Ouagadougou (Burkina Faso) - Le général de brigade Gilbert Diendéré, président du Conseil national pour la démocratie (CND), a affirmé mercredi à Ouagadougou que les concertations, qu’il souhaite ‘’fructueuses’’, se poursuivaient avec les autres chefs militaires burkinabè qui exigent que les éléments du RSP déposent leurs armes.
Selon lui Diendéré qui donnait un point de presse, l'amnistie que demandent les éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) constituerait le point de blocage. Il a ajouté qu'il voulait éviter l'affrontement avec l'armée loyaliste, soulignant toutefois que ses hommes se défendront s'ils sont attaqués.
Dans une déclaration diffusée, hier lundi sur les antennes de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), le général Diendéré s'est engagé à ‘'remettre le pouvoir à l'issue de l'adoption de l'accord définitif de sortie de crise sous l'égide de la CEDEAO"
Les chefs de corps des Forces armées nationales du Burkina ont, dans un message, demandé aux éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) de ‘'déposer immédiatement les armes et de rejoindre le camp Sangoulé Lamizana ou ils seront sécurisés, eux, et leurs familles''.
Ainsi, des colonnes de l'armée burkinabè loyaliste, provenant de l'ouest du pays (Dédougou et Bobo-Dioulasso), du Centre-Nord (Kaya), de l'Est (Fada N'Gourma, du Centre-ouest(Koudougou) et du Nord (Ouahigouya), ont rallié la capitale.
Le RSP, composé de 1300 hommes, s'est manifesté de nouveau au Burkina mercredi, en prenant en otage le président de la transition, Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et deux membres du gouvernement, surpris en en pleine réunion du Conseil des ministres au palais présidentiel.
Ils ont dans la foulée mis en place un Conseil national pour la démocratie (CND) placé sous la direction du Général de brigade Gilbert Diendéré, ancien proche de Blaise Compaoré.
Les présidents Macky Sall du Sénégal et Thomas Yayi Boni du Bénin ont, au nom de la CEDEAO, mené durant trois jours, une médiation qui a abouti à un préaccord de sortie de crise devant être présenté ce mardi à Abuja au Nigeria lors d'un sommet extraordinaire des dirigeants de l'institution sous-régionale.
Dans ce document en 13 points, il est mentionné entre autres le retour des institutions de la transition avec comme président, Michel Kafando, l'organisation d'élections inclusives, au plus tard le 22 novembre 2015, l'amnistie pour les auteurs du coup d'Etat.
Les Organisations de la société civile (OSC), favorables à la transition, ainsi que la classe politique affiliée à l'ex-opposition rejettent toutes ces propositions au motif qu'elles font la part belle aux putschistes.
Le président Kafando et le PM Zida ont tous été libérés par les putschistes.
ALK/cat