«Les organisations signataires de ce communiqué, toutes engagées dans le soutien et l’accompagnement des médias burkinabè, souhaitent féliciter d’une seule voix les médias du Faso – et plus largement le peuple burkinabè – qui ont fait preuve du plus grand courage ces derniers jours alors qu’ils étaient gravement menacés.
Malgré des pressions, menaces et tentatives de musèlementà leur encontre pour les empêcher d’exercer librement leur métier d’information auprès de leurs concitoyens, les journalistes et médias burkinabè ont continué à diffuser de l’information crédible et indépendante notamment par leur présence sur les réseaux sociaux, dès lors que les connexions internet le permettaient.
A leurs côtés, les acteurs de la société civile et militants des droits de l’Homme, pourtant sérieusement harcelés depuis le début du putsch, se sont emparés de la Toile et de la rue pour protester contre ce coup porté à la transition démocratique, qui avait débutée après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
CFI, Deutsche WelleAkademie, la Fondation Hirondelle, International Media Support, Internews et Reporters sans frontières souhaitent témoigner à nouveau de leur soutien à leurs partenaires, tous très impliqués au quotidien, et plus particulièrement depuis le début de la crise, pour défendre la transition en cours dans leur pays. Nous sommes à leurs côtés et les encourageons à poursuivre leur mobilisation et à informer de façon indépendante les citoyens.
Nous condamnons par ailleurs toutes les formes de violence et de menaces exercés à l’encontre des médias et de leurs équipes,des défenseurs des droits de l’homme et des citoyens burkinabè.
Voici une liste,malheureusement non exhaustive,des exactions menées à l’encontre des médias et des journalistes ces derniers jours :
– l’arrêt des émetteurs de plusieurs radios à travers le pays ;
– l’incendie de motos à la radio Oméga FM à Ouagadougou ;
– l’enlèvement du matériel de la radio Savane FM (émetteur et ordinateurs compris) à Ouagadougou ;
– le saccage et l’incendie de la radio Laafi à Zorgho (à une centaine de km à l’est de Ouagadougou) ;
– des tirs sur les radios de Mogtedo et Goudri ;
– la violation des locaux de la télévision BF1 à Ouagadougou ;
– le contrôle de la Radio Télévision Burkinabè (RTB) par le RSP ;
– le passage à tabac d’un photographe du journal en ligne Lefaso.net et d’un journaliste de Burkina24.com à proximité des locaux de la télévision BF1 ;
– l’agression physique d’un journaliste du quotidien Sidwaya et le saccage de son appareil photo ;
– le correspondant du quotidien Sidwaya à Bogandé touché par balle à Ouagadougou ;
– l’agression physique du directeur général des éditions Le Pays à Ouagadougou ;
– les menaces et intimidations à l’endroit de plusieurs journalistes ;
– la surveillance des domiciles et des lieux de travail de plusieurs journalistes et responsables de médias
– deux caméras et une voiture de Droit Libre TV saisies et plusieurs de leurs reporters brutalisés.