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Medias et putsch du 16 septembre :le point des dégâts fait au Premier ministre
Publié le mercredi 7 octobre 2015  |  Le Quotidien
Rentrée
© aOuaga.com par A.O
Rentrée judiciaire 2015-2016 : sous le signe du contrôle de l`activité administrative
Jeudi 1er octobre 2015. Ouagadougou. Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a présidé l`audience solennelle de la rentrée judiciaire 2015-2016 placée sous le thème "Le contrôle juridictionnel de l’activité administrative"




Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a rencontré, le mardi 6 octobre 2015, à Ouagadougou, les patrons de presse. Il a fait part de son admiration pour le travail abattu par les organes de presse pendant le putsch, avant de leur réaffirmer le soutien du gouvernement.
Les médias burkinabè ont eu toutes les difficultés à traiter l’information pendant la période de putsch. Toutefois, ils ont pu assurer le service minimum en donnant l’essentiel de l’information au peuple burkinabè. C’est cet engagement que le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a voulu saluer lors de la rencontre avec les patrons de presse, le mardi 6 octobre 2015, à Ouagadougou. Cette rencontre a été l’occasion pour le Premier ministre de faire part de son admiration pour le travail abattu par les médias durant cette période, avant de s’enquérir des difficultés rencontrées par les médias durant la période du pustch. Les patrons de presse ont donc relaté les difficultés auxquelles étaient confrontées leurs rédactions durant cette période de putsch. C’est ainsi que le directeur de publication du journal Le Quotidien, Souleymane Traoré, a expliqué comment son équipe a été contrainte de redéfinir sa manière de travailler du fait de l’insécurité, tout en relevant que le journal n’a enregistré aucun dommage. Le Quotidien, comme l’a souligné son directeur de publication, a travaillé avec les moyens de bord, durant cette période, en ne diffusant ses informations que sur son site Internet. Souleymane Traoré ne s’est pas limité aux difficultés rencontrées par son journal durant la période de crise. Il a également relevé les disparités qui existent entre la presse privée et les médias d’Etat qui bénéficient davantage des dons de l’Etat. Pour lui, les médias privés doivent bénéficier des dons au même titre que les médias publics. Si Le Quotidien n’a pas été touché, d’autres médias, comme Savane FM et Radio Oméga, ont subi la colère des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui n’ont pas hésité à saccager les installations ou à incendier des motos. La Télévision nationale du Burkina, même si elle n’a pas enregistré d’importants dégâts, a subi la pression des putschistes. La directrice générale de la Radiodiffusion télévision burkinabè (RTB), Danielle Bougaïré, a expliqué au Premier ministre comment la RTB a vécu ces moments difficiles. « Ce n’était pas facile à gérer. Beaucoup ne savent pas comment nous avons géré la situation. La rédaction a résisté en faisant le strict minimum. Les putschistes venaient tout juste enregistrer et ils disparaissaient. Si vous avez remarqué, nous sommes allés jusqu’à diffuser quelques images des manifestations. Nous avons montré que nous étions avec le peuple, mais notre situation ne nous permettait pas de pouvoir traiter l’information comme les autres médias », a-t-elle relaté. Après avoir écouté les différents patrons de presse, le Premier ministre a rassuré que les médias qui ont subi des dommages bénéficieront d’un appui. Selon l’admi-nistrateur général de Burkina Info, Rémi Dandjinou, le Premier ministre a promis de mettre en place d’ici la fin de la Transition, un fonds de soutien aux entreprises de presse. « Il a prévu que la subvention sera revue à la hausse. Il a prévu que des cadres de discussions seront mis en place pour que d’autres aspects puissent être abordés. Il a reconnu que les organes de presse méritent une attention toute particulière », a confié Rémi Dandjinou. Le Premier ministre n’a pas fait que s’enquérir de l’expérience des médias. Il a, à son tour, partagé sa propre expérience durant le putsch.

Le Premier ministre à cœur ouvert

Le Premier ministre a relaté les conditions de sa détention depuis la prise d’otages, le 16 septembre 2015, jusqu’à sa libération. A l’en croire, tout a commencé le 16 septembre dernier quand des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont fait irruption dans la salle du Conseil des ministres aux environs de 14 h 30 mn. Selon les explications de Yacouba Isaac Zida, ces éléments ont dû être informés par une personne présente dans la salle du Conseil des ministres, vu le timing avec lequel ils ont opéré. Autrement, les éléments du RSP auraient trouvé une salle vide, sans ministres. Dans un premier temps, les éléments du RSP ont conduit le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, le président du Faso, Michel Kafando, et le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Augustin Loada, à la résidence. Ils ont été rejoints plus tard par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René Bagoro. Ainsi, les otages étaient tous ensemble au premier jour. C’est par la suite qu’ils ont été séparés : René Bagoro et Michel Kafando dans une maison, et Augustin Loada et Yacouba Isaac Zida dans une autre maison. Lors de leur détention, surtout le premier jour, le Premier ministre et le ministre de la Fonction publique parlaient peu. Ce n’est que le lendemain qu’un café leur a été servi. Mais très méfiants, les deux otages n’ont pas gouté à la tasse de café qui leur a été servie. Ils ont plutôt demandé une Bible qui leur a été aussitôt apportée. C’est la lecture de la Bible qui était donc le passe-temps de Yacouba Zida et Augustin Loada. Lequel passe-temps était ponctué de petites causeries. Au troisième jour, alors que le putsch était consommé, Augustin Loada a eu la permission de retourner chez les siens. Dans un premier temps, l’homme n’a pas voulu partir sans le Premier ministre. Il a fallu que le Premier ministre lui demande de partir avant qu’il n’accepte sa libération. Au lendemain de la libération du professeur Loada, les putschistes ont conduit le Premier mi-nistre au camp Naaba Koom II. C’est là qu’ils l’ont enfermé dans son ancien secrétariat. C’est dans ce « lieu de détention » qu’il a reçu la visite du général Gilbert Diendéré, le chef putschiste. Ensemble, ils ont prié, après quelques échanges. Le jour suivant, le chef putschiste est venu, moins serein, avec une autre information : les forces loyalistes ont encerclé la ville et sont prêts à lancer l’assaut. Séance tenante, Gilbert Diendéré a appelé le chef d’Etat-major général des armées, avant de passer le téléphone à Yacouba Isaac Zida. Au téléphone, le Premier ministre apprendra que ce n’est pas le chef d’Etat-major général des armées, mais les jeunes officiers qui ont décidé de lancer l’assaut. Cet appel téléphonique a permis au chef putschiste de mesurer la gravité de la si-tuation. Après cette rencontre avec le général Diendéré, Yacouba Isaac Zida a été reconduit à la résidence. Pendant tout ce temps, il ne savait pas ce qui se passait dans le pays. C’est lorsqu’il a reçu la visite de son aide de camp, également prisonnier, que Zida a su ce que vivait le pays, avant de recevoir, plus tard, la visite de Chambas et de Kadré. Mais, c’est la visite de l’ambassadeur des Etats-unis au Bur-kina qui a permis au Premier ministre d’avoir une idée claire de la situation. L’ambassadeur en a profité pour lui faire des photos afin de rassurer l’opinion qu’il était encore vivant. Après cette visite, les événements vont vite s’enchainer avec la libération de Zida sous la pression des
jeunes officiers. C’est ainsi qu’il a été conduit à son domicile. Après ce récit, le Premier ministre a tenu à préciser que Gilbert Diendéré n’était pas manipulé. Au contraire, selon lui, il était le chef d’orchestre qui s’appuyait surtout sur une cinquantaine d’inconditionnels de Blaise Compaoré dont une dizaine sont aujourd’hui en fuite


Par ACG




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