Décédé le 14 avril 2013, l’artiste-musicien Jean Claude Bamogo dit Man a été inhumé, le mardi 16 avril 2013, avec les honneurs, dans sa ville natale, à Yako, dans la province du Passoré.
La musique burkinabè a encore perdu l’une de ses icônes. Le dimanche 14 avril 2013, aux environs de 8 heures, Jean Claude Wendsenyelembé Bamogo alias Man, est tombé, après une longue maladie, auprès de sa famille. Les mélomanes sont choqués, ses pairs sont inconsolables et l’artiste fait la Une des médias. La famille décide de le ramener à la poussière, selon les recommandations divines, le mardi 16 avril 2013 dans sa ville natale, Yako. Une ville située à une centaine de kilomètres au Nord du Burkina Faso. Mais bien avant, ses pairs lui rendent, dans la nuit du lundi 15 avril, un hommage musical mérité à la Maison du peuple avec à l’affiche de grands noms de la musique nationale, à savoir Bil Aka Kora, Maria Bisssongo. Mardi 16 avril, c’est le jour de l’inhumation. Il est 8 heures 55 minutes, un camion décoré de portraits géants de Man suivi d’un corbillard et d’une file de parents, d’amis et d’artistes-musiciens entrent, aux sons des bendré d’une chorale locale, dans la ville. Direction ? L’église centrale des Assemblés de Dieu de Yako. Entre accolades, mots de consolation adressés aux enfants de l’artiste, sa biographie est distribuée dans une église archicomble. La biographie qui informe que «A 13 ans, il a reçu le Christ comme son sauveur personnel et le baptême d’eau la même année en 1961 à Yako». Dans la cour, ceux qui n’ont pas eu de place dans l’église s’abritent sous les arbres ou sont postés aux fenêtres pour vivre la cérémonie. D’autres, notamment des vieilles personnes illettrées, sont comme hypnotisées par la photo de l’artiste qui était habillé dans un costume impeccable. Tandis qu’à l’intérieur chants et bénédictions s’enchaînent à la gloire du Seigneur pour qu’il accueille, selon le pasteur principal de l’église centrale des Assemblées de Dieu, Dr Jean- Baptiste Roamba, cet artiste qui a «aimé Dieu» et son prochain. En témoigne, a-t-il ajouté, la présence de plusieurs personnalités, notamment la deputée Fatou Dienderé, l’ex-ministre Salif Diallo, et tous ses fans et amis. Et d’annoncer que «Le vrai Jean Claude est vivant». Puis la dépouille est reinstallée dans le corbillard pour un tour dans la ville avant l’inhumation à son domicile. A pieds, à motos ou en véhicules, sous un soleil de plomb, les fans et les proches sont allés dire adieu à Man. Les trois tentes dressées pour accueillir les invités sont vite remplies. Ceux restés sous le soleil tiennent le coup avec des grosses gouttes de sueur. Avant l’enterrement, le maire de la commune de Yako a dit tout le bien de l’illustre disparu. De l’avis du porte-parole des artistes, Issouf Compaoré, Jean Claude Bamogo, était un homme imbu de sa culture et un rassembleur. Et le Secrétaire général du ministère de la Culture et du tourisme, Jean Claude Dioma, de souhaiter que les mânes de ses ancêtres lui réservent un accueil triomphal. A la fin, ses enfants avaient le sourire, car il leur aurait interdit de le pleurer.