Karidjatou est une jeune athlète burkinabè qui vit actuellement à Fréjus non loin de Nice en France. Dans cet entretien, l’Etalon revient sur sa participation aux 11es Jeux africains. Elle évoque également les difficultés qu’elle éprouve dans la poursuite de sa carrière d’athlète. Mariée et mère d’un fils, Karidjatou nourrit l’espoir qu’on lui vienne en aide afin d’intégrer un centre spécialisé d’athlétisme où elle pourra poursuivre sa carrière qui, selon elle, vaudra bien de lauriers au Faso.
Depuis combien de temps êtes-vous dans l’athlétisme ?
J'ai commencé l’athlétisme à l’âge de 13 ans. J’ai été motivée par ma sœur Achata Traoré qui excellait dans la course de 400m. Nous avions aussi le même entraîneur Missiri Savadogo. J'ai dû arrêter le sport en 2009 pour un voyage en Italie. J'ai repris en 2011 après la naissance de mon fils. J’ai fait plusieurs compétitions en Italie avant de changer de club et d’entraîneur, puisque j’ai dû rejoindre la France pour faire l’athlétisme de haut niveau. En effet, lorsque je vivais en Italie je m’entraînais par correspondance. Ce qui n’était pas facile car je travaillais toute seule. L’entraineur m'a alors proposé de venir m'installer en France si je voulais avoir un bon niveau. Ce n’était pas facile pour moi de changer de pays mais à cause de l’amour que j’ai pour le sport j’ai fini par faire cette option. Aujourd’hui, je suis contente de mes résultats.
Comment avez-vous vécu les 11es Jeux africains ?
J’ai eu un énorme plaisir à prendre part à ces jeux. Je me suis battue pour en arriver là. La préparation n’était pas facile puisque je sortais d’une blessure. Dieu merci, tout cet effort a été couronné par une médaille de bronze au 100 m.
En plus du 100 m vous étiez aussi alignée à la compétition du 200 m où vous étiez qualifiée pour la finale. Pourquoi avoir refusé de disputer cette finale qui a eu lieu le 17 septembre 2015 ?
Depuis la série du 100 m, j’avais mal aux mollets. J’ai essayé d’oublier cette douleur pour prendre part à cette compétition. Mais au 200 m, la douleur se faisait ressentir de plus en plus. Après donc les séries et la demi-finale où je me suis qualifiée pour la finale, je ne tenais plus. J’ai crains que mes muscles ne claquent. Cela me vaudrait deux ou trois mois pour pourvoir revenir. J’ai donc préféré arrêter la compétition.
Pas un regret ?
Oui j’ai un peu de regret. Je sens que je ne pouvais pas avoir de médaille dans cette course mais j’allais peut être améliorer mes performances. Mais ce n’est pas grave. Il y a beaucoup d’autres échéances à venir. Du reste, je suis à ma deuxième participation aux Jeux africains. Mais c’est ma première fois de remporter une médaille à ce rendez-vous.
Quel est le souhait de Karidjatou pour son avenir d’athlète ?
Les 12es Jeux africains, je souhaite pouvoir accrocher une médaille d’or ou d’argent. C’est mon souhait et je me battrai pour. Je vis présentement en France, notamment à Fréjus non loin de Nice. Je ne suis pas dans un centre. Je m’entraîne donc toute seule avec mon entraîneur. Ce n’est pas facile. Souvent je cours avec les garçons pour les préparatifs du 200 et du 400. Je me bats, mais je ne suis pas aidée.
De quel genre d’aide Karidjatou a-t-elle besoin ?
J’aurais aimé qu’on me trouve une bourse ou un financement pour une formation dans un centre. Toutes mes préparations pour les jeux ou les meetings auxquels je prends part sont à ma charge et ce n’est pas facile.
Combien de titre Karidjatou a à son palmarès ?
Mon parcours n’est pas aussi élogieux mais il faut dire que depuis junior j’étais dans l’équipe nationale au Burkina. J’ai eu plusieurs titres nationaux. Sur le plan continental, en 2013 j’ai été championne d'Afrique au 100 m et médaillée d’argent au 200m. En 2014, je n’étais pas très en forme et j’ai terminé 5eme au championnat d'Afrique dans la course de 100m.
Entretien réalisé par
B. Léopold YE