En début d’après-midi du mardi 6 octobre 2015, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, s’est entretenu avec les patrons de presse burkinabè, à Ouagadougou. Les échanges ont porté, entre autres, sur les diverses expériences vécues durant la crise et l’attention particulière qu’il faille accorder davantage aux organes de presse.
Après la crise consécutive au putsch manqué de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida, a échangé avec les patrons de médias burkinabè, le mardi 6 octobre 2015, à Ouagadougou. Au cours de l’entretien, chacun a partagé l’expérience difficile qu’il a vécue durant cette période qui a paralysé le pays pendant une dizaine de jours. Le Premier ministre, tout en félicitant ses hôtes pour le travail qu’ils ont mené pour informer la population, leur a fait part de leur séquestration et des circonstances de leur libération. A leur tour, chaque patron de presse a aussi relaté les conditions dans lesquelles il a travaillé avec ses hommes pour informer l’opinion. Les dommages subis par certains organes de presse pendant le coup de force ont été également abordés au cours de l’audience et les patrons ont été rassurés que le gouvernement viendra en aide aux médias dont le matériel a été saccagé. L’initiative de la rencontre a été positivement appréciée par les premiers responsables de médias. « Les médias, d’une manière générale, ont été fortement éprouvés pendant cette période. Le chef du gouvernement a voulu que les premiers témoins directs des événements puissent lui dire ce qui s’est passé réellement.
Il a souhaité également savoir ce qu’ils attendaient après cette crise », a déclaré le directeur général des Editions Sidwaya, Rabankhi Abou-Bâkr Zida. En choisissant d’échanger avec les patrons de médias, a-t-il dit, c’est une façon d’exprimer la reconnaissance du gouvernement pour le travail abattu en faveur de l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso. Pour lui, cette rencontre traduit par ailleurs tout l’intérêt des premières autorités vis-à-vis des médias. « Dans le contexte burkinabè, les médias apportent une contribution dans l’enracinement de la démocratie. Saluer les efforts que les gens font au quotidien et savoir tout le mal qu’on se donne pour défendre les principes démocratiques est un motif de satisfaction pour nous. Cela nous invite à nous mobiliser davantage pour défendre les causes justes », a précisé le directeur général des Editions Sidwaya.
Une attention particulière aux entreprises de presse
Même signe de satisfaction chez la directrice générale de la Radiotélévision du Burkina (RTB), Dr Danielle Bougaïré, au sortir de l’entretien. Selon elle, la rencontre a été enrichissante à plus d’un titre d’autant qu’elle a permis à chacun de partager les péripéties endurées durant le putsch. « Par exemple, il était question que la RTB présente un journal normal comme si de rien n’était, mais la rédaction a résisté en faisant le strict minimum en ne diffusant que les communiqués des putschistes. Nous sommes allés jusqu’à diffuser quelques images des manifestations. C’était aussi notre façon de montrer que nous étions du côté du peuple », a indiqué Dr Bougaïré.
Quant au promoteur de la télévision Burkina Infos, Remi Dandjinou, il a laissé entendre que le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a réaffirmé l’engagement du gouvernement pour le développement d’une presse plurielle au « pays des Hommes intègres ». Il a relevé que ce dernier a souligné la nécessité d’accorder une attention particulière aux organes de presse au regard de leur singularité. « Il a dit qu’il sera mis en place avant la fin de la Transition un fonds de soutien aux entreprises de presse et que la subvention sera également revue à la hausse », a conclu M. Dandjinou.
Karim BADOLO