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Sidwaya N° 7399 du 18/4/2013

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Chef de file de l’opposition politique : La méthode "Zeph" en cinq points
Publié le jeudi 18 avril 2013   |  Sidwaya


Prise
© aOuaga.com par A.O
Prise de contact du nouveau chef de l`opposition du Burkina Zéphirin Diabré avec les autres opposants
photo : Zéphirin Diabré nouveau chef de l`opposition du Burkina


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Désigné le 9 avril 2013, Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, a pris contact avec les chefs des partis d’opposition hier 17 avril 2013. La rencontre a permis au nouveau patron de l’opposition, de révéler son programme d’action

Au moment où il s’apprête à prendre fonction, le chef de file de l’opposition politique (CFOP) au Burkina Faso, Zéphirin Diabré, a pris contact avec les présidents des partis d'opposition dans la soirée du mercredi 17 avril 2013. Au siège du Chef de file de l’opposition, il a décliné ses chantiers qui se tiennent en cinq points principaux. Pour le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, le changement à la tête du CFOP survient dans un contexte particulier au Burkina Faso et c’est cela qui va commander les chantiers. Selon lui, les Burkinabè veulent le changement, mais se posent la question de savoir si les opposants, sont capables de gérer ce pays-là mieux que ceux qu’ils critiquent ? «Il faut que nous soyons réalistes et acceptions que telle est la question. Malheureusement, dans l’esprit de nombreuses personnes, la réponse est non. C’est à nous qu’il appartient en tant qu’opposants de faire en sorte que la réponse devienne oui», a-t-il dit. Pour ce faire, il a énoncé un certain nombre de chantiers qu’il va falloir réexaminer. Primo, Zéphirin Diabré évoque l’ancrage institutionnel de l’Opposition qui permettra de clarifier son rôle, son identité, ses relations avec le gouvernement et la majorité. « Il n’est pas normal que l’opposition reconnue légale et démocratique ne soit pas consultée pour les grandes questions qui ont trait à la vie de la nation », a martelé le CFOP qui ajoute que l’avis de l’opposition reflète aussi celle d’une grande partie des Burkinabè. Deusio, le nouveau chef entend revoir l’organisation de l’opposition qui, pour lui, est inexistante au Burkina Faso. Si la loi qui institue un chef de file permet aux partis de se trouver un cadre de rencontre, il n’en demeure pas moins, pour M. Diabré, que les opposants doivent aller au-delà de la loi pour trouver des voies et moyens d’une organisation propre. Cela passe par la création de règles communes de travail. Tertio, une meilleure implantation des partis de l’opposition, qui restent encore très faiblement représentés à l’échelle nationale, figure en bonne place dans l’agenda du CFOP. «Quand on regarde les résultats des scrutins successifs, le poids de l’opposition est très faible, à commencer par celui du parti auquel j’appartiens», a reconnu M. Diabré, non sans évoquer le cas des fraudes qui, selon lui, n’excusent pas, cependant, leurs faiblesses. «Est-ce que 50 partis de l’opposition, ça fait sérieux ? J’en doute fort. Si nous ne sommes pas capables de nous fusionner (…), nous ne serons pas capables de travailler ensemble. Si tel est le cas, est-ce que les Burkinabè vont nous confier le pays à gérer ?», s’est interrogé le Chef de file de l’opposition. Quarto, il s’agit du financement de l’opposition qui «se bat sans moyens», a-t-il relevé. Mais, le CFOP trouve qu’il revient à celle-ci de libérer son génie créateur afin de se donner les moyens d’une action minimale. Enfin, quinto, l’opposition entend se doter d’un programme alternatif comme toute bonne opposition «crédible et sérieuse». Ce programme doit montrer ce que l’opposition entend faire de différent de ce que fait le pouvoir en place. «C’est une condition sine qua non à remplir pour que les gens vous suivent», a indiqué Zéphirin Diabré.
Les responsables des partis de l’opposition qui ont pris part à la rencontre ont été invités à se mettre au travail tout en ayant à l’esprit que les temps ont changé. «Quand on n’est pas d’accord, il ne suffit pas de dire que c’est mauvais. Il faut être capable techniquement de démontrer par A+B que ce que l’on dit tient la route», a conseillé le CFOP. Cela passe également par une meilleure étude des politiques publiques, les programmes de développement par le rassemblement d’experts, etc. «Gérer un Etat, c’est aussi les grands dossiers», foi de Zéphirin Diabré. Il a promis de tendre la main à toute l’opposition burkinabè, tout comme l’avait fait son prédécesseur, Me Bénéwendé Stanislas Sankara. A l’endroit de ce dernier, il a présenté toutes ses félicitations pour «l’excellence du travail qu’il a accompli à la tête de notre institution au cours de la dernière législature». Celui-ci a lancé un appel «à faire bloc» avec son successeur afin que l’alternance puisse être réalisée.

- Souleymane SAWADOGO

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