Le projet d’accord politique proposé par la médiation de la CEDEAO est décrié par plusieurs franges de la population. Si, la société civile décrit le dit projet, les pro-Compaoré et les putschistes s’en réjouissent plutôt.
A la suite de plusieurs jours de discussions, la médiation de la CEDEAO a abouti à un projet d’accord de résolution de crise. Cependant, qu’on se trouve du côté de la société civile ou des pro-Compaoré, les appréciations sur le projet d’accord politique, visant à sortir le pays de la crise qui le secoue, sont diverses.
Le projet d’accord prévoyant essentiellement de restaurer le président Michel Kafando, destitué par la CND, dans son rôle de président de transition et d'amnistier les putschistes du coup d’État, est loin de faire unanimité.
La société civile donne déjà de la voix pour dénoncer les propositions des médiateurs. Le porte-parole des organisations de la société civile, Me Guy-Hervé Kam, a jugé "honteux" ce projet d'accord.
"Le texte est une prime au coup d’État qui va contre les principes de la Communauté Économiques de États de l'Afrique de l'Ouest "; a indiqué Luc Marius Ibriga, professeur de droit public à l'université de Ouagadougou, sur la radio internationale.
Pour ce dernier, "la communauté doit se montrer ferme et appliquer le protocole ASP1 sur la bonne gouvernance, qui condamne les coups d’États et qui prévoit des sanctions contre les auteurs de ces genres d'actes"; a-t-il poursuivi.
Satisfaction pour les pro-Compaoré
Les proches de l’ancien régime Compaoré peuvent se réjouir de trouver en ce projet d’accord politique, la satisfaction de l’essentielle ou de presque toutes leurs revendications. "Les personnes dont les candidatures ont été invalidées sur la base des articles 135 et 166 de la loi électorale du 7 avril 2015 seront autorisées à participer aux prochaines élections. A cet égard, les dispositions seront prises avant le 30 septembre 2015 ", stipule le point 8 du projet de médiation.
Cette disposition si elle est adoptée rendra du coup éligibles aux prochains scrutins les candidats pro-Compaoré, ceux-là que la Cour constitutionnelle avait exclu du processus électoral.
Déjà jeudi au lendemain du coup d’État, un leader politique pro-Compaoré a indiqué que les responsables au pouvoir c'est-à-dire le CND sont dans leur logique.