Paris - Le président de transition du Burkina Faso Michel Kafando s’est dit lundi "très réservé" sur le projet de sortie de crise présenté par la médiation ouest-africaine, à l’issue de discussions auxquelles il dit ne pas avoir été "associé".
"Je suis très réservé sur ce projet d’accord" qui laisse sans solution des "problèmes de fond", a déclaré le président Kafando, qui s’exprimait pour la première fois depuis le coup d’Etat du 17 septembre, sur les ondes de la radio RFI.
"Il y a beaucoup de problèmes de fond qui sont posés", a-t-il souligné, sans les détailler.
Un projet de sortie de crise a été présenté dimanche par la médiation ouest-africaine, mais il suscite l’indignation de la société civile et d’une partie de la population, opposées aux propositions d’amnistie des putschistes et de participation de candidats du parti de l’ex-président Blaise Compaoré aux prochaines élections.
M. Kafando s’est montré aussi sceptique sur les chances que ce plan de sortie de crise soit adopté lors d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéo) mardi à Abuja.
"Ce sera quand même difficile vu tout ce qui est proposé", a-t-il dit, tout en soulignant qu’il n’avait "pas été convié à ce sommet".
M. Kafando a précisé qu’il se trouvait dans sa résidence habituelle mais "gardé par la sécurité présidentielle", à l’origine du putsch.
"Je n’ai pas été associé aux négociations", a-t-il ajouté, expliquant avoir reçu samedi la visite des deux médiateurs ouest-africains, mais ne plus avoir été recontacté depuis et n’avoir reçu une copie du projet de sortie de crise que lundi matin.
M. Kafando n’a pas été interrogé sur les mouvements de troupes loyalistes en cours lundi vers Ouagadougou et dont les chefs ont intimé aux putschistes de "déposer les armes".
"Permettez-moi de remercier le peuple burkinabé, et notamment les jeunes pour leur patriotisme. Il a su dire non au coup d’Etat perpétré contre la démocratie au Burkina", a-t-il seulement dit.
"Il faut que la population se rassure et notamment les jeunes (..) Rien ne pourra se faire qui ne prendra en compte l’intérêt du peuple burkinabé", a-t-il martelé.
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