Kombissiri - Deux agents administrateurs de gouttes contre la poliomyélite, ont été molestés hier lundi au marché central de Kombissiri (45km, Centre sud), pour avoir voulu convaincre une femme, fermement opposée au traitement préventif sur son enfant.
Selon les témoignages d’un agent de santé qui était présent au moment des faits, la scène s’est produite dans l’après-midi du lundi, à la place du 2 juin de Kombissiri, jour de marché, non loin du marché central.
Les deux agents de santé (un homme et une femme) ont interpellé une commerçante venue de Ouagadougou avec son enfant qui ne portait aucune marque au doigt, preuve qu’il n’a pas reçu les deux gouttes contre la poliomyélite.
Selon le témoin, quand ces agents superviseurs ont tenté de la sensibiliser, elle s’est emportée et a catégoriquement refusé.
Après moult tractations sans succès, les agents de sécurité ont été saisis pour essayer de raisonner la dame. «Et quand la police est arrivée sur les lieux, elle continuait de vociférer et à un moment donné, nous avons décidé de la laisser partir. Avec l’attroupement de la foule, elle s’est écroulée sous prétexte qu’elle a piqué sa crise d’asthme et c’est à partir de là que les coups ont commencé à fuser de partout», poursuit notre témoin.
La foule composée de quelques résidents et de nombreuses personnes venues de Ouagadougou faire des achats, a agressé les deux agents, l’homme a eu une ouverture à la tête et la dame dont les vêtements sont complètement déchirés saignait du nez, a affirmé notre source.
N’eut-été l’intervention de la police appuyée par la gendarmerie venue par la suite en renfort, les deux agents ne seraient probablement plus en vie surtout avec une foule de plus en plus nombreuse qui scandait:«Tuez-les »!, a-t-elle ajoutée.
Grâce à la présence des forces de sécurité et l’intervention d’un envoyé du chef coutumier de Kombissiri et de quelques membres de la communauté, la tension a baissé et les deux agents blessés ont pu être exfiltrés et transportés d’urgence au centre de santé pour être pris en charge, a précisé notre interlocuteur.
Pour le Médecin chef du district de Kombissiri Jean Ouédraogo, les deux agents ont agi comme il se devait en face d’une situation de refus catégorique d’un parent. Pour lui, tout enfant non vacciné doit être nécessairement rattrapé par les vaccinateurs sur le terrain au regard de la gravité de la maladie.
L’un des agents blessés que nous avons rencontré était encore sous le choc, la chemise ensanglantée et le visage boursouflé dû aux coups.
Les responsables de la direction régionale de la santé du Centre-sud de passage pour la supervision de la campagne ont rendu visite aux victimes, et ont pu se rendre compte de la gravité de la situation.
La directrice provinciale de la police nationale du Bazèga, Minata Konaté/Traoré qui était en déplacement au moment des faits s’est déplacée au CMA, accompagnée de quelques agents pour témoigner sa compassion aux agents blessés tout en promettant de mettre la main sur la dame pour que de pareilles situations ne se reproduisent plus.
Les responsables du syndicat de la santé du district ont prévu d’observer un arrêt de travail dans tous les CSPS du district jusqu’à nouvel ordre.
Agence d’information du Burkina
T. Pascal Tiendrebéogo