La section Ouagadougou de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) a animé un point de presse le 17 avril 2013 à Ouagadougou en vue de faire le point avec les hommes de médias sur leur plateforme revendicative. Au cours des échanges, les responsables de l’ANEB ont annoncé une grève de 48 heures à compter de ce jour 18 avril 2013. Cette grève de protestation vise à rappeler aux autorités leur plateforme revendicative qui doit trouver satisfaction « dans de brefs délais ».
Les militants de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), section Ouagadougou, ne sont pas contents. Leurs points de revendication présentés aux autorités, restent sans réponses. Cela, ils l’ont fait savoir au cours d’un point de presse animé ce 17 avril 2013. Au cours de la conférence de presse, Patrice Zoehinga, président de la section ANEB de Ouagadougou, et ses camarades ont souligné que leur plateforme revendicative transmise aux autorités universitaires le 12 mars 2013 et à la suite de laquelle une rencontre a eu lieu le 9 avril 2013, n’a pas reçu d’écho favorable. Par conséquent, les étudiants sont invités à observer une suspension de toutes les activités universitaires pour les 18 et 19 avril 2013. Selon eux, la rencontre qu’ils ont eue avec les présidents des universités Ouaga II et Ouagadougou n’ont pas permis de trouver de solutions aux préoccupations des étudiants. En effet, sur les questions posées, « les deux présidents ont estimé que les questions sociales (aides et bourses) ne relevaient pas de leur compétence ». Quant aux autres questions, « les autorités universitaires ont, comme à leur habitude, reconnu la justesse des revendications des étudiants sans pour autant y apporter des solutions concrètes », précise Patrice Zoehinga. Au plan académique, les étudiants n’ont pas manqué de souligner les difficultés récurrentes dans l’organisation des cours sur les campus. Ils en veulent pour preuve le fait que certaines promotions passent des mois sans faire de cours ; et pour le peu de temps au cours duquel elles sont programmées, elles ne font que deux jours de cours dans la semaine. De telles situations, selon eux, sont dues au fait que les autorités ne s’attaquent pas aux vraies préoccupations des universités, à savoir les causes. Se référant à l’actualité, les étudiants se sont prononcés sur la question du blanchiment technique de l’année universitaire, blanchiment technique qu’ils ont eux-mêmes du mal à expliquer, reconnaissent-ils. Pour eux, les années blanchies peuvent avoir des conséquences sur la crédibilité des diplômes que les étudiants viendraient à obtenir. Ils ajoutent que c’est maintenant que les étudiants concernés par le blanchiment technique entament un nouveau semestre et « on n’a pas besoin d’être un devin pour savoir que l’année 2012-2013 est déjà compromise pour ces derniers mais aussi pour les bacheliers de 2012 ». Et d’ajouter qu’à cette allure, les universités de Ouagadougou ne sont pas à l’abri d’un autre blanchiment technique l’année prochaine, puisque les retards existeront toujours. Quant au système LMD qui connaît des difficultés d’application dans les universités concernées, l’ANEB souhaite purement et simplement sa suspension « jusqu’à ce que toutes les conditions soient réunies pour son application » et ce, dans le plus bref délai. Quid de ce délai ? Le président de la section ANEB Ouagadougou a expliqué qu’il reviendra aux autorités d’estimer ce temps bref pour appliquer cette revendication. Les étudiants resteront déterminés à se battre pour la satisfaction de leur plateforme, a confié Patrice Zoehinga. C’est un système qui requiert beaucoup plus d’infrastructures, des infrastructures dont ne disposent pas pour le moment les universités de Ouagadougou et Ouaga II, et aussi de beaucoup plus de ressources humaines. Une revendication principale a surtout concerné « l’attribution des allocations sociales à tous les étudiants victimes du système LMD, qu’ils aient ou non rempli les conditions pour en bénéficier ». Quant à la situation vécue par le Premier ministre lors de son passage à l’université de Ouagadougou, les militants regrettent que de tels comportements se soient produits et disent ne pas fermer la porte des négociations. Ils n’ont pas manqué de fustiger les conditions de la visite. A ce sujet, le président de la section a expliqué que si le Premier ministre leur fait appelle, ils y répondront favorablement afin de trouver ensemble des solutions aux problèmes dans les universités.