Aux termes d’une concertation entre le gouvernement et les organisations syndicales, les 17 et 18 avril 2013, les deux acteurs sont parvenus à un accord qui consacre la levée de la mesure de licenciement de l’agent de santé Nonguezanga Kaboré. Au cours d’une conférence de presse organisée le vendredi 19 avril 2013, les organisations syndicales se sont dites satisfaites, ont confirmé la levée du mot d’ordre de grève mais ont tenu a réaffirmer leurs déterminations à se battre pour l’application du protocole d’accord 2011 portant sur des revendications citoyennes.
Fin du bras de fer entre le gouvernement et le syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale. Après des tractations marquées par la rigidité de la position du gouvernement d’une part et des syndicats d’autre part, enfin on note une bouffée d’oxygène après un accord en 4 points qui consacrent entre autres la levée de la sanction contre Nonguézanga Kaboré contre un engagement des organisations syndicales à faire arrêter toutes les actions entreprises par le SYNTSHA dans ce cadre. Selon l’unité d’action syndicale, la levée de la sanction est un motif de satisfaction pour arrêter les hostilités. Concernant la question de l’agent Aoué, les syndicats ont obtenu du gouvernement l’engagement d’œuvrer pour la réaffectation dudit agent à Gaoua. En réalité depuis le dépôt du préavis de grève, le ministre des Ressources animales aurait rencontré la sous section de l’élevage pour résoudre la question, selon le secrétaire général du SYNTSHA, Raphaël Nanema. Pour les organisations syndicales réunies autour de l’Union d’action syndicale, il ne s’agit pas d’une victoire. Selon le secrétaire général du SYNTSHA, il ne peut être question de victoire que lorsque que le gouvernement aura donné effet au protocole d’accord de 2011 contenant des revendications citoyennes. Le protocole 2011 dont il est question consacre la gratuité des soins d’urgences, la gratuité du transport des malades et les commodités d’hygiène et de salubrité dans les centres de soin. A en croire Bassolma Bazié, secrétaire général du CGTB, l’Etat doit se pencher sérieusement sur les revendications à l’origine desquelles le licenciement de l’agent de la santé est intervenu. Au point 3 de l’accord du 17 avril, le gouvernement déclare se réserver le droit de faire la lumière sur l’affaire. Les syndicats se sont dit disposés à contribuer à faire toute la lumière pour que les responsabilités soient situées. Foi des syndicalistes, faire la lumière c’est aussi chercher à savoir si le rapport soumis au conseil des ministres et sur la base de quoi l’agent a été licencié comportait la défense de ce dernier comme le commande la loi. En tout cas, l’union d’action syndicale qui a estimé que cette sanction visait principalement à fragiliser la lutte syndicale du SYNTSHA a rassuré qu’elle était déterminée à interpeler l’Etat dès lors que celui-ci n’était pas sur une bonne voie. Pour eux, l’Etat doit aussi avoir l’humilité de se remettre souvent en cause. Avant d’autres actions éventuelles pour l’application des accords de 2011, l’union d’action syndicale a déclaré la fin de ses actions sur toute l’étendue du territoire nationale. Le président du mois des centrales syndicales, Paul Nobila Kaboré, tout en félicitant le gouvernement pour sa disponibilité, l’a invité à nouer un dialogue fructueux avec non seulement le SYNTSHA sur son protocole 2011, mais aussi avec les autres organisations syndicales ayant des protocoles en attente de mises en œuvre .