Coup d’Etat du RSP : les médias paient un lourd tribut

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Publié le lundi 21 septembre 2015 | Le Quotidien

© aOuaga.com par A.O
Presse : Un kiosque à journaux

Des médias burkinabè ont été la cible des éléments du Régiment de sécurité présidentielle. La plupart des radios n’émettent plus à Ouagadougou. Des journalistes en quête d’informations ont été bastonnés. Nous nous sommes rendus dans les organes de presse, le dimanche 20 septembre 2015, qui ont subi la furie de la soldatesque.

Savane FM, la radio de Aboubacar Zida, originaire de Yako, le patelin du général putschiste, n’émet plus sur la 103.3. Les journalistes que nous avons rencontrés, le dimanche 20 septembre 2015, dans la matinée, se tournaient le pouce tout en espérant que la situation trouve une issue favorable. Le rédacteur en chef de la radio des nouvelles idées, Soumaïla Rabo, nous a fait visiter les locaux qui ont reçu la visite des éléments du RSP. En effet, on remarque que les portes ont été défoncées. Les caméras de surveillance ont été saccagées.

Voici ce que nous a confié le rédacteur en chef : « Le mercredi 16 septembre 2015, Savane Fm a commencé à donner les informations dès que nous avons appris ce qui s’est passé. Aux environs de 19h 20 mn, nous avons arrêté nos programmes pour des raisons de sécurité parce que nous avons appris qu’à la radio Oméga il y a eu une intervention malencontreuse des militaires du RSP. Donc, depuis ce jour, nous n’avons plus émis jusqu’à ce que dans la nuit du 18 au 19 septembre 2015 où nous avons appris qu’il y a des militaires du RSP qui sont venus ramasser notre matériel. Les caméras de surveillance, l’émetteur, les ordinaires du studio d’enregistrement et de diffusion ont tous été emportés.

Même les ordinateurs du secrétariat ont été emportés. Il y a des gens qui disent que les militaires soutiennent ne pas être au courant. Mais, nous avons des sources concordantes qui prouvent qu’il s’agit d’éléments du RSP. Toutes les activités de la radio sont suspendues. Nous ne pouvions pas faire autrement. Nous attendons que le calme revienne surtout que la médiation promet. Nous souhaitons que la médiation se passe bien et que les différents acteurs se réconcilient pour que nous envisagions de reprendre les activités. »

Des journalistes blessés

A la radio Oméga à Gounghin et au siège du site d’information sur internet Burkina24, les portes étaient fermées lors de notre passage. Ces deux organes de presse qui ont joué un rôle important lors de l’insurrection populaire, en donnant l’information en temps réel, ont reçu la visite des éléments du général Gilbert Diendéré. A la radio Oméga, des engins ont été brûlés. Les ondes sont coupées. Bien d’autres organes comme Horizon FM n’émettent plus depuis les derniers événements que le Burkina a connus. Pire, une journaliste de cette radio et un photographe du Quotidien d’Etat Sidwaya ont été blessés. La première a été blessée par une balle. Admise à la clinique Philadelphie pour des soins, elle est sortie, le dimanche 20 septembre 2015.

Quant au photographe, affectueusement appelé ‘’ JJ ‘’, il a été bastonné par les militaires du RSP vers la place de la Révolution alors qu’il était en train de faire son travail. A l’hôtel Laïco, lors des concertations avec les différents acteurs, des journalistes notamment étrangers ont été brutalisés par les militaires qui y ont fait irruption. Le coup d’Etat a porté un coup dur à la presse dans son ensemble. La plupart des quotidiens n’ont pas paru ces derniers jours. La télévision nationale tourne au ralenti. Contrairement à la déclaration des putschistes, la presse a été embastillée et les citoyens ont été privés d’informations

Par RHO