Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



L’Hebdomadaire N° 717 du

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Editorial

8% de croissance pour le Burkina en 2012 L’émergence, ce n’est pas un mot…
Publié le samedi 20 avril 2013   |  L’Hebdomadaire




 Vos outils




Parlez de pays émergents aujourd’hui et tous les regards se tourneront vers le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, le groupe de pays dit des BRICS. Ces pays, à en croire les experts du programme des Nations unis pour le Développement, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, ont réalisé les progrès économiques et sociaux, les plus significatifs de ces 25 dernières années.



Au rythme actuel de leur croissance annuelle, 5,5 % en moyenne, ils seront parvenus à éradiquer dans les 25 prochaines années, non seulement la grande pauvreté dans leurs pays respectifs mais rivaliseront avec les pays les plus développés en matière d’innovations technologiques et de développement humain.

Il leur aura fallu donc 50 ans au moins pour s’extirper de la misère pour construire la prospérité. Le chemin aura été long. Le pari pas gagné d’avance.

D’ où vient alors que le Burkina, avec un taux d’analphabétisme de 70 %, une agriculture aux moyens de production rudimentaires, une industrie embryonnaire, se mette à rêver d’émergence  ? D’une combinaison de trois facteurs.

Premièrement : l’ambition politique d’inculquer aux Burkinabè un esprit de gagneur en rupture avec l’apathie fataliste qui pousse à désespérer d’une nature plus ingrate et capricieuse ici qu’ailleurs.

Deuxièmement : le refus d’une vision linéaire du développement qui imposerait à tous les pays du globe de passer par toutes les étapes historiques de la diversification de l’économie et des innovations technologiques. Non. Le Burkina n’a plus besoin d’inventer la roue, la machine à vapeur, l’électricité, bref, toutes ces inventions techniques et technologiques qui ont propulsé le développement des vieilles nations à l’étape où elles sont de nos jours.

Le Burkina doit vivre dans son époque. Celui de la mondialisation qui n’a pas que des effets pervers pour les petits pays. Elle leur offre également de formidables opportunités de croissance rapide vers le développement durable. Troisièmement : Le Burkina est une terre quasi vierge.

Tout reste à construire. D’une agriculture moderne aux offres de services et biens touristiques de dernière génération en passant par une plus grande exploration et exploitation minière, sans oublier les infrastructures de transport et de communication.

Il y a donc du pain sur la planche. Des ressources à mettre en valeur. La tâche est assurément herculéenne. Mais le rêve de l’émergence pour le Burkina n’est pas qu’un slogan politique qui procède d’une chimère. C’est une invite à l’action et à l’espérance. Une grande digue que les plus hautes autorités construisent contre le désespoir qui selon Albert Camus «   vient de ce qu’on ne connaît plus ses raisons de lutter et si, justement, il faut lutter.  »

La bonne croissance de l’économie burkinabè, durant l’année 2012, donne des raisons d’espérer en un progrès continu du pays vers son développement. En effet, une croissance de 8% du PIB en un an, c’est aussi bien que la Chine et mieux que tous les autres pays émergents du groupe dit des BRICS. C’est encore mieux que les 5% de croissance moyenne des économies des pays du continent africain.

Les prévisions pour 2013, selon le ministre de l’Economie et des Finances, sont des plus optimistes. La croissance pourrait atteindre les 10 %. Une première qui ne serait pas pour autant une surprise car depuis les années 1995, au prix de multiples réformes et de restructuration de l’économie, des secteurs comme ceux de l’agriculture, des mines et des infrastructures connaissent un dynamisme remarquable.

Ainsi la production céréalière, du fait de la mise à la disposition des producteurs de semences améliorées et d’intrants subventionnés, s’est accrue de manière significative et atteint d’une année sur l’autre, les 350 à 400 mille tonnes.

Dans l’industrie minière, la production d’or atteint aujourd’hui les 40 tonnes annuelles contre moins d’une tonne, il y a cinq ans. Quand s’ajoute à ces performances une augmentation des dépenses d’investissements publics,7,5 % du PIB, l’économie ne peut mieux que se porter surtout que les projets d’envergure en matière d’infrastructures de soutien à la production ne manquent pas.

On citera volontiers, le projet intégré de développement de Samandéni, le pôle de croissance de Bagré, la construction de l’aéroport de Donsin, le projet d’exploitation du manganèse de Tambao ou encore le projet d’interconnexion du réseau électrique du pays avec celui du Ghana.

Tous ces grands projets ,s’ils étaient menés à bons termes, ouvriraient davantage les voies de l’émergence au Burkina. Cette émergence historique des pays du Sud qui, selon la plupart des analystes économiques, est en train de modifier radicalement l’aspect du monde du 21e siècle en extirpant des centaines de millions de personnes de la pauvreté pour les propulser dans de nouvelles classes moyennes à travers le monde. C’est là un nouveau virage que prend le train du progrès de l’humanité.

Le Burkina ne devrait pas attendre sur le quai. Il faut y croire et surtout travailler pour, car l’émergence ce n’est pas un mot, c’est la somme d’une volonté politique et la cohérence dans les options économiques stratégiques.

L’Hebdo du Burkina

 Commentaires