Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo est économiste chercheur et directeur exécutif de l’institut Free Afrik, un organisme indépendant de recherche dédié à l’observation, à l’analyse et à l’étude des économies ouest-africaines. Sa principale raison d’être est de se saisir des enjeux économiques importants, avec parallèlement un programme de recherche déroulé en temps ordinaire. Lorsqu’il y a des urgences, les chercheurs qui y travaillent se préoccupent des enjeux qui émergent, tout en recommandant à qui de droit ce qu’ils pensent être les bonnes mesures à prendre. Actualité chaude oblige, c’est un économiste à l’agenda surbooké que nous avons rejoint, l’après-midi du 30 septembre 2015, au siège de Free Afrik sis aux encablures de Ouaga 2000, un quartier durement éprouvé ces dernières semaines. Foi de notre interlocuteur, le putsch manqué et le démantèlement du RSP (Régiment de sécurité présidentielle) pourraient être une merveilleuse occasion pour le Burkina Faso de rebondir, économiquement parlant, à l’image du Rwanda et de l’Ethiopie.
Sur le plan macroéconomique, l’Etat a déjà fait le bilan financier du putsch manqué. C’est ainsi qu’il est fait cas d’un manque à gagner de 11 milliards pour les impôts, de 9 milliards pour les douanes et d’une trentaine de milliards en termes de déficit au niveau du Trésor. Quelle analyse faites-vous des ces données ?
Il faut d’abord faire remarquer que le pays a connu un choc adverse. Un choc adverse, c’est un événement malheureux et négatif qui affecte la société et l’économie. C’est le cas de ce coup d’Etat, dont les toutes premières conséquences portent sur la société, avec le blocage des activités pour une douzaine de jours et le mauvais signal donné aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Sans oublier les dégâts, somme toute importants, mais qui, semble-t-il, sont relativement limités par rapport à ceux d’octobre 2014, pendant l’insurrection. Il faut cependant bien comprendre qu’on a besoin de l’évaluation des dépenses sur le plan militaire pour faire un bilan plus exhaustif. Les autres dégâts matériels portent essentiellement sur les routes qui ont été endommagées. Au niveau gouvernemental donc, il s’agit juste d’une évaluation des finances publiques. Il faut d’abord en avoir une appréciation qui consiste à dire que ces conséquences sont relativement maîtrisées, parce qu’on aura un retour à la normale qui va s’accélérer, avec surtout ce qui s’est passé hier (Ndlr : la prise du camp Naaba-Koom II et la reddition des forces qui s’y trouvaient). Cela est d’autant plus envisageable que la confiance et l’accompagnement des partenaires du pays sont restés intacts. Tout cela laisse espérer que cette normalisation des finances publiques se fera au plus vite. Je tiens toutefois à préciser que, contrairement à ce qu’un de vos confrères a annoncé, il n’y a pas de risque sur les salaires. Je ne le dis pas simplement sur la base d’une information du gouvernement mais d’indicateurs.
Nous voudrions être plus convaincus qu’il n’y a pas de risques à ce niveau, malgré le trou budgétaire
Je le dis parce que les finances du pays sont largement loin d’être dégradées. L’on connaît les seuils critiques qu’il faut pour que cette situation survienne. Les estimations de plusieurs sources, aussi bien des finances publiques, de la Banque centrale que du secteur privé bancaire, indiquent que le matelas financier de l’Etat est largement suffisant pour pourvoir aux salaires. Mais je répète que les estimations stricto finances publiques doivent être élargies au niveau des biens de l’Etat endommagés et des dépenses liées au déplacement d’une importante partie de l’armée à travers le pays…
Pour ne pas dire toute l’armée…
(Sourire) … J’espère que ce n’est pas toute l’armée, sinon ce serait dangereux. Disons plutôt une partie importante de notre armée. Cela était nécessaire pour arrêter le coup d’Etat. Dans ce domaine je ne prétends pas être dans le secret des dieux mais j’estime que ces dépenses seront faites par l’Armée. Le second point qui est le plus important, ce sont les conséquences socioéconomiques. Il faut comprendre que ce qui nous est arrivé a eu des effets essentiellement sur le tertiaire et le secondaire ; l’agriculture n’étant pas fortement impactée. Le secteur des transports, aérien comme terrestre, a été très impacté parce que le circuit d’approvisionnement du pays a été bloqué pendant des jours. Il vous est sans doute revenu que sur les principales voies d’approvisionnement, que ce soit vers la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, ont connu des blocages très importants. Cela signifie que nos circuits d’approvisionnement (en ciment, en carburant, en aliments et en médicaments) ont été perturbés pendant plusieurs jours. N’oublions pas non plus les conséquences sur les circuits d’exportation, même si l’importation est beaucoup plus importante dans notre pays. Le transport aérien a été également bloqué. Mais il faut bien comprendre que dans ce secteur il y a des effets qualifiés d’asymétriques. Cela veut dire que ce sont les plus petits qui en pâtissent. Par exemple, une importante société de transport financée par une banque et qui a des garanties et des cautions pour ses importations a plus de marge de manœuvre pour faire face à la situation qu’un particulier qui a trois ou quatre camions bloqués quelque part et qui n’est pas financé par une banque. Le caractère asymétrique a été noté par ailleurs dans le secteur stratégique de l’énergie.
Justement, dans cette ambiance kafkaïenne, que dire de nos principaux fournisseurs d’énergie, notamment la Sonabel?
C’est un secteur qui a enregistré une curiosité. Il nous est revenu que la Sonabel (Ndlr : Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) a enregistré un accroissement de l’offre d’importation d’électricité à partir de la Côte d’Ivoire juste après le coup d’Etat. Oui, il y a eu un accroissement très important comparativement à ce que ce pays offrait habituellement aux Burkinabè comme énergie. Il semble également que quand les négociations n’étaient plus favorables à l’ex-junte, l’offre a baissé. Au plan économique, c’est important à noter, d’autant qu’on devait s’attendre à une baisse plutôt qu’à une hausse qui retombe au régime habituel. Les perturbations dans le transport peuvent également avoir des conséquences sur le domaine de l’énergie, d’autant que nous avons un modèle surtout thermique, c’est-à-dire qu’on brûle des hydrocarbures pour faire de l’électricité. Dans cette perspective, des camions bloqués peuvent avoir une influence sur le fonctionnement de la Sonabhy (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) et de la Sonabel. Mais ce qui nous revient des deux sociétés est qu’il y avait une bonne nouvelle : des stocks importants avaient été constitués. Peut-être que c’était une prévoyance des autorités, vu l’approche des élections. On pourrait donc imaginer que la sécurisation du circuit d’approvisionnement du pays a pu permettre de faire en sorte qu’on n’ait pas eu d’effets dommageables sur ce secteur.
Dans le secteur de l’énergie, il n’y avait donc que de bonnes nouvelles ?
Non. La petite mauvaise nouvelle concerne le gaz : une usine d’emplissage de gaz dont l’objectif est d’accroître les capacités d’emplissage de la Sonabhy aurait dû être fonctionnelle en fin de mois (Ndlr : septembre). La mise en œuvre de ce projet, de ce qu’il nous revient, va connaître un retard de quelques semaines.
Et quel est, selon vous, le secteur qui sera le plus touché ?
A mon avis, s’il y a un domaine qui a beaucoup souffert et qui va souffrir durablement, c’est celui de l’hôtellerie et de la restauration. C’est un secteur qui a besoin de touristes et d’hommes d’affaires, étrangers pour la plupart. Du reste, c’est un secteur qui avait beaucoup souffert de l’insurrection en 2014 et qui va encore payer le prix fort. Un petit bémol cependant : cette fois-ci, les dégâts en termes de perte d’emploi seront moins importants, puisque les infrastructures dans le secteur hôtelier n’ont pas été impactées, ce qui n’avait pas été le cas pendant l’insurrection d’octobre. Il faut également comprendre que s’il y a un élément important qui va être exacerbé en raison des récents évènements, c’est celui de la dette intérieure, l’Etat étant en retard de paiement de ses fournisseurs à l’intérieur du pays. Durant l’année 2015, on a eu une augmentation très importante de cette dette et il est fort possible que la situation s’exacerbe.
Le hic est que l’ancienne ardoise n’avait même pas fini d’être apurée…
La crise actuelle a salé l’ardoise qui existait déjà. Il faut donc accorder une priorité à ce problème. Je tiens à ajouter que le gouvernement de Transition s’était lancé dans des mesures économiques d’urgence qui, à mon humble point de vue, n’étaient pas bonnes. Vous êtes dans un pays, vous avez passé commande à des hommes d’affaires établis qui ont des employés. Vous ne les payez pas et vous lancez de nouvelles commandes. C’est très mauvais ! Si vous avez des choses qui indiquent que la dette intérieure était illégitime, en d’autres termes qu’il y avait des magouilles qui ont fait grossir les dettes, là on pouvait bien comprendre. Mais il n’y a pas de raison d’asphyxier les particuliers et les petites et moyennes entreprises qui attendaient le paiement de leurs factures. C’est très mauvais ! Il faut qu’on comprenne une chose : l’Etat burkinabè, c’est seulement 1/5 de l’économie nationale. Les 4/5 sont constitués du privé et du secteur informel. Et ces entités ont besoin d’un Etat qui soit loyal avec eux. Un Etat qui paye ses dettes est du reste un Etat qui s’enrichit ! Surtout ses dettes à l’égard des petites et moyennes entreprises. Imaginez une entreprise qui emploie cinq ou six personnes. Quand l’Etat détruit ces emplois, vous voyez les conséquences ! Il ne va pas en produire d’autres. Depuis quelques mois, des initiatives gouvernementales visaient à traiter cette dette de façon importante. On tendait vers une normalisation du cycle budgétaire. C’est, plus que jamais, un chantier important qui s’ouvre pour les autorités de la Transition.
Comme le disent nos frères ivoiriens, il faut donc que l’Etat «quitte dans ça» ?
Oui. Parce que cette dette intérieure est très importante pour la croissance économique en particulier et pour la croissance en général. Si vous avez des entreprises qui ne sont pas payées, elles auront des difficultés à être financées, pour celles qui l’étaient déjà. Celles qui ne sont pas financées par les banques auront davantage de difficultés à y accéder et à continuer leurs investissements et, surtout, à payer les salaires. Et s’il y a des salaires qui pourraient être menacés, c’est ceux du secteur privé. Du reste, depuis quelques mois, il y a des difficultés à payer les salaires dans le privé. Il y a des retards importants dans des entreprises qui ne connaissaient pas cela avant. Il y a les secteurs bancaire et financier qui pourraient être un important amortisseur de ce choc, pour les entreprises qui sont financées. mais Il nous revient déjà que les dépôts des banques, depuis quelques jours, ne sont pas des plus reluisants. Les clients ne déposent plus comme avant…
Beaucoup de clients menaçaient même de retirer toute leur épargne !
A ce niveau, il faut comprendre qu’il peut y avoir ce que nous appelons en économie un tremblement de crédit. Les banquiers, dans cette situation, vont être moins alertes à faire du crédit pour faire repartir l’économie. Et c’est pour cela que le traitement de la dette intérieure doit être une priorité, parce qu’il permet de remettre de la liquidité dans une économie, de redonner confiance aux entreprises et aux banques. Concernant le secteur bancaire, le signal avec l’extérieur est très important : nous sommes une petite économie ouverte très dépendante de l’importation. C’est dire que cette importation est, pour les gros importateurs, accompagnée par le secteur bancaire. Ainsi, le secteur bancaire, les partenaires des banques ainsi que les hommes d’affaires auront besoin d’être rassurés.
Quid du secteur informel ?
Il sera beaucoup fragilisé parce qu’il n’est pas structuré et n’a généralement pas accès au financement bancaire. Il va être le plus impacté. C’est un choc qui va toucher tout le monde, mais ceux qui sont les moins forts vont y payer le prix fort. Du reste, il y a cet impact global sur la confiance, comme je l’ai précédemment expliqué, et c’est un très mauvais signal qui est envoyé à l’extérieur, même si le dénouement relativement heureux de la crise permet d’imaginer qu’on pourrait avoir un retour rapide de cette confiance. C’est déjà une chose heureuse que cette confiance ne soit pas entamée au niveau des partenaires techniques et financiers. En ce qui concerne les milieux d’affaires par contre, il y a un vrai travail à faire pour le retour de la confiance.
Et les conséquences dans le domaine minier ?
L’impact sur les circuits d’approvisionnement et des transports pourrait certainement affecter les mines. A ce niveau, le plus important à faire, c’est de créer les conditions d’application du nouveau code minier qui a été mis en place et que nous, au niveau de Free Afrik, trouvons excellent, même si les miniers disent le contraire ! Ils ont perdu quelques privilèges qui, me semble-t-il, sont relativement indus.
Malgré cette crise qui paraît généralisée, n’y a-t-il pas des secteurs qui peuvent se frotter les mains ?
C’est clair que toute situation peut comporter des opportunités, qui peuvent être d’un jeu à somme nul ou à somme positif. A somme nul, ça signifie que comme l’autre a perdu, je prends sa place. Vous imaginez que si votre concurrent est empêtré dans des difficultés, vous avez la possibilité de gagner des parts de marché à son détriment. En gros, le gâteau reste le même, mais il y a une redistribution des parts. Les opportunités à somme positif signifient qu’il y a de nouvelles opportunités qui arrivent. Le domaine de la sécurité par exemple. Je suis bien placé pour le dire : j’ai des connaissances qui ont commencé à acheter des services de sécurité depuis quelques mois. Mais j’espère que ça ne va pas continuer, parce que la sécurité d’un pays ne doit pas être laissée au portefeuille de chacun. Il faut une méta-sécurité qui soit publique et globale, assurée par l’Etat. Du reste, cela fait partie de sa mission régalienne.
Est-il donc prématuré de quantifier ce que le pays perd, financièrement parlant?
Il serait très difficile de quantifier cette perte ; elle pourrait s’élever à plusieurs dizaines de milliards. Mais ce n’est pas le plus important en économie, fort heureusement. Le plus important est de savoir ce qu’il y a à faire concrètement.
Justement, quelles sont les solutions envisageables en pareilles circonstances?
L’Etat a beaucoup à faire, notamment dans le besoin de sécurité indispensable à l’ensemble de la société et pour mener des activités, y compris pour aller prier à l’église ou à la mosquée. Ce besoin de sécurité est valable pour toutes les activités, y compris l’économie. Mais s’il y a une chose absolument importante, c’est le besoin d’information, et de bonne qualité. Vous comprenez bien que quand vous êtes le partenaire chinois d’un importateur burkinabè et que vous êtes plus informé par les réseaux sociaux que par le gouvernement, ce n’est pas rassurant ! A ce propos, il y a un vrai travail de fourniture de l’information de qualité à faire. Il s’agit d’une denrée indispensable à la prospérité économique. C’est indispensable à la normalisation de l’économie. De ce point de vue, je pense que le gouvernement doit faire des efforts. Je ne suis pas un spécialiste de la communication mais je vois ce qui passe et considère que le gouvernement n’est pas suffisamment à la hauteur. On aurait pu avoir une cellule de communication de crise, avec une information maîtrisée, en temps réel avec plus de visibilité. On n’en a aucune alors que ce serait bien pour l’économie. Or, cette confiance est importante pour les acteurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Si vous sécurisez le pays, il faut informer les gens sur ce qui est en cours. Ça restaure la confiance.
Est-ce seulement du côté économique qu’il faut créer la confiance. N’y a-t-il pas d’autres domaines à explorer ?
Bien sûr ! Les questions de justice et de stabilité sont aussi très importantes. L’après-putsch est une formidable occasion de renouveau de l’économie. Il faut bien comprendre que des dossiers de crimes économiques qui avaient du mal à démarrer et à être instruits ont plus de chances aujourd’hui d’être mis sur la table. Je vous donne un exemple : il y avait probablement beaucoup de magouilles au niveau de la sécurité de l’Etat à la Présidence de la République. Ça veut dire que le RSP, c’était une économie et des finances frauduleuses. C’est le moment d’assainir tout cela. Il ne s’agit pas de faire des règlements de comptes, mais de considérer qu’une bonne prospérité économique profitable à tous a besoin de justice ; que l’impunité est un facteur d’instabilité et que la justice permet de construire la stabilité sociale, indispensable à la prospérité économique. Il est clair que les élections vont aussi être une étape importante dans la restauration de la confiance. Ça ne doit donc pas être des élections précipitées et organisées dans un climat sécuritaire non assaini, sans que des procédures judiciaires aient été lancées. En effet, une fois que la campagne électorale a débuté, l’appareil administratif et judiciaire est paralysé dans le pays, l’Etat fonctionnant au ralenti et la préoccupation immédiate étant les élections. La confiance doit être restaurée.
A vous écouter, les récents soubresauts dans notre pays peuvent être pain béni, et à quelque chose malheur est bon. C’est cela?
Ce putsch peut être une excellente chose pour l’unité nationale. Nous avons eu le grand bonheur que ce fût pas une ethnie contre une autre ni une réligion contre une autre. C’est une relative singularité de notre pays par rapport à d’autres. Il faut considérer que cela aussi, c’est de l’économie ! L’unité nationale est un gage de stabilité qu’on peut conforter et qui peut attirer des investisseurs étrangers. Ce n’est pas un pays ethnicisé dans son armée, dans sa vie politique et dans ses différentes autres composantes. Un grand homme saurait utiliser ce drame qui nous est arrivé pour engager un vrai renouveau économique. Un peu comme ce que Kagame a pu faire du Rwanda après le génocide, ou encore l’Ethiopie après les années d’errance. Aujourd’hui, ces nations font partie des meilleures économies d’Afrique ! Un peu comme l’Europe après la Seconde Guerre mondiale ! C’est un choc énorme qui est arrivé à la société mais dont on peut tirer des bénéfices importants, y compris au plan de l’économie, en engageant des réformes courageuses.
Quel serait alors le meilleur mode opératoire pour l’atteinte de cet objectif ?
Il faut prendre le temps de bien traiter cette situation actuelle pour sortir du yoyo de la confiance et du yoyo de la sécurité. C’est très mauvais ! Si vous avez une situation qui se dégrade, se rétablit et se dégrade de nouveau, vous tombez durablement dans le panier des pays instables. Or, l’on peut bien penser que le bon traitement de toute la conséquence du démantèlement du RSP permettrait de stabiliser vraiment le pays. De sorte que l’on ne soit plus vu dans les médias internationaux comme un pays dans lequel des militaires peuvent à tout moment faire irruption lors d’un Conseil des ministres et où les institutions peuvent se gripper à tout moment. Il faut bien comprendre que cela a des conséquences économiques très importantes. Si un Conseil des ministres ne peut pas se tenir, cela a des effets sur les banques, les entreprises et sur le quotidien de toute la population. Il faut donc qu’on puisse tirer les enseignements de cette situation. Le monde entier a vu que la baudruche du RSP s’est dégonflée. Il faut donc bien nettoyer la plaie et faire en sorte que l’on ne retombe plus dans une situation où l’on va dire que l’on a tiré encore quelque part. Si la situation est bien gérée, l’on peut même dire que c’est une excellente chose qui nous soit arrivée, bien entendu en ayant à l’esprit de rendre hommage à nos martyrs tombés pour la défense de la liberté de la République.
Entretien réalisé par Issa K. Barry