L'artiste musicien burkinabè Victor Demé est décédé lundi à l'âge de 54 ans, a-t-on appris mardi de sources proches de la famille de l'artiste.
Auteur de deux albums et dont le troisième était en préparation, l'artiste est décédé suite à une maladie, selon une source proche de sa famille.
De famille mandingue, il a été révélé au public par son album fétiche "Don maya" qui signifie en langue malinké de "ne pas se moquer du pauvre" puisque l'avenir est aux mains de Dieu.
M. Démé a hérité la musique de sa mère, une griotte sollicitée pour les grands mariages et les baptêmes à Bobo-Dioulasso dans les années 1960. Sa mère lui a légué cette voix poignante.
De son père, il a reçu un autre savoir-faire qui se transmet de génération en génération dans la famille Démé: la couture, pratiquée par ses oncles, ses tantes, ses sœurs, ainsi que leurs ancêtres, une lignée de couturiers de l'ethnie Marka, toujours des Mandingues d'Afrique de l'Ouest.
C'est dans l'atelier de couture paternel en Côte d'Ivoire, à Abidjan, que le jeune Victor Démé s'exile du Burkina à l'âge de l'adolescence.
Le jour, il travaille à l'atelier et la nuit, il commence à fréquenter les clubs de la capitale et chante avec quelques petits groupes.
En grandissant, il se forge une réputation dans les gargottes et maquis ivoiriens, notamment au sein du fameux orchestre Super Mandé, mené par la star Abdoulaye Diabaté.
Il rentre au Burkina dans les années 1988 pour profiter d'un nouvel élan national à la suite de la présidence de Thomas Sankara. F