Stupéfiant ! Après une tentative de putsch qui aura duré sept jours et mis le pays au bord de la guerre civile, le général Gilbert Diendéré, ancien patron du régiment de la sécurité présidentielle (RSP), a fait, le 23 septembre, un rapide mea culpa, tourné les talons et regagné sa caserne. Il a juste avoué : « C’était du temps perdu, des moyens perdus et des vies humaines sacrifiées. » Il ne pouvait guère faire moins.
Retour à la case départ
Ainsi donc, le 23 septembre, Michel Kafando, président de la transition, était remis au pouvoir par sept chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) venus à Ouagadougou. « Libre de mes mouvements, je reprends du service comme représentant de la légitimité populaire », déclarait-il. Est-ce à dire que la vie politique reprend son cours comme si rien ne s’était passé au Burkina Faso ? Rien n’est moins sûr. Une partie de la classe politique et la grande majorité des Burkinabés ne sont guère satisfaits de ce retour à la case départ. Tous sont soulagés de la fin des violences et de pouvoir tourner la page d’un coup d’État avorté. Mais nombre de Burkinabés attendent que les putschistes soient jugés et sanctionnés. Les syndicats, très actifs et remuants au Burkina Faso, ont maintenu leur ordre de grève pour le 24 septembre.
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