Rentrée scolaire 2015-2016 des libraires crient à la mévente

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Publié le vendredi 2 octobre 2015 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Une Librairie au Burkina Faso

A l’orée de la rentrée scolaire 2015-2016, les activités économiques peinent à reprendre leur cours normal. Et ce, à cause du putsch manqué de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Conscient de cela, les ministères en charge de l’éducation nationale et de l’enseignement secondaire ont convenu de repousser la date de la rentrée des classes au 8 octobre 2015 au lieu du 1er octobre comme précédemment prévu. Mais du côté des libraires, c’est l’inquiétude totale. Zoom sur quelques-uns de la ville de Ouagadougou.

Nous sommes au mercredi 30 septembre 2015 le lendemain de l’assaut final qui a permis de libérer le Camp Naaba Koom où étaient retranchés quelques soldats putschistes de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Même si cette ‘’libération’’ sonne comme un ouf de soulagement pour bon nombre de Burkinabè, un autre grand défi reste à relever : celui de la rentrée des classes prévue pour le 8 octobre 2015. Du côté des parents comme chez les libraires, chacun s’attèle qui, à faire des achats, qui à vendre des articles. Il est 10 heures 05 minutes, lorsque nous arrivons sur le site de vente des fournitures scolaires au quartier Paspanga, non loin de gendarmerie. La ville grouille de monde, des vrombissements d’engins retentissent de partout. Nous nous stationnons devant la librairie de Issaka Zida. Des sacs, des cahiers, des articles de bureaux et autres sont exposés. Dès qu’il prend connaissance de la raison de notre visite, il lance tout de go : « Le marché pour le moment ne va pas du tout ».

Avec un ton relaxe, il laisse entendre que cette année, il a acheté des documents d’environ 300 000 F CFA contrairement à l’an passé, où il avait acheté des fournitures de 1 500 000 francs CFA. « J’ai dépensé l’argent que j’avais épargné pendant les 10 jours de crise. C’est pourquoi, je n’ai pas pu acheter assez de fournitures », confie M. Zida. Comme bénéfice, le libraire révèle qu’il gagnait en moyenne 500 000 F CFA, les années antérieures. « Cette année ce sera dur », avoue-t-il tout inquiet. Non loin de la boutique de Issaka Zida se trouve celle de Mahamadi Compaoré dénommée librairie Wend-Kuuni. Contrairement à son voisin, l’on peut dire qu’il se frotte les mains au vu de sa recette journalière. « Présentement, je peux vendre 150.000 ou 200.000 F CFA », révèle-t-il. Pour lui, la crise que traverse le pays est à la base de cette baisse de vente puisqu’il précise que les années antérieures, il pouvait vendre entre 400.000 ou 500.000 F CFA par jour. « Comme on a entendu qu’on a arrêté les éléments du RSP, je pense que les choses vont évoluer positivement », espère M. Compaoré. Aussi, il salue le report de la rentrée scolaire qui lui permettra d’écouler plus d’articles. Issaka Simian, lui, vend uniquement des sacs d’écolier au grand marché de Ouagadougou. Il dénonce également la récente crise qui a porté un coup dur sur son activité. Il soutient qu’actuellement, il réalise une recette journalière qui varie entre 7500 et 10 000 F CFA. « L’année passée, je pouvais vendre 25 000 à 35 000 F CFA par jour », témoignte le jeune commerçant.

Les clients se font rares

Du côté des clients, les pas traînent. Fatimata Ouédraogo, accompagnée de sa fille est venue acheter des cahiers. Même si elle trouve les prix abordables, elle affirme craindre pour ses enfants d’autant plus qu’elle n’a pas la certitude que la crise est vraiment terminée. Aïda Zampaligré est également venue acheter des fournitures scolaires. Sourire aux lèvres, elle trouve les prix à leur portée. « Je rends grâce à Dieu parce que j’ai eu l’argent des fournitures de mes enfants », dit-elle. « La rentrée avance et je suis venue payer des livres pour mes enfants. Avec la situation sociopolitique que nous avons vécue, l’activité économique rencontre beaucoup de problèmes, les salaires ne sont pas virés à temps et d’autres n’ont pas encore reçu leur salaire surtout dans les privés, les prêts scolaires n’ont pas pu être faits pour le moment, donc c’est un peu dur », renchérit Boukaré Sawadogo.
Tous ont donc souhaité la stabilité rapide des institutions républicaines pour permettre à la vie de reprendre son cours normal.

Gaspard BAYALA
Séni TIEMTORE
(Stagiaire)