Zéphirin Diabré est formellement le chef de file de l’opposition politique de la Ve législature burkinabè. Lors d’une rencontre avec les partis politiques ce soir 17 avril 2013, il a commencé par leur tenir un langage de vérité.
Zéphirin Diabré a commencé par dire aux chefs de partis politiques présents à cette rencontre qu’il n’est point « un chef » ni un « messie » et qu’il se place comme « un facilitateur » qui portera la voix de l’opposition. « C’est donc à l’opposition de savoir ce qu’elle veut », a-t-il conclu.
Le peuple n’a pas confiance en l’opposition
Il a ensuite appelé les partis politiques à l’union et la cohésion. Pour lui, les conditions objectives de l’alternance sont réunies au Burkina. Il reste les conditions subjectives et l’une d’elles, à son avis, c’est le manque d’une opposition « crédible » et qui a la confiance du peuple.
« Sommes-nous capables de gouverner ce pays et de faire mieux que ceux qui sont au pouvoir ? » A cette question, Diabré répond que le peuple burkinabè n’y croit pas. Et à son avis, c’est là le défi de l’opposition politique burkinabè : que les Burkinabè changent d’avis sur elle. Il faut donc « une opposition politique à statut gouvernemental », croit Diabré qui estime que les opposants burkinabè doivent désormais se comporter comme des hommes appelés à gouverner un pays.
Les cinq chantiers de Zéphirin
Il propose déjà aux partis politiques burkinabè cinq chantiers pour y arriver. Le premier chantier est d’accentuer l’ancrage institutionnel de l’opposition. Pour Zébirin Diabré, l’opposition doit être consultée sur les grandes questions de la nation. Le deuxième chantier est d’établir des règles qui régiront l’opposition politique. Pour lui, une cinquantaine de partis politiques d’opposition, « c’est trop ».
Le troisième chantier est de renverser ce constat : « Nos partis ne sont pas implantés dans le pays ». Y compris son propre parti. Le quatrième chantier constitue pour l’opposition à proposer « un programme alternatif minimal » aux Burkinabè, différent de celui que propose le pouvoir. Pour Zéphirin Diabré, il ne suffit pas de critiquer, mais de s’intéresser aux grands dossiers de l’Etat et proposer un programme qui tienne la dragée haute à celui du pouvoir.
Les « choses sérieuses » devraient s’enclencher
« Le pouvoir ne nous apportera pas les moyens de le faire tomber » constitue le cinquième chantier et le chef de file de l’opposition a appelé ses « camarades » à dorénavant compter sur eux-mêmes. Dans tous les cas, Zéphirin Diabré a prévenu que les choses ne seront pas faciles et que la tâche s’annonce ardue.
En réaction à ce discours, Norbert Michel Tiendrébeogo trouve qu’il « venait du fond de son cœur ». Il continue en ces termes : « Notre peuple nous regarde et nous devons prendre conscience qu’une page a été tournée et que maintenant que les choses sérieuses devraient tout de même être enclenchées ».
Avec les bénédictions de Me Sankara
Même son de cloche chez le chef de file sortant ou « chef de file de la IVe législature », selon les termes de Zéphirin Diabré. Il a appelé officiellement tous les partis politiques à se rallier à son remplaçant. « Reconnaissez en Zéphirin Diabré votre chef », a-t-il lancé.