Le Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNAT-COM-B) était face à la presse le vendredi 2 octobre 2015 pour donner sa lecture de la situation nationale. Une rencontre au cours de laquelle les commerçants ont déclaré avoir perdu des centaines de milliards de francs lors des événements douloureux qu’a connus le Burkina Faso avec le coup d’Etat du 16 septembre dernier. Ils demandent au gouvernement de prendre des mesures pour la relance du secteur du commerce dans notre pays et aux partenaires du pays des Hommes intègres, de renouveler leur confiance au gouvernement de la Transition pour la consolidation des acquis du peuple burkinabè.
Le coup d’Etat perpétré par l’ex-RSP (Régiment de sécurité présidentielle) au Burkina Faso le 16 septembre dernier et qui a paralysé le pays pendant un certain temps, a occasionné d’énormes pertes sur plusieurs plans dont celui financier. Si le gouvernement a estimé que l’Etat burkinabè a perdu une cinquantaine de milliards, les commerçants eux, en ont perdu beaucoup plus. Des méventes au niveau national estimées à des centaines de milliards et des pertes non récupérables estimées à plus d’une dizaine de milliards durant les deux semaines du coup d’Etat au Burkina Faso. C’est le bilan financier provisoire fait par le Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNAT-COM-B) à l’issue de ces événements malheureux. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le vendredi 2 octobre dernier. Ces événements ont donc porté un coup dur sur leurs activités et c’est le moins que l’on puisse dire. Pourtant, le SYNAT-COM-B a déclaré avoir préalablement averti les politiciens sur les effets néfastes que pourrait avoir leurs « intérêts égoïstes » sur l’économie nationale. « Nous avons souhaité la paix par la réconciliation entre les fils de la nation », a dit le Secrétaire général (SG) du Syndicat, Roch Donatien Nagalo.
Selon lui, Ouagadougou compte 105 marchés et yaars, sans oublier les boutiques et autres commerces. Ce bilan de centaines de milliards n’est pas exhaustif, vu qu’il y a des villes comme Bobo-Dioulasso et bien d’autres qui seront prises en compte, a-t-il mentionné. A son avis, si certains commerçants ont profité de la situation pour faire de la surenchère, cela ne peut être que le fait de « commerçants véreux » car, comme dans tout corps, il y a des brebis galeuses. « Nous aimons les putschistes parce que ce sont des hommes comme nous, mais ce que nous n’aimons pas, ce sont les actes qu’ils ont posés qui constituent un obstacle pour le développement et que nous condamnons », a laissé entendre le SG du SYNAT-COM-B. Le syndicat s’est dit solidaire des commerçants qui ont enregistré des pertes. Il a souligné être en concertation au niveau de leurs différents organes et entend fournir un rapport au gouvernement en temps opportun. A cette rencontre avec les journalistes, une minute de silence a été observée en mémoire de ceux qui sont tombés sous les balles des putschistes. Soulignons que c’est à une conférence de presse aux allures d’assemblée générale que nous avons pris part, les commerçants s’étant massivement mobilisés pour l’occasion.
Christine SAWADOGO