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"Gilbert Diendéré va devoir passer devant la justice", Michel Kafando
Publié le dimanche 4 octobre 2015  |  Sidwaya
Situation
© aOuaga.com par A.O
Situation nationale : les présidents Macky Sall et Yayi Boni au chevet du Burkina
Vendredi 18 septembre 2015. Ouagadougou. Les présidents sénégalais, Macky Sall, et béninois, Yayi Boni, sont arrivés au Burkina pour jouer les médiateurs au lendemain du coup d`Etat perpétré par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Photo : Gal Gilbert Diendéré, président du Conseil national pour la démocratie (CND)




En séjour à New York où il participe à la 70ème session de l’Organisation des Nations Unies, le président de la Transition burkinabè, Michel Kafando, a accordé un entretien à la presse nationale qui l’y accompagne. Il a évoqué entre autres le coup de force du 16 septembre dernier, la tenue des élections et rassuré ses compatriotes. C’était dans la soirée du 2 octobre 2015.

Monsieur le président, vous avez fait cas à la tribune de l’ONU de la situation qui prévaut dans votre pays. Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui après le dénouement du coup d’Etat ?

Michel Kafando (M.K.) : Les choses sont allées assez vite. Ce que nous avons cherché à privilégier c’est de ne pas avoir une confrontation entre Burkinabè. Si vous voyez que ce dénouement a pris du temps, bien que ce soit accéléré au dernier moment, c’est que j’avais donné des consignes pour qu’il n’y ait pas d’affrontement. Nous sommes entre frères. C’est simplement à la suite d’une incompréhension que nous sommes arrivés à être face à face. Mais dans une situation comme celle-là, et dans la mesure où on peut trouver une solution qui puisse arranger tout le monde sans qu’il n’y ait véritablement perte en vies humaines, il faut privilégier cette solution. C’est ce que nous avons cherché à faire. Et je crois que tout est bien qui finit bien parce que la crise est dénouée et tout est rentré dans l’ordre sans qu’on n’ait enregistré une perte en vie humaine. C’était cela l’essentiel.

Quelle suite doit-on donner à ce putsch avec l’arrestation de son principal auteur ?

M.K. : Le général Gilbert Diendéré est maintenant gardé à la gendarmerie nationale. Lui-même avait fait une déclaration selon laquelle il se prêtait à la justice. Il va devoir donc passer devant la justice. Nous avons créé une commission d’enquête pour savoir quels sont ceux qui ont été liés à ce coup d’Etat parce que c’est certain qu’il y a des composantes civiles. Nous avons pris notre temps ; il ne faut pas brusquer les choses ni faire la chasse aux sorcières. C’est pour cela que la commission a été installée. Nous allons, avec les moyens qu’il faut, essayer de mener une enquête pour voir seulement ceux qui ont fait véritablement partie de ce coup d’Etat. D’ici à un mois, parce que la commission a un délai d’un mois, nous verrons plus clair. Après quoi, la démarche de la justice commencera. Je crois que c’était la meilleure façon de voir les choses.

La préoccupation actuellement au Burkina Faso c’est de savoir quand se tiendront les élections. Est-ce que vous y pensez avant la fin de l’année ?

M.K. : J’ai dit aux gens qu’il n’y a pas de problème pour nous en ce qui concerne la tenue des élections. Nous avons suffisamment démontré notre bonne foi à organiser les élections, puisque le coup d’Etat est intervenu à l’avant-veille de la campagne électorale. On allait commencer la campagne et on serait rentré dans le cycle opérationnel. Mais les choses se sont produites et je dois vous dire que la nation est traumatisée. Cela n’a pas été facile et j’ai reçu beaucoup de gens qui sont venus me dire leur étonnement de voir que la question a été résolue de cette façon. La nation est traumatisée et il y a des choses qu’il faut faire avant d’aller aux élections. Nous allons organiser les élections dans les meilleurs délais, mais il nous faut quand même régler des problèmes qui sont là, réels. Nous allons procéder à l’inhumation de ces jeunes qui sont morts. Après cela, nous aurons une cérémonie d’hommage pour ces jeunes. En dehors de cela, avant d’aller aux élections, il y a des questions qui se sont posées. Ce coup d’Etat est venu révéler un certain nombre de choses. Il va falloir les mettre sur la table, discuter et trouver des solutions. Sinon pour le chronogramme, je pense que si nous arrivons avec les parties signataires à nous entendre, nous pourrons démarrer les choses. Mais je ne peux pas vous dire quand parce que c’est trop tôt.

Avez-vous un message pour rassurer la population burkinabè aujourd’hui ?

M.K. : Je rassure la population burkinabè. Le simple fait de venir personnellement à New York est la preuve que la situation est sous contrôle. J’ai visité la caserne du RSP (Régiment de sécurité présidentielle). C’est là bas que j’ai reçu les journalistes et salué les jeunes qui sont venus faire le travail. J’ai constaté, en dehors de la concentration énorme du matériel de guerre, que tout est rentré dans l’ordre. Et avec l’arrestation du général Diendéré et d’autres personnes, je pense que la situation est maîtrisée. Il va falloir maintenant panser nos plaies et voir comment aller de l’avant en ayant comme préoccupation la sécurité de l’Etat. A partir de là, nous pourrons être sûrs qu’il n’y aura plus tellement d’inquiétudes.

Propos recueillis à New York par Enok KINDO
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