Depuis le début du troisième trimestre de l’année scolaire en cours, plus rien ne va au collège Saint- Michel archange, établissement privé logé dans l’enceinte de la paroisse Saint-Pierre de Gounghin. Sans salaire depuis bientôt trois mois, les professeurs refusent d’aller en classe. Parents et élèves désemparés ne savent plus à quel saint se vouer.
Ainsi donc, après le retour des élèves à l’école à la fin des congés de Pâques, les cours ont été perturbés puis finalement arrêtés au collège Saint-Michel archange. A l’origine de cette situation regrettable, le non-payement des salaires des professeurs et du personnel depuis fin février. Pour manifester leur mécontentement, ils ont alors unanimement décidé de déserter les classes et les bureaux, ce qui est préjudiciable aux élèves qui voient ainsi une année invalidée poindre à l’horizon. Hier jeudi 18 avril 2013, à notre passage dans ledit établissement, le constat était désolant. Les classes étaient closes.
Les élèves, généralement turbulents dans la cour de récréation, avaient plutôt la mine renfrognée. Selon le directeur des études et professeur de français, Bila Béogo, le principal problème reste le retard de deux mois de salaire que les enseignants n’ont pas encore perçu. Il y a, dira-t-il, un dialogue de sourds entre les professeurs et la fondatrice, Rosine Zagaré. Les incompréhensions se sont accumulées et les premiers cités qui se disent méprisés ont radicalisé leur position. Tous les élèves sont à jour de leur scolarité. Pourquoi donc dame Zagaré éprouve des difficultés à honorer ses engagements ? Un rapport de la situation a été demandé par la Direction régionale des enseignements qui a enjoint la fondatrice de s’exécuter.
Pour une parente d’élève rencontrée sur les lieux, Mme Zagaré a trompé la vigilance de tout le monde. Elle est en contrat avec la paroisse de Gounghin, contrat qui finit d’ailleurs les vacances scolaires à venir. Avec d’autres parentes, elles sont allées plaider la cause des enfants à la gendarmerie de Baskuy et à la Direction régionale des enseignements. Aujourd’hui vendredi, elles comptent rencontrer le ministre de tutelle pour espérer trouver rapidement une solution. Quant à la promotrice, elle serait introuvable et ne répondrait pas au téléphone. Aux dernières nouvelles, elle serait en train d’investir dans la construction de son propre collège du côté de Ouaga 2000. Jointe pourtant au téléphone, madame nous a répondu n’être pas sur place et a promis de rappeler. Pour sûr, si rien n’est fait d’ici là, ce sont 170 élèves, dont des candidats au BEPC 2013, qui verront leur année invalidée et leur avenir en prendre un sérieux coup.