Ce mardi 16 avril 2013 restera à n’en pas douter une journée noire pour ces vendeurs de carburant exerçant en toute illégalité dans la ville de Bobo-Dioulasso. Du moins pour tous ceux d’entre eux qui ont eu hier la malchance de recevoir la visite de la mission de contrôle du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MICA). Ce qui est sûr, plusieurs «stations par terre» ne sont plus en mesure d’exercer leurs activités du fait des saisies opérées par les agents de contrôle.
Cette opération de contrôle survenue après celle organisée en début de semaine dernière à Ouagadougou est la preuve qu’au MICA plus rien ne sera comme avant et qu’il faudra désormais travailler à rompre avec certaines habitudes qui ont souvent contribué à fragiliser notre économie mais aussi à gruger le consommateur, ces produits ayant une origine douteuse. Parmi ces biens de consommation qui n’échappent pas à la contrebande et qui inondent régulièrement le marché figure en bonne place le carburant, ce précieux liquide destiné au fonctionnement des moteurs et dont la vente n’est plus un monopole des stations d’essence régulièrement installées au Burkina et exerçant leur activité dans les règles de l’art.
En tout cas à Bobo-Dioulasso on assiste de plus en plus à une prolifération de vendeurs occasionnels de carburant installés aux abords de certaines artères de la ville et se livrant à la vente de carburant. Malheureusement, dans la plupart des cas, les produits mis à la disposition du consommateur ne répondent pas aux normes.«Le constat est qu’aujourd’hui, il y a un développement anarchique de cette activité alors qu’il y a des risques graves inhérents à la santé des populations et à des cas d’incendie. Il y a aussi le fait que nos engins motorisés ou nos véhicules sont souvent dans des situations déplorables, eu égard à la mauvaise qualité de ce carburant d’origine frauduleuse. Nous sommes donc appelés à tout mettre en œuvre pour circonscrire ce phénomène de vente illicite de carburant, aussi bien à Ouagadougou qu’à Bobo-Dioulasso», a indiqué le conseiller technique du MICA, Charles Eugène Nabolé.
Le moins que l’on puisse en dire est que la mission de contrôle du MICA qui a séjourné hier à Bobo-Dioulasso a surtout fait de nombreux mécontents chez les vendeurs occasionnels. En effet, beaucoup d’entre eux ne pourront plus exercer leur activité parce que désormais privés de leur matériel de travail (fûts, bidons, bouteilles, étalage, etc.) mais aussi de leur marchandise. C’est au total plus de 700 litres de carburant (essence, gasoil, mélange) qui ont été saisis avec des vendeurs qui n’ont jamais pu présenter aux agents de contrôle leur autorisation de vente, encore moins les reçus d’approvisionnement. Preuve que tout ce beau monde exerce dans l’illégalité et en toute impunité.
Et tant pis pour les consommateurs qui sont les principales victimes d’un phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur au Burkina. Mais avec cette détermination et cet engagement qu’affichent les agents du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat en matière de contrôle (prix, qualité, légalité), les populations peuvent espérer être définitivement à l’abri de ces commerçants mercantiles. Des fraudeurs qui ne manquent jamais d’imagination pour se remplir les poches au détriment des honnêtes citoyens.
