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Burkina: l’armée en route vers la capitale pour obliger les putschistes à "déposer les armes"
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  AFP
Forces
© Autre presse par DR
Forces armées nationales (FAN) du Burkina Faso




Ouagadougou - La crise au Burkina Faso a pris lundi un tournant dramatique: des chefs de l’armée ont intimé l’ordre aux putschistes de la garde présidentielle de "déposer les armes" tandis que des unités de province ont convergé vers la capitale.

"Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle (RSP - garde présidentielle) sans effusion de sang", indiquait dans l’après-midi un communiqué signé des "chefs de corps de l’armée nationale" burkinabè, sans préciser leurs noms.

Dans la foulée, le chef d’état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré a "invité" les hommes du RSP à déposer les armes et demandé au reste de l’armée d’éviter tout affrontement et d’"assurer un bon accueil aux frères du RSP", dans un communiqué.

L’armée était jusqu’à présent restée discrète depuis le coup d’Etat perpétré le 17 septembre par le RSP et son ancien chef, le général Gilbert Diendéré. Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par l’ex-président dont il était le bras droit.

Une source de l’état-major a précisé à l’AFP que trois colonnes de l’armée burkinabè, loyales au régime de transition, faisaient route vers Ouagadougou, depuis des garnisons stationnées dans le nord, l’est et l’ouest du pays. Les colonnes étaient saluées par les populations en liesse sur leur passage, selon des témoins.

Lundi soir, la colonne venue de l’ouest était stationnée à 15 kilomètres de la capitale, selon des témoins joints par l’AFP.

Un projet de sortie de crise avait été présenté dimanche par la médiation ouest-africaine, mais il suscite l’indignation de la société civile et d’une partie de la population, opposées aux propositions d’amnistie des putschistes et de participation de candidats du parti de Compaoré aux prochaines élections prévues au plus tard le 22 novembre.

Ce projet doit être examiné mardi lors d’un sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja.

Le président renversé Michel Kafando s’est déclaré "très réservé sur ce projet d’accord" qui laisse sans solution des "problèmes de fond", dans un entretien à la radio RFI.

Le général Diendéré, dans une allocution radio-télévisée, a déclaré s’en tenir à la mise en oeuvre de cet accord, confirmant son "engagement à remettre le pouvoir aux autorités civiles de la transition", tout en présentant ses "excuses à la Nation" pour les vies humaines perdues.

Il a aussi annoncé qu’il acceptait de libérer le lieutenant-colonel et Premier ministre Isaac Zida, séquestré depuis le début du coup d’Etat. Il n’a étrangement pas fait allusion aux mouvements de troupes en direction de la capitale.

Les rues de Ouagadougou se sont vidées brusquement lundi après-midi à l’annonce des mouvements de troupes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

pfg-roh/fal/de


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