mardi 04 décembre 2012. Ouagadougou. Le Président du Faso a reçu ensemble le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad), le Groupe ANSAR EDDINE, et une délégation officielle du gouvernement malien, en vue d’échanger sur les perspectives de sortie de crise au Nord Mali.


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Tout être, tout mouvement humain qui lutte pour un statut ou le respect, vise ce que Hegel nomme la reconnaissance (Anerkenung). Depuis sa naissance, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) est plongé dans une interminable quête de reconnaissance. Cette quête est devenue tellement obsessionnelle, quasi névrotique que ce mouvement, en termes tactiques et stratégiques, n’a cessé et ne cesse de surprendre analystes et experts de la crise malienne. Le rapprochement, l’ « alliance » que le MNLA tente d’opérer et de conclure avec le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), ne contribue pas du tout à simplifier le paysage de la crise malienne. Rappelons que le MIA est une aile dissidente d’Ansar Dine, organisation elle-même dissidente du MNLA. Pour l’instant, à ce « festin » sordide entre « frères déchus », il ne manque que le MUJAO. Récemment, l’Union africaine et la CEDEAO ont appelé les forces de la MISMA à désarmer tous les groupes armés du Nord-Mali. Demain, les forces française et tchadienne se transformeront en forces onusiennes, placées également sous le commandement de la MISMA. Que feront-elles face au jusqu’au boutisme pseudo-guerrier du MNLA et de ses « alliés », qui s’opposent au redéploiement de l’armée malienne sur toutes les zones du Nord-Mali, notamment Kidal ? Jusqu’à présent, la France s’est montrée et se montre très conciliante envers le MNLA. Mais, dans les jours à venir, il lui faudra bien, une fois pour toutes, clarifier ses relations avec ce mouvement foncièrement irrédentiste.

Comment peut-on réagir de façon rationnelle et sage à ce rapprochement entre le MNLA et le MIA ? Et un tel rapprochement pour quoi faire ? La crise malienne a mis en évidence ce fait : le MNLA a du mal à regarder le Mali et les Maliens droit dans les yeux. Quoiqu’il s’en défende, ce rapprochement a des implications d’ordre proprement politique. Car il s’agit, une fois de plus, de la non-reconnaissance par le MNLA de l’Etat malien en tant qu’Etat souverain, c’est-à-dire ayant une autorité totale sur tout le territoire du Mali. Dans le Mali d’après-guerre, le MNLA avec un tel rapprochement, montre qu’il est encore loin de devenir un partenaire crédible, fiable et sérieux. Et on a du mal à percevoir les idées nouvelles fondées sur le vivre ensemble que ce mouvement a réussi à propager au Nord-Mali. En vérité, ce rapprochement entre le MNLA et le MIA constitue bel et bien un raccourci politique et stratégique déshonorant. Quand ce mouvement aura-t-il enfin un peu le sens de l’honneur ? Comme l’a si souvent souligné l’éminent philosophe ghanéen, Kwamé A. Apiah, « avoir de l’honneur, c’est avoir droit au respect ». Le MNLA fait tout pour qu’un tel respect lui soit accordé. Quel honneur y a-t-il vraiment à faire un tel rapprochement, au nom d’un faux loyalisme soi-disant communautaire ? Ce rapprochement ne peut que nuire à sa réputation (déjà ternie, abîmée) tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali. Il est immoral, illégal, irrationnel et surtout politiquement criminel. Car ce rapprochement accentue encore chez les citoyens du Nord-Mali ce sentiment d’être perpétuellement pris en otages. Non, l’Etat souverain du Mali n’a pas choisi d’abandonner au MNLA et à ses « alliés » sa région Nord. Un adage africain dit bien que « quand quelqu’un veut, cherche la guerre, il trouve toujours les moyens de la faire ». Ce rapprochement entre le MNLA et le MIA obéit plutôt à une opération de basses manœuvres, à moins qu’il ne cache une stratégie pour mieux préparer une autre guerre.

Abdoulaye BARRO

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