Le Conseil supérieur de la Communication (CSC) a organisé le mardi 16 avril 2013 à Ouagadougou, une rencontre multisectorielle sur l’évaluation de la mise en œuvre de la convention collective des journalistes professionnels et assimilés.
La convention collective des journalistes professionnels et assimilés au Burkina Faso connaît des difficultés dans son application. C’est ce qui est ressorti de la rencontre multisectorielle sur l’évaluation de la mise en œuvre de cette convention, le mardi 16 avril 2013 à Ouagadougou. Selon la présidente du CSC, Béatrice Damiba, pour faire l’ état des lieux de l’application de la convention collective, son institution a commandité (NDLR : janvier-avril 2012) une enquête auprès des associations de travailleurs qui ont œuvré à l’avènement de la mesure et d’une soixantaine de médias privés commerciaux. Dirigée par Mme Fatoumata Ouédraogo, cette étude a concerné 31 radios, 4 télévisions et 25 journaux de la presse écrite. «Malheureusement, les associations de travailleurs n’ont pas répondu aux questionnaires qui leur ont été adressés», a déploré Mme Ouédraogo. Des résultats de l’enquête a-t-elle expliqué, il ressort que sur les 19 organes ayant répondu aux questionnaires à savoir 11 radios et 8 journaux, seuls 2 journaux privés semblent s’acquitter convenablement de leurs obligations. En ce qui concerne les salaires (à quelques exceptions près), elle a aussi révélé que les patrons de presse attendent l’aide de l’Etat à la presse privée pour payer leurs agents. Et de poursuivre : «La même subvention annuelle de l’Etat à la presse est attendue pour honorer les impôts, les taxes et redevances du BBDA, les factures d’électricité, d’eau et de téléphone». En somme, elle a affirmé que l’état des lieux issus des investigations n’est pas reluisant au niveau des organes de presse. «Presque tous ont soulevé des difficultés réelles l’application des dispositions de la convention», a-t-elle souligné. Pour une bonne mise en œuvre de la convention, les enquêtés, ont souhaité l’effectivité des mesures d’accompagnement de l’Etat à la presse, l’octroi d’une aide structurelle de l’Etat sous forme d’une fiscalité spéciale pour la presse(taxe unique annuelle), l’augmentation du montant de la subvention de l’Etat, l’organisation d’une étude visant à mettre en évidence les réalités sur le terrain de toutes les entreprises de presse pour orienter l’Etat dans la prise des mesures d’accompagnement.
Lentement, mais sûrement
La présidente du CSC a pour sa part, corroboré les insuffisances dans l’application de la convention collective qui, selon ses dires, sont dues essentiellement aux difficultés financières rencontrées par les entreprises de presse. Béatrice Damiba a, en outre, soutenu que quatre années, après sa signature, la convention a connu des avancées dans sa mise en œuvre. Au titre des acquis, elle a cité, entre autres la réduction des redevances du Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA) au profit des organes de la presse privée, la réduction des redevances de l’Autorité de régulation des communications électroniques(ARCEP) au profit des médias audiovisuels non commerciaux, les mesures d’exonération au titre de l’année 2010 des droits de douanes et des taxes sur la valeur ajoutée à l’importation du matériel spécifique de presse, adoptées par le gouvernement burkinabè, l’extension de la convention collective aux médias non commerciaux. «L’application de la convention collective nécessite une synergie d’action et chaque acteur devra jouer sa partition en vue d’une émergence de véritables entreprises de presse et l’assainissement du secteur de la communication», a-t-elle déclaré.
- Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr
Claudine OUEDRAOGO