Le Fond de développement de l’électrification (FDE) a organisé, le jeudi 11 avril 2013, la première rencontre annuelle avec les présidents des coopératives d’électricité du Burkina à Ouagadougou. Cette rencontre avait pour but de redynamiser des activités d’exploitation des systèmes électriques.
Dix ans après la mise en place des premières Coopératives d’électricité (COOPEL), les responsables de ces coopératives et l’autorité administrative, à travers le Fonds de développement de l’électrification (FDE) se sont rencontrés pour la première fois à Ouagadougou, le 11 avril 2013 dans la capitale. Cette rencontre a permis aux participants d’échanger sur les difficultés techniques, financières et organisationnelles dans la mise en œuvre de la politique d’électrification rurale adoptée par le Burkina Faso depuis 2003. «C’est le lieu pour nous de nous pencher sur les préoccupations quotidiennes et de partager nos soucis et nos espoirs dans la mise en œuvre de la politique nationale d’électrification rurale conduite par le fonds de développement de l’électrification», a confié le directeur du FDE, Jean Baptiste Kaboré. Pour ce faire, les responsables des coopératives d’électricité et les autres acteurs se sont penchés sur les problèmes du secteur de l’électricité rurale. Il s’agit entre autres de la gestion financière du système électrique, de celle de l’exploitation, et de celle de la subvention du combustible. D’autres difficultés telles que le recouvrement des factures, la transmission des rapports mensuels d’exploitation et le remboursement du prêt à l’investissement ont également été examinés par les participants. Pour Jean Baptiste Kaboré, les échanges ont également permis de clarifier les rôles des différents acteurs, en l’occurrence ceux des coopératives et des fermiers. Les fermiers, sont des sociétés privées engagées par les coopératives avec l’appui du FDE pour l’exploitation du système électrique et partant, de la production et de la distribution de l’énergie électrique dans ces unités telles que le Projet production international (PPI). «Nous avons constaté aussi que dans certaines localités, les coopératives elles-mêmes se sont impliquées dans la gestion. Or, elles n’ont pas toujours toutes les compétences pour gérer le système électrique en vue d’offrir un système de qualité», a expliqué le directeur général du FDE. Pour le président de l’Union des coopératives d’électricité, Koudougou Gabriel Ilboudo, si certaines coopératives se sont approprié la gestion de l’énergie, c’est suite aux difficultés qu’elles ont rencontrées avec les fermiers. «Certains fermiers ont donné le mauvais exemple et cela a conduit des coopératives à se prendre en charge», a-t-il soutenu. M. Ilboudo souligne aussi que dans certaines COOPEL, les choses marchent moins bien car elles prennent des initiatives et des engagements sans se référer aux autorités compétentes ni à leur structure de tutelle, qu’est l’Union nationale des coopératives d’électricité. Au terme des échanges, les différentes parties prenantes se sont engagées à amorcer un nouveau départ dans la gestion des coopératives d’électricité.
Les acquis
de l’électrification rurale
La mise en œuvre du programme d’électrification a permis d’électrifier à ce jour 88 localités avec le financement de l’Etat et de structures telles que l’Agence française de développement, la Banque mondiale, l’Agence du Danemark pour le développement international. Les différentes localités sont électrifiées soit par interconnexion au réseau de la Société nationale burkinabè d’électricité, soit par central autonome ou par système photovoltaïque hybride. Les plates-formes multifonctionnelles avec mini réseau électrique constituent aussi des sources de production d’électricité. Selon le directeur général du FDE, environ 112 000 personnes, correspondant à 14 000 abonnés, bénéficient des services électriques. Cela a permis la création d’activités génératrices de revenus, l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations (santé, éducation, téléphonie mobile, etc.) et la réduction de l’exode rural, a estimé M. Kaboré. Les retombées positives de l’électrification des zones rurales ne doivent pas occulter les difficultés de gestion rencontrées par les coopératives de gestion d’électricité. Ces structures sont pour la plupart composées par des bénévoles. Le président de l’Union des coopératives a relevé la difficulté de réunir tous les membres de coopératives, une fois l’électrification de la zone acquise. Le financement des projets d’électrification rurale repose sur le principe d’une subvention de 60% accordée aux COOPEL et d’un prêt de 40% à rembourser sur une période de 10ans. Certaines coopératives éprouvent des difficultés à rembourser ledit prêt. M. Ilboudo, a révélé à ce sujet que l’Etat doit 300 millions de francs CFA aux coopératives. Ces arriérés dateraient de 2004 et seraient liés à l’électrification des bâtiments publics à la demande des hauts-commissaires de l’époque.