Burkina: la foule encercle la maison d’un chef traditionnel, croyant y trouver le chef des putschistes

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Publié le lundi 21 septembre 2015 | AFP

© aOuaga.com par A.O
Crash du vol AH 5017 : 17 restes de victimes rapatriés au Burkina
Mardi 13 janvier 2015. Ouagadougou. Aéroport international. Les restes de 17 des 28 victimes burkinabè du crash du 24 juillet 2014 du vol AH 5017 d`Air Algérie (116 victimes au total) sont arrivés de France pour être inhumés après des tests ADN. Photo : Général Gilbert Diendéré, coordonnateur de la cellule de crise

Ouagadougou - Environ 2.000 personnes ont encerclé lundi en début de soirée à Ouagadougou la demeure du Mogho Naba, le roi de l’ethnie mossi (majoritaire au Burkina), chef traditionnel respecté, après des rumeurs sur la présence du général putschiste Gilbert Diendéré.

"Diendéré, dehors, Diendéré dehors" ont crié les centaines des jeunes qui s’étaient postés tout autour de la résidence, située dans le centre de la capitale burkinabè, dans un vacarme assourdissant et un concert de klaxon de petites motos.

"S’il est un homme, qu’il sorte. On l’attend. Il se disait super homme, qu’il n’avait pas peur de nous, qu’il avait le pouvoir. Le pouvoir c’est le peuple", hurle Emile, très énervé.

"On attend sa reddition. S’il veut sortir qu’il annonce sa reddition", renchérit Alassane Sakande.

Amadou Cissé, membre du Balai citoyen, organisation qui a joué un rôle prépondérant dans la chute du président Blaise Compaoré en 2014, se révolte contre la présence du général dans la demeure du chef traditionnel: "S’il a trouvé refuge ici, il n’en a pas le droit. C’est ici que ses hommes ont maté (des anti-putschistes) vendredi (...) On ne quittera pas ici tant qu’on aura pas Diendéré!"

Des représentants du Mogho Naba sont sortis pour calmer la foule, dont les rangs se sont finalement éclairci.

Selon une source proche de la junte, le général Diendéré, chef des putschistes qui ont renversé le 17 septembre le régime de transition, a effectivement rendu visite au Mogho Naba, mais a pu repartir sans être inquiété.

Ces mouvements de foule, surviennent alors que Ouagadougou vit une sorte de veillée d’armes. Des unités de l’armée loyales au régime de transition convergent vers la capitale tenue par les putschistes, qui ont été sommés de "déposer les armes".

pgf/de