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Sidwaya N° 7402 du 23/4/2013

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Espèces protégées au Burkina : Des morts inexpliquées de neuf hippopotames à Singou
Publié le mardi 23 avril 2013   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
Espèces protégées au Burkina : Des morts inexpliquées de neuf hippopotames à Singou


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Dans le ranch de gibier de Singou dans la province du N’Gourma à l’Est du Burkina, des hippopotames perdent la vie de façon inexpliquée. Une équipe de l’Office national des aires protégées s’est rendue sur le terrain, les 17 et 18 avril 2013, pour tenter de comprendre la situation.

Des hippopotames de tout âge gisant dans l’eau, certains en état de putréfaction. C’est le triste spectacle qui est donné à voir ces derniers temps dans la mare aux hippopotames du ranch de gibier de Singou dans la région du N’Gourma à l’Est du Burkina. En une semaine, neuf (9) de cette espèce intégralement protégée au Burkina ont déjà perdu la vie. « Nous sommes devant une situation très désolante. Nous sommes venus pour non seulement constater mais aussi pour essayer de comprendre ce qui se passe », a indiqué le directeur de la faune et de la chasse, Pierre Kafando. Malheureusement, la mort de ces animaux reste toujours un mystère car l’équipe qui s’est déplacée sur les lieux n’a pas pu identifier exactement les causes de cette situation. « Nous avons constaté qu’il n’y a pas de trace de balles, donc nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses pour l’instant. Cette mort peut être causée par une maladie épidémique. On a pensé également à un empoisonnement dû à des produits tels que les pesticides charriés par l’eau vers la mare, mais le problème est que d’autres animaux de la mare tels que les poissons, les oiseaux etc., sont sans problème ». Si l’équipe du ministère de l’Environnement et du développement durable ne donne que des hypothèses, le concessionnaire gérant du ranch de gibier de Singou, Franck Alain Kaboré est, lui, convaincu qu’il y a la main de l’homme dans cette affaire. « Pour moi, je ne passe pas par quatre chemins, c’est du braconnage. Je pense que c’est à cause des dents et je pencherai pour l’empoisonnement. En attendant les analyses, je suis convaincu que c’est l’action de l’homme, j’ai 30 ans d’expérience en matière de fréquentation de la brousse et je pense qu’il y a la main de l’homme dedans », a-t-il affirmé. Il a précisé que cela fait 15 ans qu’il travaille dans la zone, mais il avoue qu’il n’a jamais vu pareille chose. Il se dit très inquiet car après les éléphants, il a bien peur que les hippopotames ne deviennent la cible privilégiée des braconniers. Il a fait savoir que la mare compte près d’une soixantaine d’hippopotames en saison pluvieuse et une trentaine en saison sèche. Pourtant, actuellement, il n’en reste qu’une dizaine. Il compte donc faire des patrouilles dans la zone pour vérifier s’ils sont en migration ou si d’autres sont morts également. Par ailleurs, un vétérinaire a été emmené sur les lieux, mais, il n’a pu faire les prélèvements à cause de l’état de putréfaction des hippopotames. En attendant, l’équipe a travaillé pendant près de trois heures pour faire sortir les carcasses de l’eau. Selon le directeur provincial de l’Environnement et du développement durable du N’Gourma, Sylvain Sawadogo, cette opération vise à éviter que les animaux en état de putréfaction ne souillent également l’eau au risque de causer la mort d’autres espèces. De plus, cela va permettre aux charognards comme les hyènes, les marabouts, les vautours de s’alimenter à partir de ces carcasses. Il a rappelé l’importance de la surveillance et de la préservation des hippopotames car chaque année, avec le tourisme de vision, ces animaux rapportent des recettes non négligeables à l’économie du Burkina. Quant au gérant de la concession, Franck Alain Kaboré, il espère que cette situation va interpeller tout le monde à redoubler d’efforts dans la conservation de la biodiversité. Il préconise même que l’Etat mette à leur disposition l’armée ou les CRS pour un bout de temps afin de les aider à lutter contre ces braconniers. Toute chose qui, selon lui, les aidera à mieux sécuriser la zone et à mieux protéger la biodiversité dans cette zone d’environ 200 000 hectares.

Raphaël KAFANDO

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