A l’initiative de la Présidence du Faso, des hommes de médias ont séjourné, du 19 au 21 avril 2013, dans la Zone ades nombreuses opportunités offertes par cette réserve faunique et floristique. Immersion.
A l’Est du Burkina Faso, à environ 330 kilomètres de Ouagadougou, se distingue une merveille faunique : la Zone présidentielle de tourisme cynégétique (ZPTC) de Pama. D’une superficie de 83 405 hectares, l’aménagement de cette zone a fait de cette partie du « Pays des Hommes intègres », une plaque tournante du tourisme, de safari, etc. Le week-end de villégiature en ce lieu, du 19 au 21 avril 2013, a permis aux hommes de médias de découvrir une diversité d’animaux sauvages et de flore que renferme ce ranch présidentiel. C’est sous une pluie battante que les scribouillards ont foulé le campement de la ZPTC (Lire encadré). Les pistes étant quasi-inondées par les eaux de pluie, la visite du domaine s’est faite à bord d’un hélicoptère.
A travers une vue aérienne, une importante population d’animaux sauvages en parade dans une végétation naturelle s’offre au visiteur. Le buffle, l’ourébi l’hippotrague (koba), le phacochère, le bubale et l’éléphant sont les espèces animales dominantes de la zone. Selon le contrôleur des eaux et forêts, Clément Tiémounou, cette réserve créée en août 1997, constitue aujourd’hui un modèle. « Actuellement, la zone est divisée en 2 parties. Il y a une partie intégralement protégée et une autre réservée à la chasse. Vous avez près de 400 kilomètres de pistes refaites chaque année pour la chasse avec 15 pisteurs expérimentés », explique-t-il. Passionné de l’environnement, il ajoute qu’il y a une trentaine de points d’eau et un barrage spatialement répartis, dont certains sont dotés de plaques solaires les alimentant en permanence. « Il y a aussi une soixante de salines : ce sont des endroits prisés des animaux où la terre est un peu salée et potassée. Elles contribuent à l’alimentation et aux soins des animaux. Cet aménagement attire les animaux d’autres concessions », s’enorgueillit-il.
A cause de sa renommée, qui dépasse les frontières du Burkina Faso, la ZPTC est régulièrement fréquentée pendant la période de chasse, avec à la clé la fidélisation d’une catégorie de chasseurs professionnels étrangers. « Nous avons des amis lyonnais qui sont réguliers ici depuis une douzaine d’années », souligne le directeur des infrastructures et de l’équipement de la Présidence du Faso, Jacques Boukari Nyampa.
Toutefois, l’œuvre entreprise par le Président du Faso dont l’objectif principal est la création et l’entretien d’une zone cynégétique témoin à l’intention des opérateurs économiques privés et concessionnaires de zones de chasse, risque de connaître un échec, si l’on n’y prend garde.
Une trentaine d’éléphants abattus
En effet, le braconnage a la peau dure si bien que les espèces rares (le léopard, le damalisque, le guépard…), et particulièrement l’éléphant sont en voie de disparition. Malgré le fait que la chasse à cet animal soit interdite au Burkina Faso depuis 1978, la traque des éléphants a pignon sur rue dans la zone. Au cours de la randonnée des journalistes, des restes d’éléphants abattus clandestinement ont été aperçus aux abords de certains points d’eau. D’ailleurs, un riverain de la zone confie qu’en espace d’une année, une trentaine d’éléphants a été abattue. Malgré la bonne volonté de l’officier des eaux et forêts, Athanase Konkobo et de ses trois hommes, les braconniers sévissent. L’agent des eaux et forêt, Moussa Sawadogo, se souvient encore de sa dernière lutte avec un de ces chasseurs indélicats. « Au mois de février, nous sommes rentrés tôt le matin dans la réserve, nous avons aperçu un braconnier en possession d’une carabine 458, de 2 haches et d’une scie à métaux. Tous ces matériaux prouvaient que c’était un chasseur d’éléphants. Dans la lutte, comme il était en position de faiblesse, il a pris la clé des champs, en abandonnant son matériel », raconte-t-il. Du matériel de braconnage saisi, on en dénombre une flopée dans le campement. Ce sont principalement des fusils, des cartouches, des vélos, des pièges et des produits toxiques. une autre difficulté est la proximité de la ZPTC avec les pays voisins. « Quand on a une information sur des braconniers, ils s’enfuient dans des pays voisins. En plus, pendant que la chasse aux hippopotames est autorisée au Bénin, elle est interdite au Burkina Faso. Or, il n’y a qu’un cours d’eau qui sépare les deux pays. Quand ces animaux se retrouvent là bas, ils sont abattus », déplore Jacques Boukari Nyampa. Qu’à cela ne tienne, le directeur des infrastructures et de l’équipement de la Présidence du Faso dit ne pas baisser les bras. Il sollicite un renforcement de la sécurité et invite les autorités en charge de la justice à être plus regardantes sur la question.