Au lendemain de l’assaut donné par l’armée régulière contre les éléments du RSP retranchés au Camp Naaba Koom, le président du Faso, Michel Kafando s’est rendu sur les lieux désormais sous contrôle des forces armées nationales. Sur la terre gardée du défunt RSP, le président du Faso a adressé un message de félicitation aux forces armées nationales et a annoncé que l’assaut n’a fait aucune victime. A l’en croire, la page du RSP étant tournée, le cap sera mis sur la question du processus électoral.
Au lendemain de l’assaut donné sur le camp Naaba Koom, dernier bastion de quelques irréductibles, le président du Faso Michel Kafando accompagné des ministres de la Communication, Porte parole du Gouvernement et celui en charge de la Jeunesse s’est rendu sur le front conquis pour congratuler les combattants qu’il a qualifié des Boys, de l’appellation des éléments des forces armées élites aux Etats-Unis. Sur le plateau d’entrainement du camp et en face de quelques éléments mobilisés, le président du Faso a témoigné à l’armée nationale toute l’admiration et la fierté du peuple pour le travail professionnel qui a été réalisé.
Zéro victime à l’issue de l’assaut sur Naaba Koom
Toute la soirée du mardi, les armes lourdes n’ont cessé de crépiter à Kosyam loin des yeux des hommes de médias qui, au lendemain de l’opération, s’impatientaient d’avoir le bilan d’un déluge de roquettes sur Naaba Koom. L’Internet et la rumeur avaient conclu à la transformation du quartier de l’ex- RSP en gravats. Après plusieurs reports, les hommes de médias ont été finalement conviés à 17h pour le bilan au ministère de la Défense, près du palais Kosyam. « Enfin nous aurons droit à la vraie information », concluaient certains confrères au milieu du vacarme que servait le nombre impressionnant de journalistes toute couleur et tout genre. Sur place, on apprend que les hommes de médias devraient se rendre sur le théâtre des opérations. On ne pouvait pas en demander mieux pour satisfaire à sa curiosité. Des impactes de balles et de roquettes, des captifs et peut-être d’autres images pour faire la Une ou le phare. Voici ceux à quoi bien de reporters s’attendaient. Mais au lieu de cela, quand les trois bus qui embarquaient les journalistes s’immobilisent dans le camp, les instructions du Lieutenant Aziz sont des plus fermes. « Le Chef de l’Etat fera une déclaration. Mais pas de question après la déclaration », a-t-il averti. Un aver
tissement que le Chef de l’Etat himself réitérera avant de rentrer dans le vif. « Ce n’est pas une conférence de presse », a-t-il laissé entendre. Pourtant là n’est pas la grande surprise des visiteurs du jour. « Le travail s’est soldé par aucune victime, vous pouvez le vérifier avec les officiers », a déclaré le président du Faso concluant au professionnalisme des Boys à réaliser un tel miracle. Comment cela peut-se faire alors qu’il y a eu des échanges de tirs ? Et le sort des éléments qui y étaient retranchés ? Pourquoi finalement c’est dans la tombée de la nuit que nous sommes conduits dans le camp ? Certains journalistes auraient aimé lâcher de telles questions. Mais une instruction est une instruction et au camp les ordres ne se discutent pas. Selon un officier militaire, les tirs n’ont pas ciblé les zones habitées. « Le camp est vaste, c’est ce qu’il faut comprendre », a –t-il insisté. A l’en croire, une photo aérienne avait déjà permis de travailler sur le plan du camp. L’opération de ratissage se poursuit au camp Naaba Koom et pourrait prendre plus d’une semaine. Il y aurait même, selon une source militaire, un magasin dont l’enlèvement des matériels pourrait durer plusieurs jours1
Par Saphnapanéa Roger
PAULDROIT