Le récent coup d’Etat perpetré par le général Gilbert Diendéré a été ressenti au sein des pèlerins burkinabè en terres saintes d’Arabie Saoudite. Informés au bout du fil par des proches parents, ce putsch a été condamné à l’unanimité par les pèlerins que nous avons eus au micro. Dans l’attente du grand pèlerinage, après avoir fait leur petit pèlerinage, des pèlerins disent avoir prié et continueront de prier pour que la paix revienne au pays.
Boukari Nigna, de Koudougou
« On a ainsi fait 10 ans en arrière »
Ce coup d’Etat vient marquer une perte pour le développement du Burkina Faso en ce sens que nous n’avons pas de pétrole. Si les différentes institutions internationales nous coupent leurs aides, je ne sais pas comment on va faire. Sinon que de la manière dont les choses évoluaient, je n’étais pas totalement satisfait parce qu’on a écarté certaines personnes qu’on ne devait pas écarter du processus électoral. C’est regrettable. Mais on aurait dû laisser continuer la transition jusqu’à la fin car, en interrompant le travail de la transition, on remet tout à zéro. A quand maintenant les élections pour pouvoir faire avancer ce pays ? Ce putsch ne fait que retarder le développement du pays. On a ainsi fait 10 ans en arrière. Cependant, nous allons demander au Seigneur Tout- Puissant de permettre au pays de retrouver sa stabilité, le calme et que nous soyons tous fiers d’être Burkinabè.
Hama Dramé du Sahel
« J’ai eu un pincement au cœur »
Vraiment en apprenant la nouvelle du putsch, ça ne m’a pas du tout plu. J’ai eu un pincement au cœur. Lorsque nous sommes allés faire la Oumrah (le petit pèlerinage), j’ai demandé à Dieu la paix pour notre pays. Maintenant, on ne veut que la paix, car sans la paix, pas de travail et pas de développement.
Ousseni Ouédraogo, Ouahigouya
« Qu’on laisse la transition terminer sa mission »
Nous ne sommes pas du tout contents du putsch qui s’est passé au Burkina Faso. Notre souhait est qu’on laisse la transition terminer sa mission. Sinon que nous nous sommes réunis dans la mosquée hier (vendredi), et nous avons prié pour la paix. Durant le petit pèlerinage, nous avons également prié pour une paix durable.
Soumaila Ouédraogo, Ouagadougou
« Nous ne sommes pas encore sauvés »
La nouvelle que nous avons apprise de notre pays n’est pas du tout bonne. Pour cause, c’est le même régime déchu qui revient encore. On pensait que la direction du pays allait maintenant passer entre les mains des civils, mais on constate que ce sont toujours les militaires qui ont repris encore le pouvoir pour le gérer. Ce sont les mêmes personnes qui ont dirigé ce pouvoir pendant 27 ans qui veulent encore revenir au pouvoir en faisant appel aux anciens dignitaires du régime déchu. Donc nous ne sommes pas encore sauvés. En tout état de cause, nous avons prié pour que la paix revienne dans notre chère patrie.
Safiatou Ouédraogo, Ouagadougou
« Que la paix revienne définitivement dans notre pays »
Nous ne sommes pas contents de la nouvelle du putsch parce que nous avons nos enfants, nos maris et parents qui sont au pays. Que Dieu fasse que les protagonistes s’entendent sur la bonne marche du pays afin que nous puissions y retourner en paix et retrouver nos familles respectives. S’il n’y a pas de paix, ce sont nos frères et fils qui vont continuer à s’entretuer. Donc nous prions Dieu afin qu’ils s’entendent pour que la paix revienne définitivement dans notre pays.
Mariam Ouédraogo, Ouagadougou
« C’est la déception totale chez nous les femmes »
Nous n’étions pas du tout contentes en apprenant la nouvelle du putsch chez nous au Burkina Faso. Vraiment, c’est la déception totale chez nous les femmes. Ils n’ont qu’à tout faire pour s’entendre. J’ai pu joindre mon fils qui m’a fait savoir que la tension a baissé d’un cran. Depuis qu’on a entamé le processus des élections, tout le monde prie pour que les choses se passent dans de bonnes conditions, et surtout dans la paix.
Lacina Gnanou, Ouagadougou
« C’est mieux de laisser le président Kafando terminer sa mission »
La nouvelle du putsch ne nous a pas du tout plu. Je pense que c’est mieux de laisser le président Kafando terminer sa mission. C’est Dieu qui donne le bonnet de la présidence. Si Dieu ne te le donne pas, c’est le vent qui l’emportera. Nous prions Dieu pour qu’il y ait entente entre les protagonistes afin que le pays puisse travailler pour le développement.
Ousmane Ouédraogo, Ouagadougou
« Ils sont nombreux ceux qui vivent au jour le jour »
La nouvelle du putsch n’est pas bonne pour nous, car il ne restait plus que quelques jours pour les élections. Nous allons prier pour la paix avant notre retour au pays. Sans la paix, il n’y a rien, car ils sont nombreux ceux qui vivent au jour le jour. Il y a des gens qui ne mangent que dans la rue. Comment vont-ils vivre ?
Propos recueillis par Hamadi Baro à la Mecque