Ouagadougou, Le chef d’Etat-major général des Armées du Burkina Faso, Pingrenoma Zagre, "condamne" dans un communiqué diffusé samedi à l’issue de sa rencontre avec le général putschiste Gilbert Diendéré
"les violences" commises contre la population, sans toutefois préciser clairement sa position.
Déplorant "une crise ayant entraîné des pertes en vies humaines", le général Pingrenoma Zagre "condamne fermement tous les actes de violence à l’encontre des populations" et "invite tous les militaires à garder à l’esprit qu’ils doivent exécuter leurs missions avec professionnalisme".
Mais tout en dénonçant les violences commises durant le putsch, le chef des Armées burkinabè, nommé à ce poste par le président de la transition Michel Kafando, "demande aux populations de garder leur confiance aux Forces armées nationales qui sont engagées depuis les premières heures de cette crise avec les acteurs nationaux et internationaux, dans la recherche d’une solution qui assurera à notre Nation, la paix et la sécurité".
Alors que le général Zagre ne formule pas clairement sa position, le président du Conseil national de la transition (équivalent du parlement), Moumina Cheriff Sy, interprète lui ces propos comme une condamnation du coup d’Etat et de ses instigateurs.
Dans un communiqué, il invite donc les forces de défense et de sécurité à "réinstaller les autorités de la transition dans leurs fonctions respectives" et à "mettre fin à la forfaiture du général Gilbert Diendéré et de son Conseil national pour la démocratie".
Jeudi, les hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont renversé les institutions de transition du Burkina Faso, avec à leur tête le général Gilbert Diendéré. Très proche de Blaise Compaoré dont il fut pendant des années le chef d’état-major personnel et commandant du RSP, le général Diendéré reproche aux autorités installées après la chute en octobre 2014 du président Blaise Compaoré, d’avoir dévoyé la transition, notamment en excluant les partisans de l’ex-homme fort des prochaines élections.
Jeudi, le général Diendéré avait assuré que "toute l’armée est unie" derrière la garde présidentielle, le corps d’élite de l’armée qui a perpétré le coup d’Etat.
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