Paris - Le chef d’état-major des armées du Burkina Faso, le général Pingrenoma Zagre, a souhaité mardi "éviter tout affrontement" avec les putschistes militaires auteurs du coup d’Etat du 17 septembre, estimant que ce serait "stupide et ridicule d’en arriver là".
"Les éléments de l’armée n’ont jamais décidé d’attaquer qui que ce soit. C’est dans ces dispositions que nous sommes pour éviter tout affrontement car ce serait stupide et ridicule d’en arriver là", a déclaré l’officier à la chaîne de télévision France 24, précisant être en contact avec le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré.
"Chacun est bien disposé (...) Nous poursuivons les concertations et nous devons parvenir à une situation qui préserve les intérêts du Burkina Faso, l’unité et la cohésion nationales", a poursuivi le général Zagre, se disant "optimiste" sur une sortie de crise.
Arrivée dans la nuit de lundi à mardi dans la capitale burkinabè, l’armée loyaliste a gagné des casernes et demande aux putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dirigé par le général Diendéré, de déposer les armes.
Le général Zagre a lancé un message apaisant à l’endroit du RSP: "L’armée est une famille, et dans une famille il n’y a pas lieu de s’affronter. Nous voulons les rassurer qu’aucune hostilité n’est nourrie à leur encontre, et il faut que nous travaillions tous ensemble sous l’autorité du chef d’état-major des armées, afin de donner l’image d’une armée républicaine, qui sert la nation, et qui rassure la population", a-t-il déclaré.
Un peu auparavant, le général Diendéré s’était dit prêt à négocier et avait évoqué des "échanges très fructueux" avec les loyalistes, sans écarter toutefois la possibilité de se défendre.
Le chef putschiste, ancien bras droit de l’ex-président Blaise Comparé, renversé après 27 ans de pouvoir en octobre 2014, a également insisté sur la médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (cédéao), qui se réunissait en sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, mardi après-midi.
Le projet d’accord de sortie de crise de la Cédéao prévoit notamment la restauration des autorités de transition au Burkina mais aussi l’amnistie des putschistes et la réintégration des partisans du président déchu Blaise Compaoré dans la compétition électorale en vue des élections présidentielle et législatives.
Ce projet d’accord a suscité la colère de la société civile qui accepte mal l’amnistie des putschistes proposées par la médiation.
Les violences qui ont accompagné le coup d’Etat militaire commis le 17 septembre au Burkina Faso ont fait au moins 10 morts et 113 blessés, selon une source hospitalière.
cf/prh/de