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Excision : Les acteurs du Nord promettent plus de vigilance
Publié le mardi 6 octobre 2015  |  Sidwaya




Les membres du Conseil régional de lutte contre la pratique de l’excision (CRLPE) du Nord se sont réunis, le 1er octobre 2015 à Ouahigouya, en session ordinaire pour faire le bilan de leurs activités. Il en ressort que le phénomène a considérablement baissé, même s’il y a toujours quelques poches de résistance.

Les Mutilations génitales féminines (MGF) sont un phénomène qui a la peau dure au Burkina Faso et partant dans la région du Nord. Malgré la sensibilisation et la répression, des cas d’excision sont encore signalés çà et là à travers le pays. Mais ces poches de résistance n’entament en rien la détermination et la volonté des différents acteurs à vaincre ce mal social qui porte préjudice à la santé de la femme et de la jeune fille. En se réunissant à Ouahigouya, les membres du Conseil régional de lutte contre la pratique de l’excision (CRLPE) du Nord ont voulu s’imprégner de ce qui a été réalisé comme activités dans les quatre provinces au cours de l’année 2015. Tour à tour, les directeurs provinciaux en charge de l’Action sociale ont présenté la situation d’ensemble de la pratique de l’excision et de la lutte menée dans le septentrion burkinabè avant de faire des recommandations pour venir à bout de cette pratique. Dans le Yatenga par exemple, un cas d’excision ayant touché 18 filles a été relevé en 2014 et traité par les services de l’Action sociale au cours de 2015. Dans le Loroum, on parle également de la persistance du phénomène du fait de la position géographique de la province qui fait frontière avec le Mali. Des individus traverseraient la frontière pour faire exciser leurs filles, selon les communicateurs. Toute chose qui donne du fil à retordre aux acteurs de la lutte. Pour le président du CRLPE, Hassane Sawadogo, il faut redoubler d’efforts en impliquant l’ensemble des acteurs locaux dans la promotion de l’élimination de la pratique de l’excision. Car, a-t-il informé, ‹‹ les résultats de l’EDS 2010 donnent un taux de prévalence de la pratique de l’excision de l’ordre de 90% pour les filles de 15 à 49 ans au compte de la région du Nord ››. Toutefois, le Directeur régional (DR) en charge de l’Action sociale du Nord, Georges Zouré, s’en félicite pour le combat déjà engagé. ‹‹ Des résultats ont été engrangés en termes de conscientisation de la population, de prises en charge des séquelles de l’excision et d’engagement des acteurs à poursuivre la lutte pour qu’à l’avenir on ne parle plus de ce phénomène dans la région ››, a-t-il fait savoir. A l’en croire, plusieurs activités ont été menées au cours de l’année 2015 au nombre desquelles les sorties de sensibilisation, les théâtres-fora, les émissions radiophoniques et les prises en charge des victimes de l’excision. Les communicateurs ont cité la pratique transfrontalière de l’excision, la complicité de certaines populations, la faible implication des autorités coutumières, l’insuffisance des moyens matériels et financiers, etc., comme relevant des difficultés qui entravent la bonne marche de la lutte. Pour cela, ils ont suggéré, entre autres, le renforcement des compétences des acteurs de terrain et leur dotation conséquente en ressources matérielles et financières, le renforcement de la répression et la poursuite de la sensibilisation. Venue soutenir le CRLPE, la secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), Perpétue Toé, s’est réjouie des résultats atteints en matière de lutte de façon générale. A l’entendre, le taux de prévalence a diminué pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans qui est de 13,3% selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2010. C’est pourquoi, elle a exhorté les membres du CRLPE à redoubler de vigilance afin que la pratique de l’excision soit définitivement éliminée au Burkina Faso.


Mady KABRE
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