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Sécurité au Musée national : le casse-tête
Publié le mercredi 24 avril 2013   |  Burkina24




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Le Musée national du Burkina, basé à Ouagadougou, a mal à sa sécurité. Ou disons, a mal pour la sécurité des étudiants et élèves qui envahissent sa cour pour leurs révisions. Entre fermer totalement le Musée à ces derniers pour garantir leur sécurité et le risque de les priver d’un cadre d’étude et de buter sur les rites coutumiers, la direction ne sait plus où donner de la tête.

Tout a commencé par une rumeur de viol d’une étudiante intervenu il y a de cela un ou deux mois au côté nord de la cour du Musée national. Ce viol aurait eu lieu aux environs de 17h ou 18h.

Au Musée national, la Directrice générale, Salimata Sawadogo, a haussé des sourcils étonnés quand cette rumeur lui a été portée par Burkina 24. « Vous m’auriez dit cela il y a six mois, que je vous croirais », commença-t-elle avant de secouer la tête : « Non, je ne suis pas au courant d’un quelconque cas de viol ».

Elle rassemble sur le champ les vigiles (vous saurez d’où ils viennent un peu plus bas) du Musée et les interroge. Ceux-ci allèrent aux infos auprès des ramasseuses de cailloux qui travaillent au sein de la cour. « Elles sont régulières au Musée ici et elles doivent être au courant », argumente Salimata Sawadogo. Mais les femmes disent n’avoir rien appris de cela.

Rumeur en l’état de rumeur

Burkina 24 a également eu la même information auprès de ces femmes. Seulement, l’une d’entre elles indique que « je n’ai pas vu de mes propres yeux, mais c’est vrai, cela s’est effectivement passé ». Elle n’en dira pas plus. Un étudiant affirme également avoir appris cette rumeur. Une incursion dans un cabaret en face du Musée national révèlera cependant que : « depuis que les voleurs ont été tabassés ici, nous n’avons plus eu écho d’agression. Nous ne sommes pas au courant d’un cas de viol ».

L’opinion se rappellera à cet effet que des voleurs ont été publiquement lynchés en juillet 2012 au côté nord du Musée national par la population. Le Musée était alors un repaire de brigands qui l’utilisaient pour agresser des passants.

« Mais depuis lors, nous avons recruté (en novembre 2012, NDLR) des jeunes, des vigiles qui patrouillent jour et nuit au sein du Musée », informe la Directrice générale. Burkina 24 a effectivement rencontré ces vigiles, qui sont au nombre de 11, dont une équipe diurne de 5 et une nocturne de 6. L’équipe diurne affirme n’avoir pas eu vent de cas de viol et l’équipe nocturne ne lui en a pas parlé.

Sécurité des étudiants

Burkina 24 n’a donc pas pu formellement établir la véracité de ce viol au-delà de la rumeur. Mais il a pu mettre au jour un autre problème : celui de la sécurité même des étudiants qui viennent étudier au sein du Musée. L’enceinte est divisée de fait en deux parties.

La partie sud est occupée par les bâtiments administratifs et est bien gardée par les vigiles qui empêchent les étudiants et les badauds de s’y attarder. Cette partie est éclairée. Il n’y a qu’une seule entrée, le portail principal. Celui secondaire est fermé. « Mais les gens passent quand même », laisse entendre un vigile.

« Le Musée n’est pas un lieu pour bosser ! »

La partie nord englobe le bosquet sacré, lieu de culte et de rites pour les responsables coutumiers du quartier. C’est essentiellement là que les étudiants peuvent s’asseoir pour apprendre leurs leçons.

On y accède par une petite porte. C’est par elle que les étudiants passent pour venir bosser. Les bandits aussi. Des étudiants font cas d’agression à main armée d’étudiants, et ce, en pleine journée. L’un des vigiles confirme et a raconté l’anecdote de deux brigands pris en flagrant délit de vol en plein jour et qui ont été arrêtés. Ces agressions ont cependant diminué, ajoute le vigile.

Fermer la porte ?

Des agressions qui font envisager à la Directrice générale de faire fermer la petite porte citée plus haut. « Nous ne voulions pas fermer cette porte, mais on n’a plus le choix ! », commente Salimata Sawadogo. « Regardez comment c’est touffu ! On ne peut assurer la sécurité là-bas !», continue-t-elle. Les vigiles confirment que la journée, la sécurité peut être assurée, mais cela devient difficile la nuit parce que cette zone n’est pas éclairée, est vaste et truffée d’arbres et d’arbustes.

Cependant, les étudiants crient à l’idée de cette fermeture. « Où est-ce qu’on va aller bosser ? » se plaint déjà Kantiono, une étudiante rencontrée sur le site. Elle continue : « Ici c’est calme, c’est un cadre idéal et j’arrive à bosser ». La Directrice générale reste néanmoins ferme : « Ici, ce n’est pas un lieu pour bosser ! »

« Cour de … passe » ?

Là n’est pas le seul problème. Un autre phénomène transforme la cour nord du Musée en « cour de … passe ». Les vigiles, la Directrice générale, les ramasseuses de sable et des riverains affirment en effet que des couples, en quête d’exotisme ou de facilité, se payent l’incongruité d’avoir des rapports sexuels une fois la nuit tombée dans ce côté-ci de la cour. « Chaque matin, nous découvrons plein de préservatifs dans la cour ! », se plaint l’un des vigiles.

Pour résoudre ces problèmes, que faut-il faire alors ? Interdire le Musée aux étudiants ? Fermer toutes les portes ? Un étudiant laisse entendre que les murs restent autant de portes. Une piste de solution serait peut-être de fixer des heures d’entrée au Musée et d’accentuer la sécurité.

Abdou ZOURE

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